Actu : «Je pense que les Montagnons éprouvent un sentiment de fierté»

«Je pense que les Montagnons éprouvent un sentiment de fierté»


BIEN CADRÉE Un rapport aux conseils généraux de La Chaux-de-Fonds et du Locle retrace l'histoire et les suites de la candidature Unesco pilotée par Jean-Daniel Jeanneret. (CHRISTIAN GALLEY)

Les conseils généraux de La Chaux-de-Fonds et du Locle réunis discuteront mercredi prochain de l'après-inscription des deux villes sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. L'occasion de faire un bilan avec le gestionnaire du site, Jean-Daniel Jeanneret, qui fut l'architecte du patrimoine, maître d'œuvre de la candidature.


Jean-Daniel Jeanneret, quel bilan subjectif tirez-vous, 14 mois après l'inscription au Patrimoine mondial?
Je pense que les Montagnons éprouvent un sentiment de fierté pour notre région. Le bilan est extrêmement positif, par exemple en terme de liens noués avec d'autres sites inscrits, comme Berne ou Besançon. Et la revue de presse qu'on peut faire depuis l'annonce du 26 juin 2009 est extrêmement fournie, avec un reportage de la télévision japonaise NHK, un documentaire de la chaîne allemande Südwestrundfunk ou une émission de France 3, qu'on n'aurait jamais eu sans l'Unesco.
Les retombées touristiques ne semblent pourtant pas mirobolantes...
Mais c'est difficile de les estimer. Les nuitées hôtelières ont légèrement progressé en 2009, alors qu'elles ont baissé sur l'ensemble de la Suisse. Il faut compter aussi les touristes d'une journée. Tout le monde, en particulier les commerçants et les restaurateurs, a pu remarquer le nombre croissant de gens qui se baladent appareil de photo dans une main et guide dans l'autre.
L'offre hôtelière n'est pas suffisante. Personne n'est intéressé à la développer?
L'offre est en effet saturée. Je n'ai pas de détails, mais je sais que des contacts sont pris et qu'il y a de l'intérêt de la part d'hôteliers de la région comme de l'extérieur. Mais on ne construit pas un hôtel comme on ouvre un magasin de chaussures! Une année, c'est peu. Il faut être un peu patient. Dans dix ans, on pourra tirer un vrai bilan de l'impact économique de l'inscription.
A La Chaux-de-Fonds, la signalétique Unesco n'est pas «au top»...
Ce qui a été mis en place l'année passée, dans l'urgence et provisoirement, le totem de la gare et la ligne rouge pour être concret, n'est pas parfait et tarde à être amélioré. Nous aurons une meilleure signalétique l'année prochaine.
Est-il vrai qu'on ne peut toujours pas visiter de fabriques horlogères?
C'est effectivement une frustration. Mais il ne faut pas oublier les difficultés de la branche en 2009. Nous sommes en rapport avec plusieurs entreprises horlogères pour concrétiser ces visites. Reste à trouver des réponses aux questions de confidentialité, de sécurité et d'accueil pratique des visiteurs. Cela se fera, mais encore une fois il faut un peu de patience. Le monde horloger a pris conscience de la plus-value apportée par l'inscription.
Un exemple de projet en cours?
Nous travaillons, entre autres, à la refonte complète du guide «Bon pied bon œil», selon une approche multimédia très novatrice de la découverte du patrimoine. Ce sera pour le printemps prochain.
Le rapport ne fait pas mention du Musée d'histoire, sur le réaménagement duquel on vote d'ici au 26 septembre. N'est-il pas une pierre angulaire dans la perspective Unesco?
Le rapport se limite au bilan et aux effets directs du processus d'inscription. Nous avons renoncé à y intégrer la problématique particulière aujourd'hui du Musée d'histoire. Quant à son rôle, il est évidemment une des pierres angulaires de la mise en valeur du patrimoine historique de toute la région. Sa transformation s'inscrit de fait dans la dynamique voulue lors de l'inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. /RON



ROBERT NUSSBAUM