Quand Zenith équipait les avions de l'armée Française
Le 10 mai 1940, les attaques allemandes sont concentrées sur les bases aériennes françaises et cette déferlante anéantit les forces aériennes de la France. Etampes accueille à l'époque un important centre d'instruction militaire dédié aux avions de chasse, le CIC. La base aérienne d'Etampes constitue alors une patrouille DAT ( Défense Aérienne du Territoire) avec des chasseurs et des moniteurs du CIC. L'unité est renforcée avec trois pilotes tchèques venus de Chartres et quatres pilotes polonais venus de Lyon. La nouvelle unité aérienne est dotée de deux type d'avions "chasseurs" : Des Morane 406 d'une part et des Bloch 151/152 d'autre part. Leurs missions sont de couvrir la région en cas d'alertes et d'agir en reconnaissance.
-Le 3 juin 1940, la Luftwaffe lance une opération de grande envergure dite "Opération Paula" ceci sur toutes les bases française de la région parisienne. Cette opération vise à asphyxier l'aviation française avant l'offensive allemande prévue sur la Picardie en l'occurrence essentiellement la Somme et l'Aisne.
Dès le début d'après-midi, le terrain d'Etampes est la cible de tirs nourris et la patrouille surprise décolle au moment même où les bombes détruisent le terrain. Les systèmes d'alerte ont une fois de plus été défaillants et la débâcle n'est pas loin. Tandis qu'un avion français en feu et un autre touché moins significativement pareviennent à attérir, un troisième réussit à abattre un bombardier allemand. Les dégâts sur le terrain d'Etampes se résument à des avions détruits et des pistes faiblement endommagées.
-A partir du 10 juin, la patrouille est dépêchée sur la base de Villacoublay qu’il vont protégeront. Cette journée sera marquée par de violentes attaques des avions français au dessus de Rennes.
-Le 14 juin, la patrouille est contrainte de quitter face au raid allemand.
A bord des avions Morane 406, les montres embarquées sont des Zenith d'Aéronef type 20 fabriquées sur la base d'un cahier des charges militaire mis au point par l'armée Française en 1939 et livrées dès le mois d'octobre de cette même année par Zenith.
Le Morane 406 de l'armée Française La type 20 Zenith D’un diamètre global de 65 mm, elles sont équipées d’une trotteuse à 6 heures et d’un cadran noir mat disposant de chiffres arabes peints avec une matière incluant du radium pour en optimiser la lecture de nuit. Les aiguilles larges et également revêtues de radium confortent cette lisibilité instantanée indispensable en vol. Les pilotes lors du check up précédant le vol, remontent le mouvement en tournant la lunette crantée dans le sens des aiguilles d’une montre puis soulèvent celle-ci pour la mise à l’heure en prenant soin de placer le repaire situé sous le verre plat de manière à identifier l’heure de départ afin de sécuriser par un instrument supplémentaire, l’autonomie de leur appareil. D’une simplicité évidente l’instrument a été conçu avec une infinie intelligence pour les pilotes qui peuvent le manipuler avec leurs gants et disposer instantanément d’une lecture fiable de l’heure. Les mouvements auraient pu être certifiés chronomètres tant ils sont précis mais pas question d’encombrer le cadran avec des mentions inutiles.
Au dos de la pièce horlogère, la mention Zenith Type 20 est rappelée ainsi que le numéro de série et la date de fabrication. La plupart des pièces sont datées des mois d’octobre et novembre 1939 mais on en rencontre avec d’autres dates.
Ce sont ces montres de bord Type 20 qui équipaient les bombardiers Français, les Morane 406 et les Bloch 151/152 ainsi que les Dewoitine de l’armée de l’air Française.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).