Tungstène, Hublonium, J'ai une question pour JC Biver

La densité du tungstène est incroyablement plus élevée que celle du Hublonium et du titane qui commencent à équiper les mouvements. L'argument développé pour ces matériaux légers est de réduire l'inertie des calibres et donc d'améliorer la fiabilité. Le tungstène est dix fois plus dense et plus lourd.

Le recours à ce type de métal ne va-t-il pas fragiliser le calibre ? La masse oscillante est-elle plus lourde ? Quelles sont les mesures prises pour renforcer le roulement à billes du rotor ?

J'ai 1000 questions très (trop) curieuses sur ces alliages nouveaux ...

Je remonte le sujet ...

A propos des nouveaux matériaux, est-ce que le roulement à billes céramique de chez JLC (peut-être ne sont ils pas seuls sur le créneau) donne satisfaction?

Ce type de roulement donne satisfaction (cycles / roller en ligne) au point de vue durabilité si des paramètres élémentaires sont respectés:
- haute qualité de l'acier composant les chemins de roulement.
- parfait ajustage des surface d'appui (alignement et parallélisme).
- propreté absolue au moment du montage et étanchéité.

Du fait de la miniaturisation d'un roulement de rotor, peut-on obtenir de réelles améliorations?
Quid de l'argument "sans entretien" si le reste du mouvement le nécessite? Est-ce complexe et couteux à entretenir?

D'un point de vue général, est-ce que des solution éprouvées dans d'autres domaines sont applicables de façon satisfaisante dans l'horlogerie malgré la miniaturisation des composants?

Nous en avons déjà parlé auparavant mais je trouve que dans certains cas, la frontière avec le marketing est très proche.

Le défaut des roulements avec bille céramique, c'est leur extrème dureté lors de chocs les billes marquent le chemin de roulement en acier ainsi le roulement devient de plus en plus bruyant.

Concernant les nouveaux alliages pour remplacer les ponts en laiton je ne suis vraiment pas convaincu pourquoi faire des ponts de plus en plus resistants et légers lorsque lon sait que ce sont les pivots de balancier ou le système anti-chocs qui rompent les premiers.
Je vois plutôt un bon coup de marketing pour ces alliages.
Pourquoi ne commence t'on pas par le début : remplacer la matières des pivots et rendre parfaitement resistant les absorbeurs de chocs ?

Lorsqu'une montre subit un choc et vient en SAV quelque soit la marque le premier élément qui céde c'est bien l'antichoc qui s'ouvre et contre-pivot et chaton se promènent dans le mouvement.

Dom

Les roulements à bille en céramiques sont comme le dit Dom, excellents à l'ETA neuf et se dégradent très vite. Des marques reviennent en rrière à cause de ça...

DomMars a écrit:

Je vois plutôt un bon coup de marketing pour ces alliages.

tsst tsssst tssst...
Petite expérience à faire : au prochain client, tu lui fais l'article de l'embrayage vertical. Au bout de deux phrases, tu l'as perdu, il se met à reluquer la vendeuse à côté...
Mais si tu attaques en lui disant que sa montre bénéficie du très exclusif Dominium fruit de 3 ans de laboratoire, qui permet d'encaisser 1000 G tout comme de sauter en parachute de 2000m (à moins que ce ne soit 3000) au milieu des manchots d'Antartique. Là, les yeux écarquillés, il te demande si ça marche aussi avec des pinguoins de Laponie, parce qu'il est invité mercredi soir avec un ami ornitologue qui a fait sa thèse sur les pinguoins.

Christian.

Tout à fait d'accord avec toi Steyr mais tu as certainement fait l'expérience d'un dîner lors duquel les convives n'étaient pas transportés par la science horlogère. Celà étant, si la discussion part sur les montres ce genre d'argument technico-mercatique fera son petit effet sur l'assemblée! "1000G! mais rendez vous compte Bénédicte...".
Le marketing parle au plus grand nombre, au grand dam des passionnés.

steyr a écrit:

DomMars a écrit:

Je vois plutôt un bon coup de marketing pour ces alliages.

tsst tsssst tssst...
Petite expérience à faire : au prochain client, tu lui fais l'article de l'embrayage vertical. Au bout de deux phrases, tu l'as perdu, il se met à reluquer la vendeuse à côté...
Mais si tu attaques en lui disant que sa montre bénéficie du très exclusif Dominium fruit de 3 ans de laboratoire, qui permet d'encaisser 1000 G tout comme de sauter en parachute de 2000m (à moins que ce ne soit 3000) au milieu des manchots d'Antartique. Là, les yeux écarquillés, il te demande si ça marche aussi avec des pinguoins de Laponie, parce qu'il est invité mercredi soir avec un ami ornitologue qui a fait sa thèse sur les pinguoins.

