ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Comment Rodolphe s’est offert le poignet de Ronaldinho Jeu 1 Juin 2006 - 18:27 | |
| - Citation :
- Comment Rodolphe s’est offert le poignet de Ronaldinho
31 Mai 2006
Ils ont fait une infidélité à Weggis. Hier soir, les Brésiliens ont disputé un petit galop d’entraînement à Bâle. Avant de revenirillicosur les bords du lac des Quatre Cantons. Dans ce Park Hotel surveillé comme une forteresse. «L’établissement a été entièrement réservé pour deux semaines et tout le personnel est donc au service de l’équipe du Brésil…» Président des montres Rodolphe, Jacky Epitaux a pourtant réussi à avoir un accès quotidien au restaurant du cinq-étoiles — fermé pour l’occasion. «Le seul coin libre de l’hôtel», souligne-t-il. Comment a-t-il réussi ce tour de force? Histoire d’un rêve qui a commencé en 2002.
Chiffre fétiche. «Penta». En brésilien, cela veut dire cinq. Comme le nombre de titres de championne du monde que l’équipe auriverde a remporté. C’est aussi le nom de la montre Rodolphe fabriquée en série limitée. En l’honneur de ces artistes sacrés le 30 juin 2002 au Japon. «Il n’y en a que cent exemplaires numérotés dans le monde», précise Jacky Epitaux. «Et nous avions réservé les vingt-cinq premiers spécimens, estampillés du numéro de leur maillot, aux joueurs…» Encore fallait-il qu’ils soient dans la confidence. C’est là que la méthode Epitaux se révèle plutôt efficace: tout au culot! «J’ai utilisé certaines relations pour forcer des portes», confie-t-il. Le Jurassien confie le dossier à Junior Santos: le mari de Stéphanie Cornu, fille du président d’Yverdon-Sports, active la filière brésilienne. Et remonte jusqu’à… Cafu. Le capitaine auriverde promet d’évoquer le sujet en Chine. Au cours d’un stage d’entraînement. «On m’a ensuite répondu que les joueurs souhaitaient voir la montre», ajoute Jacky Epitaux. En 2004, il décide alors de descendre à Porto (où le Brésil doit rencontrer le Portugal), loue une vitrine pendant deux jours dans le lobby de l’hôtel et expose sa Penta sous le nez des dieux. Un coup de maître! Trois joueurs, et pas des moindres, lui commandent la montre: Cafu, Roberto Carlos et Ronaldinho. «Un peu échaudé, Ronaldo ne veut plus entendre parler des horlogers suisses», sourit le Jurassien. Qui s’est donc offert l’exemplaire de l’attaquant du Real Madrid. «Lorsque j’étais centre-avant du FC Le Locle, en première ligue, je portais aussi le numéro 9…»
Promotion à moindre frais. Pour Jacky Epitaux, c’est le jackpot! Car son trio de stars n’a jamais signé de contrat avec Rodolphe. Ils ont même payé leur montre comme tout le monde: 10 000 euros la pièce! «Il n’y a pas eu de retombées au Brésil: avec 70% de taxes d’importation, il est quasi impossible d’acheter des montres de luxe pour les autochtones. » En France, aux Caraïbes ou en Asie, c’est une autre histoire: à voir les pages people des magazines, Ronaldinho, Cafu ou Roberto Carlos sortent rarement sans leur Penta. Et ça crée forcément des envies! «Pour nous, c’est de la publicité indirecte: certains rêvent de porter la même montre que X ou Y…»
Le Jurassien a surtout tissé des liens amicaux avec ces joueurs. Il a même été invité chez Roberto Carlos. «Il m’a dit que, la prochaine fois que je viendrai à Madrid, je n’avais pas besoin de chercher un hôtel: je n’avais qu’à l’appeler!» A Weggis, le défenseur du Real a profité d’un creux après le repas pour quitter sa bulle du Park Hotel et commander deux modèles de la collection 2006. Et il a amené un quatrième client à Jacky Epitaux: le bulldozer de l’Inter Milan, Adriano. «Ils essaient toujours de marchander, rigole-t-il. Roberto Carlos trouve nos montres trop chères, mais, chez lui, il a une Ferrari, une Porsche et un hélicoptère…»
Une Hexa en gestation? Rodolphe ne pouvait pas ne pas être à Weggis. Dix jours avant l’arrivée du Brésil, Jacky Epitaux a donc négocié sa venue en Suisse centrale. Restaurant réservé pour douze personnes, panneau de six mètres sur dix sur la façade du bâtiment Thermoplan, places VIP autour du terrain… La société Ataro, organisatrice du Brazil Football Camp, lui a déroulé le tapis rouge. «J’ai même obtenu la présence d’un catalogue dans chaque chambre d’hôtel», claironne le Jurassien. Et que se passera-t-il si le Brésil est champion du monde pour la sixième fois en Allemagne? Le président de Rodolphe ne le cache pas: une montre a déjà été «conceptuellement réalisée». Mais ses couleurs ne sont pas encore définies: elles dépendront du nom du… vainqueur de la finale. «L’idée est en effet d’institutionnaliser cette montre tous les quatre ans», explique-t-il.
On pourrait donc voir bientôt Zinedine Zidane, Michael Ballack ou Ruud van Nistelrooy avec une Rodolphe au poignet? «Nous avions tenté une approche plus commerciale avec David Beckham pour son côté glamour, raconte Jacky Epitaux. Mais son agent nous a expliqué qu’au vu de ses performances sportives en baisse, il préférait se concentrer sur ses principaux sponsors. Ça ne s’est donc pas fait!» Mais l’Angleterre peut aussi remporter la Coupe du monde, non? Tribune de Genève Jean-Daniel Sallin www.tdg.ch _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
|
|