Salut à tous,
Habitué du bar d'en face, je lis FAM depuis des années, mais je ne sais trop pourquoi, je ne poste pas beaucoup.
Donc pour suivre les conseils de certains, je vous propose ce sujet sur le fonctionnement de nos montres préférées, sachant que les principes s'appliquent à presque toutes les autres!
Bonne lecture à ceux qui auront le courage de lire, c'est simplifié mais encore un peu touffu!
AVERTISSEMENT:
Ceci est un post réalisé par un horloger amateur, pour les amateurs d'horlogerie.
Vous y trouverez certainement des approximations et erreurs que je vous invite à relever et corriger.
Vous constaterez aussi que pour coller au plus proche du mouvement j'ai fait des dessins un peu pourris avec les feutres de mes enfants. J'en appelle donc à votre tolérance.
C'est parti: Fonctionnement du mouvement ETA 6497-2 dit "UNITAS"
Modifié et emboité par Panerai, on le trouve sous les codes suivants: OP1, OP2 (fonds pleins), OPX, OPXI (fonds saphir)
Voici à quoi il ressemble:
Pour bien comprendre son fonctionnement, on enlève le superflu; ça donne ça:
Chaque pièce a un rôle bien précis, mais on peut les regrouper selon différentes fonctions:
1/ SOURCE D'ENERGIE: le remontage manuel avec nos gros doigts
2/ L'ACCUMULATEUR D'ENERGIE: le barillet, qui contient le ressort de barillet.
3/ COMPTAGE/TRANSMISSION: le rouage (3 roues)
4/ DISTRIBUTION: ensemble roue d'échappement/ancre/plateau.
5/ REGULATION: ensemble balancier/spiral
6/ AFFICHAGE: les aiguilles, que l'on ne voit pas sur les dessins pour l'instant.
Comment ça marche?
1/ LA SOURCE D'ENERGIE
Je pense que tout le monte ici a déjà remonté une montre; par une action de la couronne de remontoir dans le sens horaire, l'énergie de vos doigts est transmise via la tige de remontoir, la roue de couronne qui engrène sur le rochet, lequel est solidaire de l'arbre de barillet.
Le ressort de barillet est fixé à cet arbre.
Lors du remontage, il vient s'enrouler autour de l'arbre, le ressort est armé dans le sens contraire de sa mémoire de forme. Il va donc chercher naturellement à se détendre.
Il faut le retenir: c'est le rôle du cliquet, qui ne permet la rotation du rochet (et donc de l'arbre) que dans un seul sens.
C'est ce frein que l'on sens lorsque la couronne revient légèrement en arrière quand on arrête de remonter.
2/ L'ACCUMULATEUR D'ENERGIE
Le ressort est maintenant enroulé autour de l'arbre, et ne demande qu'à reprendre sa position initiale; contre la paroi extérieure du barillet. Le cliquet l'en empêche.
L'autre extrémité du ressort est fixé à cette paroi, et c'est par ce côté qu'elle va pouvoir s'échapper. La paroi extérieure du barillet est donc équipée de dents qui viennent engrener avec le pignon de la première roue du rouage: la roue de centre.
C'est ainsi que l'énergie du ressort est transmise à l'ensemble du rouage.
Voici une vue transversale:
Un aperçu de la transmission de l'énergie dans le mouvement, avec les sens de rotation des éléments;
Le ressort de de barillet (en bleu) pousse au travers du rouage jusqu'à l'ensemble roue d'échappement/ancre qui empêche l'ensemble de se décharger d'un coup comme le ferait une voiture à friction.
3/ TRANSMISSION ET COMPTAGE
Notez que les roues n'engrènent pas directement les unes sur les autres. Chaque "mobile" est composé de la roue et d'un pignon, tous deux solidaires d'un même axe.
Ainsi, chaque roue engrène sur un pignon, qui est une roue plus petite. La différence de taille entre les deux permet la multiplication ou la division des forces et vitesses de rotation.
Cela permet le comptage du temps avec une révolution en soixante secondes (roue de seconde) et une autre en 60 minutes (roue de centre), la roue de moyenne permet la division entre les deux.
Les points rouges sur le dessin sont les points de contact roue/pignon:
4/ DISTRIBUTION et 5/ REGULATION
C'est le gros morceau! Mais tout le génie est là!!!! Donc interdit de décrocher...
Comme dit plus haut, si l'énergie n'était pas canalisée, le ressort de barillet se détendrait en 3 secondes au lieux des 56 heures proposées par l'UNITAS.
La distribution va donc en lien avec l'ensemble balancier/spiral libérer petit à petit la force venant du rouage.
Et voilà comment ça marche:
1- La force venant du rouage fait pivoter l'ancre qui avec l'une de ses 2 dents rouges (palettes en saphir) va pousser le balancier dans un sens: c'est L'IMPLULSION.
2- La forme de l'ancre fait que: quand une palette se lève, l'autre se baisse.
