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Sujet: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 07:40
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Les dessous d’une faillite horlogère
BNB CONCEPT | Les ex-employés du sous-traitant horloger établi à Duillier ont dû signer des cessions de créances avant la débâcle. Le rôle de Jean-Claude Biver et de sa firme Hublot est aussi critiqué.
JANINE JOUSSON | Les ex-salariés ne seront payés qu’après la Banque Cantonale de Genève, au terme de la liquidation. En effet, pour toucher leur salaire, la direction les a contraints à participer à la tentative de sauvetage de la société en automne dernier.
Sylvain Muller | 28.01.2010 | 00:01
«Signez ici ou pas de salaire.» Les 160 employés de BNB Concept SA n’ont pas vraiment eu le choix, l’automne dernier, lorsque des représentants de la Banque Cantonale de Genève (BCGe) et de leur employeur les ont reçus un par un pour leur présenter une cession de créances en faveur de l’établissement bancaire. Cette tentative de prolonger la survie du fabricant de mouvement de haute horlogerie basé à Duillier s’est avérée inutile, puisque la présidente du Tribunal d’arrondissement de La Côte a prononcé sa faillite lundi. «Je n’ai pas tout compris, mais on n’a pas eu le temps de m’expliquer. Les autres collègues attendaient leur tour», témoigne une jeune femme. «J’ai signé sans avoir connaissance des conséquences», se souvient un de ses collègues. «On nous a juste expliqué que BNB ne pouvait plus payer nos salaires et que signer était la seule solution pour être payés», explique une autre employée. Ces témoignages font bondir Yves Deferrard, le secrétaire syndical d’Unia: «Ces méthodes sont inadmissibles. Contrairement aux employés, les représentants de la banque et la direction de BNB connaissaient parfaitement la situation et les risques. Ils sont même allés jusqu’à faire signer le document à un employé qui était à l’armée!» Et d’ajouter: «Sans cette démarche, la société aurait peut-être fait faillite plus tôt, mais cela n’aurait pas forcément été plus néfaste pour les salariés.» Le droit suisse prévoit un délai de réflexion après toute signature de document, rappelle Yves Deferrard. «Il est regrettable que les employés de BNB Concept n’aient pas contacté le syndicat dès cet instant.» En signant le document, les salariés ont en fait remis à la banque leur privilège de première classe. Ce qui signifie qu’une fois la faillite déclarée, la banque touche de l’argent avant eux. Questionné lundi à la sortie du tribunal par une équipe de Mise au point, de la TSR, le patron de BNB Concept, Mathias Buttet, ne regrette pas cette façon de procéder: «A cet instant, nous espérions encore trouver une solution avec un repreneur. Cette cession de créances était le seul moyen pour pouvoir verser les salaires. Si c’était à refaire, je le referais.» Du côté de la BCGe, la responsable de la communication est tenue par le devoir de discrétion. Mais un proche du dossier tente d’expliquer la démarche. «Lorsqu’une société n’a plus de liquidités mais que des espoirs de solution existent, les banques peuvent avancer les salaires. Toutefois, comme elles prennent un risque, elles utilisent la cession de créances pour assurer leurs arrières.» Une explication rationnelle, mais qui aura échappé à beaucoup des jeunes employés de BNB Concept SA, souvent confronté pour la première fois à un employeur en difficulté.
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Tokage Membre référent
Nombre de messages : 8715 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 22/05/2005
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 09:36
Si les faits relatés dans l'articles sont exact, c'est un éclairage intéressant sur des méthodes de gestion pour le moins... Particulières.
Nic las
Treizin Animateur
Nombre de messages : 858 Age : 76 Localisation : VAR Date d'inscription : 13/09/2008
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 10:17
Et quel aurait-été le rôle de LVMH, d 'Hublot et de son dirigeant Mr Biver dans le déroulement de cette faillite.
