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| Sujet: Actu : Des bijouteries bien vulnérables 3/4/2009, 07:37 | |
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- Des bijouteries bien vulnérables
Par Vincent Bussière Le Journal du Dimanche Les attaques contre les bijoutiers et joailliers se multiplient dans la capitale. Sur les deux premiers mois de 2009, les braquages ont augmenté de 69%. A côté des professionnels du grand banditisme, des bandes de jeunes se livrent à l'assaut, plus ou moins organisé, des établissements de luxe. Pour dissuader les malfaiteurs, les moyens de sécurité traditionnels ne suffisent plus. Explications.
Boulevard de la Chapelle, à Paris, le bijoutier "saucissonné" a été victime d’un braquage. (Maxppp) Sur le même sujet Le diamant à 635000 euros, c'est eux! Chasse au trésor volé Un braquage à 85 millions d'euros Les Pink Panthers, braqueurs sans frontières
Trois minutes montre en main: il n'en a pas fallu plus à un duo de malfrats pour entrer dans une bijouterie rue du Colisée, dans le 8e arrondissement, tenir le personnel et les clients en respect, rafler un demi-million d'euros de butin et s'évaporer à scooter. Mais leur "exploit" et le vol de 80 millions de bijoux chez Tiffany's en décembre 2008 ne sont pas des cas isolés. Au contraire. Selon la préfecture de police de
Paris, les braquages de joailleries ont augmenté de plus de 50 % l'an passé. Et la tendance se confirme puisque, sur les deux premiers mois de 2009, la hausse est de 69 %! "Il ne se passe pas une semaine sans qu'un ou deux sinistres ne se produisent", soupire Gérard Bénézat, directeur exécutif du courtier d'assurances Siaci. "Beaucoup de hold-up se font sur commande. Chez les détaillants, les braqueurs se dirigent en priorité vers les présentoirs de quatre marques phares, Rolex, Breitling, Chopard et Cartier, qui s'arrachent sur le marché parallèle", insiste-il.
La police s'inquiète du profil de ces voyous qui agissent à visage découvert. Mais sans la classe de Bruno Sulak, le gentleman braqueur*, qui, en pleine razzia, offrira une rivière de diamants à une cliente jugée à son goût ! Le commissaire divisionnaire Philippe Veroni, patron de l'Office central de lutte contre le crime organisé, est formel: "On a affaire à des bandes très mobiles qui ont grandi dans un univers de violence et n'hésitent pas à frapper pour parvenir à leurs fins."
Les vendeurs plus âgés remplacés par des jeunes
La tâche des forces de l'ordre est d'autant plus compliquée que deux "écoles" opèrent en Ile-de-France: des braqueurs venus de l'ex-Yougoslavie, des pays baltes et des jeunes de banlieue. Les premiers, "très méthodiques, recrutent des guetteurs qui se fondent dans la masse et repèrent les lieux et ses alentours pour une autre équipe", quand les seconds "improvisent leurs coups et les mènent en dépit du bon sens, à la masse, chez le détaillant de quartier ou une galerie commerciale." En coulisses, certains évoquent la part de responsabilité du secteur. "Les voyous évitent les banques bunkérisées. Les bijoutiers ont longtemps rechigné à sécuriser leur magasin de peur de faire fuir leurs clients ou par manque de moyens", explique un policier. "Les sas à l'entrée, caméras de télésurveillance et les vitrines blindées ne dissuadent plus les malfaiteurs", tempère Gérard Bénézat.
Un expert de la place Vendôme accuse certaines enseignes en vue: "Elles ont beaucoup investi dans la sécurité physique. Mais, pour alléger leur masse salariale, elles ont aussi remplacé les vendeurs plus âgés par des jeunes formés d'abord à la vente. Elles se sont ainsi privées d'expériences uniques pour détecter les gestes et regards suspects de malfaiteurs venus en repérage. Le secteur a suivi ce modèle." La police est bien décidée à endiguer cette vague. Et se plaît à espérer, après de premiers résultats: les braqueurs de la rue du Colisée ont été arrêtés une demi-heure après leur méfait... à la sortie du RER dans le Val-de-Marne. Ils ne pensaient pas être pistés par les caméras de la RATP.
* Surnommé aussi "l'Arsène Lupin des bijouteries". http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200914/des-bijouteries-bien-vulnerables_198238.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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