Xaipe Modérateur
Nombre de messages : 7926 Date d'inscription : 17/05/2005
| Sujet: [Les VISITES de FAM] MANUFACTURE montres PIAGET -Première partie- Lun 3 Nov 2014 - 22:31 | |
| (Lecteur, ce document comporte de nombreuses illustrations dont le chargement peut être long, patience !) La main est assurée, le geste est précis. Ainsi contrôlé, l’outil longe minutieusement la pièce en titane. Petit à petit, un angle brillant apparaît et vient harmonieusement se conjuguer à l’aspect mat du reste de la pièce.
Finalement parée, cette pièce qui comporte un blason « P » en son centre viendra constituer la cage d’un tourbillon.Ces gestes experts, cette passion de la finition, ce côté familial et le sourire des artisans sont rassemblés en un lieu d’excellence.Vous êtes chezLes visites de Forumamontres Manufacture de montres PIAGET Première Partie Dans les grands noms de la haute horlogerie, Piaget occupe une place très particulière. Appartenant au cercle très restreint des marques à allier manufacture horlogère et haute joaillerie, l’expertise de cette maison dans ces deux domaines la pose à un niveau de réputation mondialement reconnu.
C’est donc avec une impatience légitime qu’un groupe de Fameurs a pu découvrir de l’intérieur cette maison.
Cette visite exceptionnelle, que nous allons vous faire partager au travers de ces lignes, a été rendue été possible grâce à l’équipe Piaget France, l’implication du modérateur Renardu25 et l’équipe de Piaget Suisse. Toute une organisation a été minutieusement déroulée pour accompagner cette ouverture des portes.
Vous découvrirez au long de ces deux jours passés en Suisse, les deux sites de Piaget qui hébergent les métiers et artisans œuvrant pour la production qui fait la réputation de la marque.Il serait illogique de commencer cette visite sans se plonger dans l’histoire si particulière de la marque.
En 1874, lorsque Georges Piaget débute la fabrication de montres dans sa ferme, l’industrie de l’horlogerie est déjà bien implantée en Suisse et rien ne semble au premier abord distinguer ce fournisseur de montres du Jura Neuchâtelois.
Mais si la qualité d’exécution des mouvements est rapidement reconnue, la manufacture de la Côte aux Fées reste encore derrière la scène dans un rôle de fournisseur de maisons déjà établies.Ceci jusqu’en 1943, date à laquelle la marque Piaget est déposée et permet à la marque d’exposer ses réalisations sous son propre nom.
Mais le succès auprès du public aurait été moindre si la compétence artistique des boîtiers n’avait pas été autant indissociablement mariée à l’expertise technique. En effet, ce crédo devient la pierre angulaire des montres Piaget et donne encore tout son sens à ses réalisations d’aujourd’hui. Une nouvelle marche est franchie en 1957 lorsque sort un calibre manuel extra plat de 2 mm qui propulse Piaget sur le devant de la scène. Le calibre 9P. Ce calibre extra plat va permettre le dessin de montres raffinées et hautement appréciées.
C’est alors qu’en 1960 le désormais fameux calibre 12P ajoute l’automatisme dans la quête de l’ultra plat et réduit ses limites à 2,3 mm d’épaisseur… un véritable tour de force technique.Il est important de rappeler qu’à cette époque, les codes de l’horlogerie sont basés sur les spécificités techniques que sont la précision, la finition et l’encombrement réduit du mouvement. Ces aboutissements horlogers se retrouvent alors dans des montres extra plates et élégantes en matériaux nobles, très souvent en or, loin des codes plus massifs de nos dernières années.
Seules quelques marques peuvent prétendre à la capacité de produire ces « high end watches », Piaget en devient un champion incontestable et sait le faire valoir. C’est ainsi que sur ces bases techniques va s’épanouir et fleurir l’expression artistique de Piaget dans les années 60. La haute maîtrise de l’orfèvrerie et de la joaillerie va donner naissance à des montres d’une exécution inouïe et fidèles à la devise de Georges Piaget « Faire toujours mieux que nécessaire » La croissance de Piaget rend à présent nécessaire l’agrandissement de sa structure. En 2001 le site de Plan les Ouates, Canton de Genève, offre un nouvel outil au développement et à la stratégie d’intégration.