Tokage Membre référent
Nombre de messages : 8715 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 22/05/2005
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 10:37
Lire ce post-ci. Quant aux rôles des uns et des autres dans la faillite de BNB, je ne crierais pas au loup. Je pense que, jusqu'à plus ample informé, la direction de la boite a creusé le trou dans lequel elle est tombée toute seule comme une grande. Et les faits relatés ci-dessus, s'ils s'avèrent exacts, me confortent dans mon opinion défavorable.
Nicolas
kjeldor Puits de connaissances
Nombre de messages : 4360 Age : 40 Localisation : Vichume (Groland du Haut) Date d'inscription : 02/02/2008
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 11:14
Dommage que FokkerIII ne sévisse pas à l'international!
Invité Invité
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 11:20
je ne mettrai pas d'huile sur le feu, mais des créateurs d'entreprises quand ils sont au bord de la faillite, tentent tout pour la sauver ainsi que les salariés et pas toujours de la bonne manière, et très souvent cela fini très mal souvent mal conseillés voir escroqués par leurs banques et autres actionnaires certaines fois mieux vaudraient mieux déposer le bilan + tot, que d'en arriver à l'extreme
Invité Invité
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 11:36
lu sur Worltempus interview de JC Biver
" «Je me sens parfaitement à l’aise»
Interview express de Jean-Claude Biver, patron de Hublot
Le site internet www.businessmontres.com affirme que Mathias Buttet fera partie de la nouvelle structure, que vous allez monter sur les restes de BNB. Qu’en est-il? Si je peux reprendre l’entier du parc machines, je compte effectivement engager trente à quarante ex-employés, dont Mathias Buttet, et espérer être opérationnel au 1er mars. Lors de la construction de notre nouveau bâtiment à Nyon, nous avions prévu une surface de 2000?m² en attente. Bien nous en a pris, elle ne sera restée inutilisée que huit mois.
Il y a quelques mois, vous avez choisi de diversifier vos fournisseurs pour «ne pas avoir tous les œufs dans le même panier». Avec le recul, ne pensez-vous pas que cette décision a affaibli BNB Concept et facilité sa chute? Non. Quand la situation s’est détériorée, nous avons passé commande de pièces supplémentaires pour faire du stock. Ainsi, nous étions gagnants dans les deux cas: soit on contribuait à leur sauvetage, soit on s’évitait une pénurie de pièces s’ils capotaient.
En récupérant les machines et le savoir-faire de BNB, vous apparaissez comme le grand gagnant de l’histoire. Allez-vous fournir des mouvements à vos concurrents ou à d’autres marques du groupe LVMH? Nous allons d’abord travailler pour nous, la marque Hublot, et le concept de Confrérie horlogère développé par BNB (ndlr: un ensemble de marques, où chacune repose sur le travail et le savoir-faire d’un seul horloger). Je n’ai pas encore décidé si nous livrerons à des tiers.
Ce «sauvetage» est-il lié au fait que Swatch Group menace de ne plus vendre de mouvements à ses concurrents? Non, pour trois raisons. La première est que nous sommes déjà partiellement indépendants. La deuxième est que nous entretenons d’excellentes relations avec Swatch et que nous ne nous sentons donc pas menacés. Et la troisième est que Swatch produit des moteurs de voitures de série, alors que BNB construisait des moteurs de Formule 1.
Avez-vous une pensée pour les 120 employés qui restent sur le carreau? Ce sont surtout les marques qui ont profité de BNB Concept, et qui ont laissé 10 millions de francs de factures impayées, qui devraient y penser. Personnellement, je me sens parfaitement à l’aise; nous avons fait tous les efforts possibles pour que la faillite ne survienne pas. Par contre, je regrette de ne pas pouvoir reprendre tous les employés. BNB était surdimensionnée et nous ne voulons pas refaire les mêmes erreurs. "
Code NK Membre Hyper actif
Nombre de messages : 688 Date d'inscription : 14/09/2008
Sujet: Re: Actu : Les dessous d’une faillite horlogère 28/1/2010, 20:35
Je ne vois pas bien ce qu'on reproche a Hublot ?!
D'avoir un système de gestion ? Une stratégie ? Concept flou pour l'horlogerie ces dernières années mais tout de même...