Une rencontre avec la maison De Bethune et Mme Katidja qui nous présente leur collection composée de 22 modèles et d’une bonne dizaine de calibres maison.
Cela ne peut qu’être un moment magique à Bâle.
La genèseLorsque M. Jacques a repris les commandes de la manufacture après avoir quitté la direction de GPHR en 2011, le mot d’ordre était : “Ne faisons pas plus, mais mieux !”
Cette mission est atteinte, je dirais même mieux, elle frôle la perfection.
L’association de modernité, de l’histoire, et du savoir-faire offre un rendu extraordinairement beau, mais aussi très agréable au porté, comme sa réalisation si bluffante !
Elle nous offre un cocktail de classique et de modernité. Le tout avec une sensation agréable de minimalisme autant au regard qu’à la lecture.
Quant à la phase de lune, je ne prends pas grand risque en disant que c’est l’une des plus belles qu’il soit actuellement sur le marché.
Pour y arriver, il faut non seulement avoir les idées, mais pouvoir aussi les mettre en pratique.
Afin de passer de l’étincelle à l’aboutissement, il y a deux personnes qu’il faut retenir :
M. Denis Flageollet, fondateur de la marque. Horloger de métier, tombé dans la marmite à cause d’un grand père et d’un père déjà dans le métier.
Il se construit en imitant ses aieux, puis en entrant au Technicum du Locle.
Son talent est ensuite exploité en développant plusieurs prototypes pour des entreprises de renom.
Jusqu’au moment où vint le déclic de je ne sais où - comme c’est souvent le cas - qui le pousse à vouloir voler seul, afin de quitter cette frustration d’avoir les mains liées.
C’est à ce moment là qu’il rencontra David Zanetta.
M. Zanetta, co-fondateur de la marque, s’occupe du design.
Après avoir fait ses armes entre autre chez Breguet, Cartier ou encore Piaget, il décide de partir seul pour pouvoir se soulager de sa frustration née d’un manque d’aboutissement total de ses idées.
Mais aussi par le fait que beaucoup d’entreprises sous-traitaient un peu trop de leurs produits à l’étranger.
En fondant De Bethune, il voulait tout d’abord un produit cent pour cent Suisse, qui reprendrait les grand moments horlogers du passé, les allier aux technologies modernes, et ceci sans contrainte pécuniaire.
Les deux associés se mettent devant une page blanche, et après plusieurs nuits blanches, voilà que la première est née. Depuis, quel chemin parcouru !
En 2011, leur travail est récompensé avec la DB28 remportant l’Aiguille d’Or.
Ils en ont même fait une édition spéciale que j’ai eu l’occasion de voir à Bâle dans ce même stand, il y a déjà une année.
La marque produit actuellement environ 350 unités et a pour ambition d’arriver à 400 unités d’ici deux ans. Voici une sélection des produits qui nous ont été présentés :
L
a DB16, équipée d’un boitier en or rose de 43 mm, d’un cadran guilloché en soleil est de toute beauté.
Une phase de lune âge rétrograde, seconde foudroyante centrale, en trois dimensions faite en platine et bleuie sur la moitié.
Son mouvement tourbillon est le plus léger connu actuellement.
Ce qui contraste assez avec son mécanisme de la seconde sautante. La montre est composée de 499 composants.
Son mouvement à remontage manuel manufacturé a une multitude de particularités brevetées.
Par exemple, leur autorégulateur à double barillet utilisant une technologie de réduction du frottement exclusive, au moyen de six lames placées de chaque côté du ressort,
afin d'assurer une transmission optimale de l'énergie pour le balancier. Il y a aussi le spiral breveté avec courbe terminale plate.
Ce chef-d’œuvre a comme fonctions suivantes : heures, minutes, secondes, date à 6 heures, calendrier perpétuel indiquant le jour et les mois, la phase de lune avec son âge et
l’indication des années bissextiles, un tourbillon 30 secondes avec indication de la réserve de marche (d’environ 4 jours).
La DB27, se veut robuste et légère. Elle est aussi la montre qui semble avoir le look le plus « populaire ». Elle est aussi la plus accessible financièrement.
Un cadran sur plusieurs dimensions la rend élégante, lumineuse mais sans tomber dans le clinquant.
