ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Cameroun: Horloger , a la bonne heure Jeu 18 Jan 2007, 07:32 | |
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- Cameroun: Horloger , a la bonne heure
Publié sur le web le 16 Janvier 2007
Eric Vincent Fomo (stagiaire)
Monter et réparer des montres est un métier ignoré et pourtant...
De petits comptoirs disposés au bord de la chaussée, sans qu'aucune plaque de signalisation ne puisse permettre au visiteur de se faire une idée de l'activité qui se déroule devant lui, une ou deux paires de ciseaux, des montres visiblement en panne disposées de façon éparse sur une table, le tout surplombé d'un parapluie, voilà l'image ordinaire du métier d'horloger. Dominique Bican, horloger au quartier Ngoa-Ekellé, explique : "Nous n'avons pas de moyens pour ouvrir un magasin. Cc'est pourquoi nous sommes obligés de nous installer au bord de la route ".
Formé sur le tas, comme beaucoup de ses collègues, notamment les horlogers du marché Mokolo, il dit travailler pour survivre. " Le métier ne donne plus d'argent. Depuis que la pacotille a envahi le marché, les montres sont devenues moins chères. Pour essayer de joindre les deux bouts, je vends aussi des cigarettes", se lamente-t-il. A l'opposé, Luc Evina, 71 ans, est un horloger de Yaoundé qui dispose d'une d'horlogerie située à la montée Ane rouge. Son matériel de travail est complètement différent de celui des autres horlogers. On y trouve une variété d'outils dont un testeur de piles ; des clés pour ouvrir et fermer des montres à pression fermées hermétiquement avec des fonds à visser et à presser, des "bruxelles " pour tenir les petites pièces de montre, une lampe dotée de deux tubes.
Pour l'un et l'autre cependant, l'horlogerie au Cameroun demeure un métier inconnu et peu valorisé. " Il n'y a pas d'écoles dans notre pays qui forme en horlogerie ", déplore M. Evina, qui a appris l'horlogerie chez un bricoleur à la fin des années 1950 avant de nouer plus tard des contacts à l'étranger. " Quand un enfant veut être horloger, il est détourné quand il voit les gens au bord des routes ", explique Luc Evina, l'ancien élève du Français Charles L'her, horloger dans les années 60 à Yaoundé. Les débouchés sont aussi minimes. " Comme débouchés, on peut faire les réparations, le montage des montres pour les vendre " précise Luc Evina. Les frais de réparation dépendent généralement de la qualité des montres et de la panne. Ils vont de 2 000 Fcfa à 20 000 Fcfa à l'établissement Luc Evina, tandis que les horlogers installés au bord de la route prennent parfois 300 Fcfa.
Bien qu'il n'y ait pas d'écoles pour former les jeunes en horlogerie, un minimum de savoirs est requis pour être horloger, selon le vieil horloger. " Quand on a un Bepc par exemple, on peut lire et comprendre les catalogues comme le dictionnaire horloger intitulé - Terminologie et numérotation-, car, il faut connaître les pièces de la montre, sa référence, son calibre, etc. " dit Luc Evina. Ce qui, selon lui, n'est pas le cas des horlogers installés au bord de la route qui, ne connaissent généralement pas grand chose de ce métier.
Avec un seul employé aujourd'hui, Luc Evina qui forme chaque année des horlogers envoyés par le Fonds national de l'emploi, entend agrandir son affaire par le moyen de la publicité. Histoire de faire connaître un peu plus le métier, de l'enseigner et de permettre à des jeunes de partir à point pour le marché du travail. http://fr.allafrica.com/stories/200701160360.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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