Arrive 2010, 50 ans déjà que le 12P a brisé le mur du record de l’extraplat. Piaget récidive avec le calibre 1208P de 2,35 mm d’épaisseur… d’hommages à son prédécesseur ! Ce mouvement d’exception vient enrichir la luxueuse collection Altiplano, montres d’élégance absolue. Le compteur temporel s’arrête à présent sur 2014.
Non seulement Piaget propose à présent 36 calibres dont 25 extraplats et dont 12 détiennent des records extra plats dans leur catégorie mais, là encore et plus que jamais, Piaget affiche une insolente réalisation technique, le calibre 900P.
Trois ans de développement, une conception unique et un nouveau défi à l’ultraplat pour un résultat époustouflant que vous découvrirez en lisant ces lignes tout au long de votre visite…L’esprit auréolé de cette renommée, c’est avec ponctualité et impatience que nos Fameurs se retrouvent à Genève un matin de printempsNous sommes pris en charge par la dynamique équipe Communication de Piaget France représentée par Alexandra Dubois et Madelyne Cardon.
Notre parcours se divisera en deux, tout d’abord la Côte aux Fées, maison mère, pour les assemblages et finitions, puis Plan les Ouates, récente unité de production de 2001 riche de plusieurs métiers.
Nous quittons donc Genève pour rejoindre la Côte aux Fées à trente kilomètres de là. A la ville succède l’autoroute, puis les routes de plus en plus étroites alors que l’altitude croît. Peu à peu, le paysage devient franchement bucolique et un vert reposant nous entoure depuis longtemps quand nous atteignons la Côte au Fées, le lieu de la genèse de Piaget. Les fées existent bel et bien, nous allons les rencontrer sous peu, surtout leurs mains, dans l’enceinte de la manufacture. Les « fées » d’origine qui ont donné leur nom au lieu sont des brebis nommées « faies » ou « fayes » en ancien patois.
Cet endroit est la manufacture d’origine en face de laquelle on remarque la maison d’Yves Piaget.
Dommage, nous n’aurons pas l’occasion de contempler de roses, autre passion d’Yves Piaget. Mais sachez qu’une rose à quatre vingt pétales porte son nom et a remporté de nombreux prix d’élégance. Cet univers de roses est à l’origine d’un évènement annuel le « Rose Day » et de l’inspiration de collections de joaillerie. Sur ce lieu historique de la marque sont notamment assemblés les composants sur les platines produites à Plan Les Ouates et à Butte en sous-traitance. Nous verrons également le SAV de la marque y exercer ses compétences.
Le bâtiment est simple, conçu d’origine comme manufacture et des travaux d’aménagement sont en cours pour lui apporter un confort et des fonctionnalités supplémentaires. C’est Stéphane Grantcola, maître horloger chez Piaget qui nous en ouvrira les portes et nous donnera un éclairage sur les savoir-faire de la maison. Le maintien de ce savoir-faire est basé sur la formation qui est au cœur du métier particulier de Piaget, tant en horlogerie qu’en joaillerie.
Car si toutes les pièces sont validées informatiquement avant lancement en production, l’idée initiale est jetée sur des dessins et ébauches préliminaires avant toute étude, les contrôles humains sont innombrables à tous les niveaux, les montages et réglages se font au toucher… bref la sensibilité humaine et l’expérience sont au centre de l’excellence de l’ultraplat. Ces éléments font ressortir l’innovation et la créativité. Mais, ceci est un trait de caractère de la maison, cette innovation est basée sur l’horlogerie traditionnelle, des concepts assurés et des techniques éprouvées. Ici pas de silicium ou de céramique même si l’histoire de la maison montre qu’elle s’est toujours intéressée aux nouveaux concepts.
