ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu :VILLENEUVE D ASCQ - Quentin Carnaille, orfèvre du temps Mar 27 Avr 2010 - 1:08 | |
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La limite entre artisanat et art est parfois floue. Avec ses bijoux faits de mécanismes d'horlogerie, Quentin Carnaille - l'un des porteurs de projets défendant leur idée ce matin devant le comité local d'aide au projet (Clap) de la mission locale - hésite entre les deux.
JULIEN GILMAN
Quentin Carnaille est un hyperactif. Ça lui aurait joué des tours durant sa scolarité mais, aujourd'hui, ça booste sa créativité. Architecte de formation - sorti de Saint-Luc (Tournai) en septembre dernier -, ce jeune homme de 25 ans préfère se consacrer pour le moment à l'orfèvrerie et exploiter une idée originale : la création de bijoux, bagues, bracelets et colliers, à partir de systèmes de montres à remontoir. Au départ, il s'agissait pour lui d'offrir un cadeau à son père, passionné d'horlogerie. Des boutons de manchettes seront ainsi l'une de ses premières créations, vite remarquée : les découvrant aux poignets paternels, un antiquaire parisien propose d'en mettre en vitrine. À 200 E la paire, cinq modèles partent en autant de semaines. « Je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire... » note, pragmatique, Quentin Carnaille, qui décide de créer sa marque et de lancer son entreprise.
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Du RSA au monde du luxe Sept mois de montage de dossier, de dépôt de brevet et d'étude de marché plus tard, le voilà sur le point d'aboutir. S'il vit et travaille dans la maison parentale, située au beau milieu du golf de Brigode, ses revenus actuels proviennent du RSA et il entend bien se débrouiller seul pour monter son projet. « Mon objectif est d'être indépendant dans six mois », avance-t-il. Avec 3 000 E d'apport personnel et 4 000 E en prêt bancaire, il manque encore un peu d'argent au jeune homme pour boucler son budget de départ. Raison pour laquelle il postule auprès du Clap de la mission locale (lire ci-dessous). Un investissement que l'entrepreneur entend rapidement faire fructifier. Son plan est d'ailleurs déjà arrêté : « L'objectif est de commercialiser les bijoux dans les trois plus importantes boutiques de revente d'horlogerie de Paris. Avec l'idée de développer une image de marque dans le milieu du luxe. » Il espère ensuite étendre les points de vente en ne visant que les capitales d'Europe, avant de se lancer, une fois sa marque connue, dans la vente directe par Internet. « Une histoire de stratégie commerciale », résume-t-il. Quentin Carnaille avoue toutefois avoir forcé son caractère. Pour lui, la création d'entreprise n'est pas une fin en soi. C'est plutôt le moyen d'assouvir un incessant besoin d'imaginer, de modeler et de créer. Artisan pour gagner sa vie, l'art est son moteur. Les pièces de montres démontées dont il ne se sert pas dans ses bijoux - les rouages, aiguilles et autres cadrans -, il les recycle ainsi dans des tableaux et oeuvres composées. Pour leur beauté intrinsèque, au-delà de la fonction mécanique. « Une montre, c'est formidable, lance le créateur. L'assemblage paraît aléatoire, mais tout est calculé. C'est l'esthétique du mécanisme que je veux révéler. » Mais quand il évoque l'avenir, l'architecte refait surface. Quentin Carnaille exploite ses idées pour donner corps à son grand projet : « Je voudrais bâtir la maison de mes rêves et en faire une maison d'hôtes. » Il imagine un lieu autosuffisant - avec potager, poulailler et ateliers pédagogiques - tout en hébergeant une galerie d'art et une salle de spectacle. « Une utopie », reconnaît-il. Mais il a déjà prouvé qu'il a de la suite dans les idées.w
http://www.nordeclair.fr/Locales/Villeneuve-d-Ascq/2010/04/27/quentin-carnaille-orfevre-du-temps.shtml _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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