Pour prolonger le débat voisin sur « Les Français et l’horlogerie », le point sur une marque populaire on ne peut plus française dans sa créativité : Louis Pion, « horloger de mode ».
De quoi en faire sourire certains, qui ont gardé en tête l’image d’un Louis Pion soldeur de gros volumes en montres repompées sur les grandes marques.
Depuis ces années héroïques, la marque Louis Pion a fait du chemin et elle fera cette année son entrée à Bâle : une forme de consécration.
A la fois pour les animateurs de la marque, passionnés de belle horlogerie (ils sont les propriétaires de la boutique Royal Quartz, rue Royale, et de 22 points de vente Louis Pion, dont plusieurs boutiques d’aéroports), mais aussi de marketing horloger : ils avaient eu le culot de lancer la première série de tourbillons
low cost d’origine chinoise et ils recommenceront bientôt avec des boîtiers en platine – un comble pour Louis Pion ! – et des Répétition minutes tout aussi
low cost…
Et c’est vraiment une consécration pour l’horlogerie française, qui sera présente en force à cette foire de Bâle. Bien sûr, les montres Louis Pion ne sont pas « Made in France » au sens strict du terme (boîtes faites en Chine et mouvements asiatiques), mais seulement créées en France, avec cette French Touch qui leur permet aujourd’hui de s’ouvrir à une distribution internationale – c’est la raison de cette présence à Bâle.
Côté créativité, justement, on constate une évolution de plus en plus horlogère, à la fois dans les mouvements (on est passé de tout-quartz à une collection de montres mécaniques, puis automatiques) et dans le design des montres qui concentre, sans exagération, les principales tendances de l’air du temps.
Enlevez la marque Louis Pion, prenez la montre en main et donnez un prix : vous serez étonnés par la qualité perçue et par le sentiment d’avoir affaire à un beau produit (boîtier de qualité, verre, bracelet)… Comme tout ça est vendu entre 50 et 200 euros (les tourbillons étaient à 3 000 euros), c’est plutôt bien placé pour le marché français.
On peut avoir deux réactions. Mépriser parce que c’est du chinois et de l’attrape-nigaud. C’est un point de vue…
On peut aussi penser que ces montres accessibles constituent la première marche d’un parcours horloger qui mènera le consommateur vers le statut d’amateur, puis de collectionneur : à une première Louis Pion, succèdera un jour une Oris, puis une Omega, une Rolex ou mieux encore, on l’espère pour l’amateur en question.
De mon point de vue, Louis Pion pose les fondamentaux d’une culture horlogère relativement équilibrée et plutôt juste dans ses repères culturels : c’est une vraie marque (comme on le vérifie dans sa communication, calquée sur les codes du luxe), avec une vraie vision, un vrai positionnement et une vraie collection, bien en phase avec son époque.
Parce qu’il apprend à aimer les montres, je préfère personnellement le style Louis Pion à celui de nombreuses fausses marques suisses.
Je suis assez curieux de connaître votre opinion sur cette référence de qualité hors de l'horizon haute horlogerie...
Deux exemples récents.
Un chrono sportif en 42 mm, un peu trop poli à mon goût, mais c'est la demande du marché à ce prix (130 euros)...
Un modèle plus féminin, demandez à vos copines ce qu'elles en pensent pour une cinquantaine d'euros et précisez-lui que c'est du plexi transparent :