Un exemple éloquent en la matière : à l’aube du quartz dans un élan visionnaire, Yves Piaget déclara « il faut qu’on s’y intéresse ». Dont acte et Piaget fut un des 21 participants à la conception du premier mouvement à quartz suisse, le Béta21 en 1968.
Piaget dispose ainsi d’un patrimoine horloger robuste et d’une belle assurance dans la conception, le développement et l’exécution dans le domaine de l’extra plat. Nous pénétrons enfin dans la manufacture pour être immergés dans un environnement évocateur, des vues d’artistes illustrent les murs. Et même le solNous entrons à présent dans les ateliers qui exécutent des finitions de plusieurs niveaux. Ici sont réalisées des décorations relativement automatisées qui n’en restent pas moins à un niveau exceptionnel, puis des décorations assistées par des outils à micro moteur et enfin des finitions à la main et à la lime pour la haute horlogerie.
L’atelier de mécanique interne produit également les potences et les porte-pièces. Les pièces mobiles, balancier, roues, ancres… proviennent d’un autre établissement et sont produites sur spécification et strict cahier des charges de Piaget. Les assemblages et les contrôles qualités sont réalisés sur place.
Les pièces métalliques ci-dessous, des posages, sont réalisés dans les murs de la manufacture. Chaque mouvement dispose d’un posage spécifique à ses dimensions qui sert à réaliser des opérations tout au long du processus.Ces posages seront utilisés par la suite sur la gamme d’outils pour permettre diverses opérations telles la pose des fixations de pied de cadran, de vis ou d’autres travaux de garnissages (goupilles ou empierrage). Chaque plateau permet d’effectuer jusqu’à huit opérations différentes. Ici le sertissage des pierres sur le pont est manuel et effectué à la potence, L’expérience et le coup de main sont essentiels pour des tolérances minimes qui peuvent atteindre le micron. Ces supports de rouage de 900P viennent d’être garnis. Certaines étapes sont automatisées comme ici la pose de ressorts.Les contrôles sont également omniprésents et l’œil exercé des horlogers permet de discerner plus rapidement que la machine des diamètres de pierres qui oscillent entre 0,25/0,15 ou 0,3 mm.
Rien n’est laissé au hasard et les fiches du suivi d’ordre de fabrication sont l’expression de la maturité industrielle de Piaget. Et ce ne sont pas moins de 15000 références, de composants primaires, produits semi-finis ou produits finis qui figurent dans le logiciel de production.
La gestion des stocks est par conséquent primordiale, des étagères dédiées qui permettent une gestion dynamique des composants et assortiments. Les décorations exécutées par machine permettent des finitions d’excellent niveau
Ici du perlage machineSelon le niveau de finition exigé par la pièce, le perlage peut-être confié à la main experte de l’homme. La maîtrise de l’outillage permet des finitions d’une élégance rare, ici des côtes circulaires sur un calibre 438P rectangulaire dont l’épaisseur totale est de 2,1 mm. Suivons à présent un calibre 1270P, tourbillon automatique extra plat automatique qui équipe la Piaget Emperador.
Avant finitions, l’ébauche exprime déjà la complexité de son architecture. Dans un univers de mouvements dominé par la forme ronde ou rectangulaire dans une moindre mesure, la forme coussin de ce calibre ne laisse pas de surprendre, ne trouvez-vous pas ?
Avant d’aller plus loin dans les étapes de sa finition, une explication s’impose. Chez Piaget, la quête du dessin va bien au-delà du coup de crayon, de la recherche des composants puis d’un simple emboîtage. En effet, cette démarche conduit souvent à des mouvements mal intégrés à la boîte, un compromis qui n’est évidemment pas acceptable dans la haute horlogerie.
