Léon Morane au Zenith
L'un des pionniers les plus représentatifs de la conquête de l'air est sans doute Léon Morane. Des frères Morane, il est l'aîné d'un an de plus que son frère Robert. Léon est né le 11 avril 1885. Enfant, il s'intéresse à la technique, aux mécanismes ... A 10 ans, il bricole des tricycles et traine son frère derrière lui dans une petite charrette accrochée à son "vélo". Le terme viendra plus tard.
Morane n'est pas vraiment un casse-cou mais il a l'ivresse de la mécanique et est fasciné par ce qui vole. Il obtient à 25 ans en 1910, le brevet de pilote numéro 54.
Porteur de montres Zenith, il va sur un avion Blériot, autre adepte de la manufacture du Locle, battre les premiers grands records du monde de vitesse en dépassant les 108 km/heure, puis la même année, le 3 septembre, il va à Trouville, battre le record mondial d'altitude en faisant monter son avion à 2584 mètres.
Il faut se souvenir que 10 ans plus tôt, les avions faisaient des bonds de quelques centaines de mètres et ceci en basse altitude. A peine un mois plus tard, le 5 octobre 1910, les deux frères sont en avion, en compétition pour la course du trophée Michelin entre Paris et le Puy de Dôme. Leur avion s'écrase durement les blessant grièvement.
Il en faudrait beaucoup plus pour que ces deux pilotes passionnés renoncent et Léon va s'associer à Raymond Saulnier pour créer la Société Morane-Saulnier le 10 octobre 1911. Cette société fabriquera des avions. Robert devient pilote d'essai de la nouvelle compagnie. La guerre va transformer l'aviation dans un premier temps cantonnée aux missions de repèrage. Les pilotes revendiquent de pouvoir se battre. Les premiers combats aériens se font avec des armes classiques que le pilote tient d'une main en conservant de l'autre main les commandes de l'appareil.
Ensuite des mitrailleuses sont placées à l'avant et les balles passent entre les hélices blindées pour la circonstance afin de ne pas provoquer d'incident de vol. Lorsque les balles ricochent, cela peut être très dangereux pour le pilote et plus d'un sera blessé de cette manière. La première guerre mondiale verra tomber des centaines de pilotes et verra naitre une poignée de héros qui construisent leur notoriété sur le nombre d'avions abattus dans le camp ennemi et la difficulté des missions accomplies.
En 1918, Léon Morane a 32 ans, la vie devant lui et des projets pleins la tête. La Grippe espagnole va pourtant le faucher le 9 octobre 1918 comme des millions d'Européens. Son frère mourra 50 ans plus tard après une vie d'aviateur héroïque pionnier des airs.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).