Donc, une fois que la dent verte sur le dessin passe la première palette, la dent d'échappement rouge vient buter contre la deuxième palette qui vient de se baisser: c'est l'ARRET.
la distance parcourue entre les deux est la LIBERATION.
Grâce à l'impulsion donnée par le frottement de la dent verte sur la partie en biseau de la palette, le balancier commence à tourner dans un sens, jusqu'à ce que la mémoire de forme du spiral le ramène dans le sens inverse.
En repassant à sa position initiale, le balancier fait pivoter l'ancre dans l'autre sens, et cette fois ci la seconde palette va subir l'impulsion et la première l'arrêt.
Ainsi de suite: impulsion, libération, arrêt, impulsion, libération, arrêt qui sont les tictacs de nos montres: les chocs de l'ancre à chaque contact.
L'ancre a donc un rôle à double sens:
Du rouage vers le balancier: L'ancre transmet l'impulsion qui entretien les rotations du balancier.
Du balancier vers le rouage: L'ancre libère une fraction de seconde à chaque oscillation.
Sur un Unitas, l'ancre va libérer 6 dents de la roue d'échappement par seconde, donc 6 fractions d'une seconde.
1 fraction à chaque aller, une autre à chaque retour, donc 2 fractions par alternance du balancier.
Celui-ci ne fait jamais de révolutions complètes, il tourne sur environ 300 degrés avant de faire marche arrière.
On dit que le balancier a une fréquence de 3 hertz (21600 oscillations (aller OU retour) par heure).
1 alternance=2 oscillations= un aller OU un retour.
C'est ainsi que l'énergie du barillet se trouve libérée de façon contrôlée et que le rouage peut tourner à la vitesse voulue!
Vous avez tous certainement passé des minutes entières à regarder le cœur de votre montre bouger, c'est lui qui une fois réglé assure la précision de votre belle.
6/ L'AFFICHAGE
Le rouage tourne de de la manière suivante: la roue des secondes fait un tour en soixante secondes, rien de plus simple de traduire sa course: l'axe de la roue est prolongé par une tige à travers le cadran, il suffit de placer l'aiguille des secondes dessus et le tour est joué!
La roue de centre fait un tour en soixante minutes, on pourrait utiliser le même principe pour l'aiguille des minutes, mais comment faire pour les heures? Et pour le réglage?
Ça se complique donc une peu:
la roue de centre est bien prolongée par une tige, que l'on appelle ici le tigeron.
Mais au lieu d'y fixer l'aiguille des minutes directement, on place dessus un tube creux très ajusté, tellement que le tigeron va l'entrainer par friction. ce tube s'appelle la chaussée, et est entouré à l'extérieur de sa base d'une sorte de pignon.
La chaussée est donc entrainée à la vitesse d'un tour par heure, on peut fixer l'aiguille des minutes dessus.
Cette partie du mécanisme n'est pas sur les dessins précédents car elle se trouve de l'autre côté de la platine, sous le cadran.
Les heures:
La base de la chaussée étant dentelée, on peut la faire engrener avec une autre roue (roue de minuterie) qui va diviser la vitesse de rotation, et pour avoir les deux aiguilles sur un même axe, on vient ajouter une 2nde "chaussée" sur la première, qui vient engrener sur le pignon de la roue de minuterie; c'est la roue des heures.
Le calcul du nombre de dents et la division du temps fait en sorte que la roue des heures fera un tour en 12 heures, et nous pouvons donc fixer l'aiguille des heures dessus.
En résumé: La roue de centre, surmontée de son tigeron entraine par friction la chaussée (en gris sur le dessin), qui engrène sur la roue de minuterie ( en blanc), laquelle réduit la vitesse de la roue des heures ( en noir).
Sur le dessin: le tube de la roue des heures est plus court que la chaussée pour que celle-ci dépasse: on peut donc placer l'aiguille des minutes dessus, après avoir emboité celle des heures sur sa roue.
Pour régler l'heure, une bascule va venir engrener sur la roue de minuterie lorsque l'on tire sur la couronne. Mais nous verrons ça une autre fois, je commence à fatiguer moi...
ET voilà un mouvement Unitas qui donne l'heure!
le 6497 est parfait pour comprendre la mécanique car il présente le fonctionnement de base de presque tous les mouvements mécaniques. D'autres fonctions viennent ensuite se greffer dessus comme la date, le remontage automatique et autres complications, mais l'essentiel est là: le mouvement de montre mécanique à ancre suisse.
J'espère que tout cela sera assez clair pour vous être utile, si ça n'atait pas le cas, vous trouverez su la toile des cours écris par les pros.
Je vous conseille aussi ce lien pour voir comment tout cela bouge, le film est génial mais en anglais.
https://www.youtube.com/watch?v=MDYjUDrCPv0&feature=player_detailpage
Merci d'avoir lu!
H.