Le modèle Gouverneur est un exemple parfait de l’exercice mené par Jean Claude Gueit, designer, responsable du design de Piaget depuis 1965 en collaboration avec son fils Philippe. Les lignes ovales de l’ouverture et celles rondes du boîtier s’assemblent pour faire naître une harmonie hardie et engagée. Ceci place la maison dans la catégorie des manufactures de renom qui savent encore innover dans leurs lignes et leur technique, se différenciant d’autres marques figées dans les innombrables réinterprétations de leurs plongeuses ou modèles sport.
L’innovation est un risque mais également un signe d’aisance intellectuelle et d’ouverture, il est juste de lui attribuer ses lauriers.
Et lorsque le mouvement est indissociablement créé avec sa boîte, la richesse semble s’exprimer sans limites. C’est le cas de l’Emperador et du calibre 1270P que nous suivons en ce moment même. Les anglages sont effectués manuellement grâce à un outil. D’autres anglages plus sensibles sont confiés à la lime. Le perlage à la main apporte scintillements et reflets chatoyants. Puis une étape délicate est confiée à la machine, il s’agit du soleillage qui va permettre de décorer subtilement les parties supérieures de la platine (sur les côtes qui convergent vers le centre du mouvement).
Pose de la platine sur le posage. La machine effectue des passes précises. Cette étape de finition est achevée. Si le résultat paraît évident, il faut retenir que des opérations complexes d’anglages peuvent durer 4 à 5 heures, idem pour le perlage et que toute erreur est bien évidemment proscrite…
Des ponts de balancier de 800P dont les anglages brillants sont issus d’usinage au diamant. L’impressionnant burin diamanté à droite qui permet de façonner ces anglages. Retour au calibre 1270P dont nous assistons à la finition de la cage supérieure du tourbillon. Ici un étirage à l’intérieur de la cage en titane. Rien n’est improvisé et le plan de définition est toujours en vue, notez les tolérances et les délimitations précises des finitions. Le résultat des anglages est éloquent. Et suite à un nombre incroyable d’opérations de finitions, montages de trains d’engrenages, réglages, ajustements et contrôles qualité continus, un 1270P fini avec ses 269 composants, c’est ça ! A ce moment nos yeux ne font plus que **
Ce que nous avons sous le regard est unique par la beauté des finitions alternées qui accrochent le regard mais également sous d’autres aspects…
Ce coussin épais de 5,5 mm est l’hôte d’un tourbillon volant extra plat automatique à micro rotor et réserve de marche. Pas moins.
Seulement voilà : un œil attentif va remarquer de suite la masselotte de remontage en façade, puis la position inhabituelle de la cage du tourbillon entre 1h et 2h et pour finir le canon décentré vers 5h qui accueille les aiguilles des heures…
A voir ce dernier, la déduction est simple : ce côté sera visible côté cadran et les yeux seront continuellement fascinés par la lumière renvoyée par les alternances de finitions et de matières telles l’or poli de la masselotte, le bleu des vis en acier, le titane mat et poli du tourbillon, le rhodium brillant ou satiné des platines, l’acier poli bloqué de la raquette ou le rouge des rubis. D’aucuns se demanderont quel esprit a conçu cette architecture singulière et dans quel usage, d’autres seront impatients d’être guidés et projetés dans la philosophie de la pièce finale. L’œuvre finale est surprenante, subtil et impressionnant mélange de lignes rondes et d’ouverture coussin dans le pur respect de la forme du calibre. Les finitions sont mises en valeur par un cadran transparent en saphir, le « 8 » porte-bonheur formé par la masselotte et le tourbillon vient enrichir des courbes douces.
L’énergie est diffusée par le rayonnement du cadran saphir vers les aiguilles. La pièce impressionne, voire intimide, le niveau de réalisation est tout simplement incroyable.
