Curieux sont les cheminements de la vie … et les décisions qui en découlent.Mon amour des montres mécaniques par exemple.
Mon enfance elles ont jalonné : les goussets de mon grand-père, la montre-bracelet de ma mère, ma première montre lors de ma communion.
L' adolescence ensuite. La révolte. Le non-conformisme. L' apogée du quartz. A ses sirènes j'ai cédé et mon poignet s'est orné de Casio, Seiko et autres mini-ordinateurs aux bips tonitruants.
La maturité enfin. Du quartz je suis revenu. Heureusement diront certains.
Un peu plus de 15 ans je pense que je me suis ré-intéressé a ce que l'on nomme communément les " Belles Montres ".
Intérêt : oui.
Coup de foudre ? Non. Pas vraiment.
Non? Non jusque Novembre 2009 ou j'ai pour la première fois au Carrousel du Louvre franchi les portes du Salon Belles Montres.
Ce jour-la, que de merveilles a moi se révélèrent . Que de marques célèbres enfin livrées a mon regard ébahi.
Mais préférence toujours il y a . Une inclinaison.
Et j'ai eu mon premier coup de foudre horloger. Pour une marque jusqu'alors inconnue de mon fief.
Perrelet.
Perrelet et son univers fascinant. Détonnant dans ce monde révolu aux codes stricts de la Haute Horlogerie.
Perrelet et sa nouveauté : la Turbine.
D'entrée fasciné. Etonné. Subjugué. A un point que par 3 fois sur leur stand je suis retourné.
Puis les jours ont passé. Le soufflé retombé.
2010. Retour sur Paris que j'adore. Et son Salon Horloger.
Cartier, Hublot, Panerai, MontBlanc, … tous ces grands noms qui fascinent et attirent. Tous au rendez-vous.
Moi, un seul but : retrouver Perrelet et voir si la magie encore opère .
La Turbine a grandi. Est devenue XL. Une merveille, a mon sens.
Encore plus belle, encore plus désirable.
Seconde claque. Second coup de foudre. Essais multiples, passage au poignet. De longs, trop longs moments passés sur leur stand.
Et repartir a nouveau vers mes tristes plaines. A regret.
2011. Fin Novembre. Le froid s'est déjà installé de par chez nous. Qu'importe.
Quatre-vingt dix minutes de Thalys et me revoilà dans l'antre des amoureux des tocantes.
Je freine mes pulsions, calme mes désirs. Modère mon impatience.
Peu importe ce que je vois, ce que je vis : je lorgne bien malgré moi vers le Stand convoité.
Et la …
Et la : "
la " nouveauté qui fit la Une de la marque en cette année 2011 :
La Turbine PWF Plus qu'un coup de foudre. Une révélation. Quand je la vis : je sus.
Maintes fois je revins sur le stand. Maintes fois je la passai au poignet.
Son souvenir me hanta toute la journée. Et bien longtemps encore après.
Les jours passèrent. Semaines puis mois aussi.
Le vent glacial chassa mes rêves, brûla ma passion.
Ainsi en va-t-il de tous les Grands Feux de la vie : le temps les chasse et ils finissent par s'éteindre ..
Jusqu'à ce jour de Février 2014
Curieux sont les chemins de la vie. Et les sentiers qui en dérivent.Une visite au Retromobile. Intéressante mais terminée un peu tôt.
Un peu trop tôt peut-être. Et me revoilà plongé au cœur du triangle horloger de Paris.
Comment me suis-je retrouvé dans ce magasin multimarques ?
Je ne saurais le dire. Que suis-je allé faire dans ce coin " corner " perdu au fin fond de l'échoppe ?
Je ne sais. Le destin peut-être ... Mais mes pas m'y conduisirent. Irrésistiblement.
C'est la que je la revis. Loin des coins sombres du Salon.
En pleine lumière.
Je la regardais… Mon regard en elle se reflétait.
Je savais. Je sus. J'ai toujours su !!!
Et j'ai cédé. Je la voulais. Il me la fallait.
Elle faisait depuis longtemps partie de moi.
Le tout était de concrétiser. De finaliser ... Ce qui fut fait.
Curieux sont les chemins de la vie. Et les parcours horlogers qui s'en suivent.Il y eu, dans mon renouveau mécanisé, tout d'abord Pequignet.
Et puis encore et ensuite Pequignet.
Puis vint Louis Erard. Et de par 3 fois Erard sera.
Tissot aussi. Une expérience unique.
Enfin la quête de l'absolu. Du Graal. Si tant est qu'il puisse exister . La recherche d'une manufacture. Une vraie. Une réputée.
Glashutte Original plongea dans ma vie, bouleversa mes acquis, révolutionna ma collection.
Par deux fois. Deux bonheurs ultimes. Deux apothéoses.
Deux Tsunami.
Oui … Curieux sont les chemins bordant les parcours horlogers. Apres tant de merveilles techniques côtoyées, me voici totalement craqué pour une " montre jouet ".
Un OVNI dans l'univers horloger.
Un gadget . Mais tellement bien fait, tellement innovant. Tellement jouissant … tellement surprenant …
Une montre plaisir. Une montre bonheur.
Celle que l'on porte pour le fun. Un authentique coup de cœur.
Celle qui vous ramène a votre âme d'enfant, les yeux pétillants d'étoiles.
La Turbine ?
C'est La Ferrari du week-end. Celle que l'on sort quand il fait beau, quand le soleil brille de mille feux.
Celle qui procure le plaisir de conduite, l'excitation de la vitesse. Celle qui attire le regard.
Ma Perrelet : c'est tout cela. Et bien plus encore.
Curieux choix ? J' assume.
Totalement. Irrévocablement. Elle me plait. Me séduit. Me transporte. M' envoute.
Je me complais a regarder ses pales tourner, l'or du cadran fuser.
Heureux je suis que malgré mes expériences et désillusions, je continue de rêver.
De m'extasier pour l'un ou l'autre jouet. D'avoir préservé mon âme d'enfant.
Cette montre me fait plaisir, me fait sourire.
Et rien que pour cela : elle a sa place près de moi. Elle le vaut bien.
Au diable les côtés techniques, les performances horlogères et autres complications.
Adieu Quantième, Chronographe, Rattrapante, Phases de lune et autres Tourbillons
Je n'en ai cure que la Turbine ne brasse que l'air du temps.
Notre quête du Graal n'est-elle pas celle de Don Quichotte et ses Moulins a Vent ?
Je garde en moi la joie béate d'un gamin trop gâté .
Et qui continue de rêver au travers de ses jouets.
Julien.