Elle a déjà été bien présentée l’année passée, je ne vais donc pas m’y attarder trop longtemps. Sur un boîtier en titane, d’un diamètre de 43 mm,
elle offre les fonctions d’heures, minutes et date.
Elle est équipée d’un mouvement à remontage automatique avec une réserve de marche de 6 jours.
L’année passée ils ont présenté la DB25 inframonde Maya (modèle de droite de l’image ci-dessus). Après un tel succès, rien que par le travail du cadran,
une nouvelle déclinaison en 2013 est sortie.
La DB25 Imperial Fountain, sous forme d’un set de 12 pièces, avec son cadran en or massif, décorée des symboles d’animaux du calendrier chinois.
A l’origine, un magnifique Palais d’été fût construit à Pékin - le Yuanming Yuan - achevé par l’empereur Qianlong et aidé d’un missionnaire jésuite, le père Castiglione.
Au milieu de ces trésors se trouvait une imposante fontaine zodiacale.
Elle était composée de douze têtes, représentant les animaux du calendrier chinois, desquels jaillissait de l’eau à intervalles réguliers.
Cette fontaine représentait un métissage artistique de ces deux cultures si différentes.
Malheureusement, si l’homme est capable du meilleur, il est aussi capable du pire. Actuellement, il ne reste plus que sept têtes… Bref.
Le but ici est de mettre en valeur le métier d’art et une envie de perpétuer un patrimoine chinois.
Les gravures ont été faites à la main par Mme Michèle Rothen selon sa propre interprétation.
Les têtes sont ornées d’une émail translucide rouge dit grand feu.
Un tout nouveau calibre équipé de micro-roulements et d’une denture bien particulière fût développé pour pouvoir permettre aux aiguilles périphériques de tourner parfaitement.
La collection DB28 est à mi-chemin de la BDS.
Elle vous offre une vue plongeante sur ces 276 composants.
Elle vous emporte dans les rêves à souhait. Je voudrai donc vous inviter à admirer simplement ces images, afin de conserver votre effort cérébral pour un rêve plutôt que dans la lecture.
On se retrouve plus bas !
Alors ? C’était comment ?
Accrochez-vous, ce n’est pas fini ! Place à la
DB28 Skybridge.Vous venez de vivre un rêve qui vous emporte dans les étoiles.
Ces dernières peuvent être disposées à souhait selon le plafond astral de votre domicile.
Une véritable fenêtre sur l’infini. Ces étoiles sont en or gris ou en diamant. Malgré ces 45 mm sur sa longueur, les cornes articulées par le milieu rendent la montre très confortable sur divers poignets.
Et pour terminer, comme la marque est tout particulièrement photogénique, je ne pouvais pas m’empêcher de vous mettre une image d’un modèle datant de 2009 mais qui reste toujours très agréable au regard :
la DBS.Dans un petit coin de ce bas monde, au fond d’une vallée, cette manufacture arrive à associer l’orfèvrerie et l’horlogerie pour nous prouver que l’histoire et l’astronomie peuvent vous transporter dans un grand rêve horloger.
Et ceci en gardant les yeux grand ouverts !
J’espère que ceci vous a plu. Nous en tout cas, nous avons eu beaucoup de plaisir.
Le complément par Martin
De Bethune est une marque fascinante. Je rejoins à 110% Driss, elle est également pour moi la manufacture qui réalise les plus belles phases de lune !
De par mes goûts actuels - je suis un petit jeune - les montres classiques vont moins m’attirer, qui plus est en or jaune ou rose.
Et pourtant, force est de constater que la DB25L m’a rapidement fait de l’oeil et continue à m’attirer, tout comme la DB25 RM !
Pour ceux qui trouvent les 44mm un peu grands, il existe une version 40mm de la DB25 qui se fera plus discrète.
Les modèles DB28 m’attirent moins car je vais plus rechercher une montre habillée chez De Bethune qu’un modèle avant-gardiste.
Je reste cependant admiratif du travail effectué. La DB28 Skybridge est proprement hallucinante.
Pour ce qui est des mouvements, De Bethune va à l’encontre de l’approche de la plupart des manufactures de son rang, dans le sens où sa philosophie de la simpliclité s’applique même à l’arrière de la montre. L’ingéniosité et la finition du mouvement restent clairement de haut niveau, mais tout ceci sera visible plus subtilement (on voit peu les rouages).
Pas la peine d'en dire plus, les photos de Driss ont parlé d’elle-même !