Soigneusement protégés sous leurs films plastiques de protection qui occultent difficilement leur éclat, à gauche un modèle or blanc et à droite une version or jaune finition noire dite « Black Tie ». Ces courbes et lignes se retrouvent dans l’environnement de travail apaisant mais tendu vers la perfection et un niveau de réalisation au sommet. Les réglages de marche sont rigoureux, ici un calibre 838S version squelettée du 838P. La trotteuse est à 10h. L’épaisseur de ce mouvement est de 2,7 mm soit à peine 0,2 mm de plus que le 838P dont les ponts sont pleins et plus rigides. Les montres sont réglées à -2/+5 s à la marche et les phases de réglage se déroulent sur trois semaines. Des calibres 880P sont en attente de leur masse oscillante. Un rare calibre 860P à la finition également irréprochable. Le disque à 6h est une pastille en or portée à ébullition et refroidie subitement qui représente la surface de la lune avec ses irrégularités. Sur ce fond perlé seront montés deux disques qui viendront occulter la lune selon ses cycles.
La précision de cette grande lune astronomique est un décalage d’un jour en 122 ans grâce à une roue de 135 dents.
Ce mouvement équipe l’Emperador coussin automatique phase de lune. Sur cet établi un fascinant 600D, calibre tourbillon de forme à la platine en or massif ajourée de diamant et cache vis en spinelle, exemple de l’alliance des deux métiers de Piaget, joaillerie et l’horlogerie.
Ce mouvement est la version ajourée du 600P, mouvement tourbillon de forme à remontage manuel le plus fin du monde. Le poids de la cage du tourbillon est de 0,2 g. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises quand nous découvrons un atelier sous les feux de l’actualité horlogère : celui de l’assemblage du nouveau calibre 900P. C’est à la Côte aux Fées qu’est assemblé ce mouvement, la platine/boîtier étant manufacturée à Plan les Ouates comme nous le verrons plus en avant.
Nombre de qualificatifs subjectifs sont associés à ce mouvement. En effet, une fois encore, une philosophie a présidé à sa conception. Comment aller plus loin dans l’extraplat, atteindre les limites physiques des composants sans mettre en péril la fiabilité et la robustesse de l’ensemble et tout en gardant en filigrane l’expression du beau et de l’élégant ?
Pour voir comment Piaget est arrivé à répondre à ce défi, suivons l’assemblage de ce mouvement.
L’éclaté montre plusieurs caractéristiques particulières et notamment le boîtier qui est usiné de façon à recevoir les trois modules : le module du barillet à remontage flottant, celui du rouage/balancier échappement et le module de mise à l’heure directement assemblé sur la platine.
La plus mince des parties mesure deux dixièmes de millimètre. L’impressionnante boite en or usiné.Le module de barillet déjà assemblé.Ici sur un mouvement en finition « Black Tie », le train de mise à l’heure a été monté directement sur la platine, suivi du module de barillet puis de la partie engrenages et balancier.
La dépression circulaire permettra d’accueillir le cadran. Sur le mouvement de droite, le cadran a été fixé au boîtier par deux vis en façade et affleure donc à hauteur de la platine supérieure. Les aiguilles seront montées ultérieurement. Contrôle visuelLe set presque complet prêt pour la suite des opérations de montage et finitions. La richesse de la gamme permet au 900P d’être monté dans diverses finitions, ici la lunette sera sertie de brillants pour s’assortir aux reflets du mouvement. Stéphane Grancola nous guide à présent vers le SAV qui prend notamment soin des anciennes réalisations de Piaget.
Le SAV est intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord pour son équipe également souriante et dynamique à l’image des autres collaborateurs du site mais également pour l’opportunité d’apprécier le riche passé de Piaget.