Christian.

Sans marketing , pas de marque pour investir car pas de ventes. Sans marques, pas d'horlogerie. Les horlogers indépendants ? Très peu ont une durée de vie aléatoire et finissent par s'intégrer aux marques. 99% du commerce de l'horlogerie passe par le marketing. Tant qu'on nous vend au moins des montres qui marchent ce n'est pas si mal car il y a dans le lots des grandes complications de grands horlogers qui tirent l'admiration générale mais qui ne marchent pas sinon quelques heures lors de repas. Ces mêmes grands horlogers tirent sur les marques, cela justifie leurs prix et leur indépendance... Mais ils sont si sympathiques ces grands horlogers qu'on les croient sur parole. Normal, on peut leur faire confiance tant qu'on n'a pas leur montre au poignet. D'ailleurs , ils n'auraient pas quelques ardoises pour de grands développements qui n'ont pas marché chez des marques qui leur ont fait confiance et se sont faites piager, pardon piéger... Cherchez l'erreur !

Ah, mais le marketing, c'est très bien, il en faut pour dynamiser le secteur. Pour proposer au consommateur l'image dans laquelle il se projettera. Plongeur ? Démineur ? Pilote ? Garçon de café ? Et puis, ça marche, y compris sur moi, même si je prends également d'autres arguments en compte.

Simplement, je me disais qu'on était ici pas simplement pour se faire l'écho de quelques présentations pompeuses taillées au cordeau. C'est précisément ce que tu fais ici en soulevant la question du tungstène.

Moi, je ne faisais que souligner le point de Dominique sur la question, point de vue derrière lequel je me range confortablement.

Christian

Up pour un tir groupé.

Christian

Christian depuis tout petit tu reves de faire comme Abraham Louis.
Résultat regardes le coup de marketing que tu as au poignet .
Tu t'es bien fait avoir
(J'appelle mon banquier pour savoir si je peux me faire avoir aussi... )


Pour revenir aux matériaux, je suis moi aussi bien intrigué, grande dureté sans perdre en précision d'usinage?
La sensibillité thermique de ces matériaux par rapports aux aciers spécialement développés...

Les couts d'usinage qui s'ensuivent, les tolérances à respecter, pour quel gain hors marketing?

Autant de questions qui me posent questions sur la précision et la précision a longterme de ces mouvements.

ZEN a écrit:

La densité du tungstène est incroyablement plus élevée que celle du Hublonium et du titane qui commencent à équiper les mouvements. L'argument développé pour ces matériaux légers est de réduire l'inertie des calibres et donc d'améliorer la fiabilité. Le tungstène est dix fois plus dense et plus lourd.

Le recours à ce type de métal ne va-t-il pas fragiliser le calibre ? La masse oscillante est-elle plus lourde ? Quelles sont les mesures prises pour renforcer le roulement à billes du rotor ?

J'ai 1000 questions très (trop) curieuses sur ces alliages nouveaux ... GGIIHH

Nous n'utilisons le tungstène que dans le rotor afin de donner du poids. Autrement il n'y a pas d'utilisation de tungstène dans les mouvements.
Par contre dans les boîtes, nous allons utiliser le tungstène dans le nouveau modèle Aero Bang.

Le Tungsténe qui est oxydable me semble-t-il, va donc recevoir un traitement de surface ?

Merci M. Biver pour la réponse.

Christian.

ZEN a écrit:

Le Tungsténe qui est oxydable me semble-t-il, va donc recevoir un traitement de surface ?

Totalement inoxydable et tès dur

Merci !

Et densité comparable à celle de l'or pour un lestage de la masse oscillante équivalent.

Accessoirement, 24 Euro au kilo contre 18400. Mais le tungstène est plus cher à usiner.

Christian.