Nous voici devant un plateau de mouvements récents ou ayant été produits par Piaget pour d’autres marques avant 1940 ainsi que des cadrans en pierres fines. Les anciens calibres expriment les fondamentaux de Piaget : déjà très compacts, leur finition est extrêmement poussée. Les amateurs auront entre autres remarqué le contre pivot anglé de la roue d’échappement, des pierres à moulures polies, un porte piton digne du poinçon de Genève et les anglages rentrants. Le fameux calibre automatique 12P, première génération des calibres extraplats. Le célèbre Beta21, premier mouvement à quartz suisse, estampillé Piaget. En participant à sa mise au point à la fin des années 60, Piaget a inscrit son nom dans la lutte qui opposa le quartz suisse à celui produit en orient, montrant par là-même son ouverture aux nouvelles technologies et une pertinence dans l’analyse du marché. Le 7P à quartz. Suite logique de l’intérêt marqué par Yves Piaget pour le quartz, la décision est prise de produire un mouvement extra plat de ce type. Manufacturé et assemblé à la Côte aux Fées, ses 3,1 mm d’épaisseur en firent le mouvement à quartz le plus plat de son époque. Un rare calibre 20P de 1982 qui dévoile son impressionnante minceur, 1,2 mm, record dûment enregistré au Guinness. Ce calibre fut développé avec Lean Lassalle et sa spécificité résidait dans une platine monobloc portant tous les mobiles. Ce fut l’occasion pour Piaget d’explorer les extrêmes limites fonctionnelles de l’extra plat. La maturité industrielle n’était pas au rendez-vous pour les exigences de ce calibre et sa production fut abandonnée.Les cadrans ne sont pas en reste, le savoir-faire lapidaire de Piaget se retrouve dans de magnifiques et hardies réalisations en pierres fines. Ce cadran est constitué d’une plaque en or sertie de brillants sur laquelle ont été apposée deux fines épaisseurs de lapis lazuli et une plaque d’opale de feu australienne au centre.
L’ensemble est très fin et d’autant plus remarquable que l’opale est une pierre extrêmement fragile car dépourvue de structure cristalline. L’exécution et le chatoiement de cette marqueterie d’œil de tigre à la Vasarely nous a laissés béats. Les montres anciennes qui arrivent dans l’atelier sont précautionneusement diagnostiquées par un seul horloger qui s’assure du travail à réaliser sur le mouvement, la boîte, les bracelets or et les cadrans.
Ici sur l’établi une montre de femme dont le cadran en lapis a subi un choc, la réfection sera possible mais hautement spécialisée. Vous remarquerez que sont épargnés au regard des horlogers les embouteillages et le gris du béton. Les vaches doivent parfois encombrer le chemin. Nous quittons à présent cet attachant site historique pour retourner vers Genève, à Plan-les-Ouates, sur le lieu de la manufacture qui accueille depuis 2001 plus de 40 métiers au sein d’une impressionnante unité de production... _________________ Avez-vous coché toutes les cases ?
Dernière édition par Xaipe le Sam 8 Nov 2014 - 12:44, édité 2 fois |
|
Apicius Membre très actif
Nombre de messages : 178 Localisation : Nouvelle Aquitaine Date d'inscription : 04/04/2014
| Sujet: Re: [Les VISITES de FAM] MANUFACTURE montres PIAGET -Première partie- Sam 8 Nov 2014 - 17:03 | |
| Beau retour de "visite Piaget" Piaget, ... une belle facture classique, de l'élégance. je l'ai essayée il y a peu de temps. Une piaget au poignet, j'enlève mes tongues et mon bermuda. Je me rase et je vais choisir une chemise, des chaussettes en lin ou en fil d'Écosse ... Ha oui, je passe à la cave choisir un Bordeaux. Ma prochaine montre de gala !? |
|
Xzf Animateur
Nombre de messages : 1050 Date d'inscription : 09/01/2009
| Sujet: Re: [Les VISITES de FAM] MANUFACTURE montres PIAGET -Première partie- Dim 9 Nov 2014 - 11:43 | |
| Sans aucune originalité, je tenais à te remercier pour ce compte rendu aussi bien illustré qu'intéressant. Nous sommes nombreux à être jaloux d'une telle visite !
J'ai eu la chance d'essayer l'Altiplano squelette il y un an, le travail d'architecture et de squelettage (d'habitude pas ma tasse de thé), est somptueux. Le seul regret, comme toujours chez Piaget, les modèles ne sont disponibles qu'en métaux précieux. Pas la cible!
Merci encore. |
|