Guy 67 Modérateur
Nombre de messages : 16417 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 07/05/2005
| Sujet: Ma Zenith Chronomaster Jeu 18 Aoû - 9:26 | |
| Ma … L’utilisation du terme anglais « master » est étonnamment fréquente dans le monde de l’horlogerie.
On pense d’abord à Omega (Seamaster, Speedmaster, Railmaster et Flightmaster), mais il y a aussi Jaeger Le Coultre (Master Series) et même Rolex (Yachtmaster).
La manufacture du Locle utilise le nom « Chronomaster » pour une partie prestigieuse de sa gamme. Et il ne s’agit pas d’une invention récente, puisque cette dénomination existait déjà chez Zenith dans les années soixante.
Alors voyons si ma montre (référence : 01 0240 410) porte avec raison son patronyme. Le boîtier : Avec son boîtier en acier poli, sa lunette à godrons, son verre saphir bombé et ses poussoirs rectangulaires joliment arrondis, cette Zenith est une beauté classique et ce dans le meilleur sens du terme. C’est, à n’en pas douter, une montre élégante et équilibrée.
Les dimensions de ce chrono (un diamètre de 40 mm pour une hauteur de 13 mm), considérées comme imposantes à sa sortie dans les années 1995/96, paraissent avec la mode des grandes montres tout à fait standard à l’heure actuelle.
Zenith a sorti entre temps une version en 43 mm, la XT et ce sans parler de l’XXT Open en 45 mm !
La montre se porte donc de façon agréable.
Les anses sont recourbées vers le bas, mais mériteraient d’être plus longues, ce qui permettrait à la montre de mieux s’appliquer aux poignets fins.
La manipulation de la couronne non vissée, quoique assez plate, ne pose pas de problème.
Il n’y a pas de stop secondes et, particularité typique, la date se change au 2ème cran, les heures et les minutes au premier !
Les poussoirs du chrono ont une grande surface et s’actionnent facilement.
Sur le côté gauche du boîtier, deux correcteurs servent l’un à régler le jour de la semaine et l’autre à corriger l’indication de phase de lune à l’aide d’un joli outil dédié.
L’étanchéité est donnée pour 30 m. Le cadran : Il est en argent finement brossé et il est bombé aux bords, là où se trouve l’échelle tachymétrique, ce qui est un clin d’œil aux chronos d’autrefois.
Les 7 chiffres romains (le 4 étant, comme souvent en horlogerie, écrit IIII et non pas IV) et les 5 autres indices en forme de très jolis triangles pointes de diamant sont appliqués.
Les trois compteurs auxiliaires ressortent bien grâce à leur fond guilloché, à leur cerclage argenté et aux nombreux chiffres présents.
La disposition symétrique des compteurs est celle des chronos classiques, à savoir la seconde permanente à 9 h, le compteur des heures à 6 h et celui des minutes à 3 h.
La date est positionnée entre 4 et 5 h, là où elle n’interfère pas avec les cercles des compteurs auxiliaires, mais, par contre, elle interrompt la minuterie qui est cependant rappelée en bordure du guichet de date, ce qui semble une excellente idée.
La graduation à 5 traits par seconde correspond à la fréquence du mouvement qui oscille à 36 000 A/h et permet de ce fait des mesures au 1/10 de seconde, ce qui reste actuellement unique dans le monde des chronos.
Symétrie toujours : au-dessus des compteurs on trouve les guichets indiquant le jour de la semaine et le mois et ce en allemand sur mon exemplaire.
Les trois quantièmes (jour, mois, date) sont à saut instantané et simultané et leurs guichets sont anglés.
Dans le compteur du bas on trouve également l’indication de phase de lune, les étoiles en or sont chassées artisanalement.
Ce qui surprend en découvrant ce chrono, c’est qu’on ne se sent pas agressé par la multiplicité des informations. Au contraire, on les découvre tranquillement les unes après les autres. Et à découvrir il y a, puisqu’elles sont au nombre de 11 en comptant l’échelle tachymétrique. Une sorte de tranquillité contemplative permet de n’appréhender que l’indication utile sur le moment.
Les aiguilles Dauphine indiquant les heures et les minutes sont diamantées, elles ne contiennent pas de masse lumineuse, car ce chrono se veut habillé.
Bref, l’on ne peut être qu’en admiration devant l’attention portée aux détails.Le mouvement : Grâce au fond avec verre saphir fixé par 6 vis on peut admirer le El Primero 410 Z.
Je ne vais pas faire l’historique de ce premier mouvement chrono automatique lancé en 1969 et qui durant l’année du premier alunissage proposait déjà une version à calendrier complet, le 3019 PHF, car d’autres (comme par exemple monsieur ZEN pour ne pas le nommer) l’on fait de façon magistrale sur leurs sites.
Juste pour l’anecdote : en 1975 le propriétaire américain de l’époque avait ordonné non seulement l’arrêt de production de ce mouvement, mais aussi la destruction pure et simple de la chaîne de production et de toutes les fournitures ! On ne doit la survie de ce mouvement unique qu’à la résistance passive du chef d’atelier Charles Vermot.
Il n’est malheureusement pas particulièrement décoré, Zenith semblant (en tous cas à l’époque du lancement de ce modèle) privilégier la fonction par rapport à la décoration. A noter tout de même quelques vis bleuies et du colimaçonnage sur le rotor.
Les caractéristiques :
- diamètre de 13 lignes ¼ correspondant à 30 mm
- hauteur de 7,55 mm
- mouvement composé de 354 pièces
- 31 rubis
- grand rotor central sur roulement à billes remontant dans les 2 sens
- réserve de marche de 50 h
- antichoc Kif
- 36 000 A/h
- et naturellement roue à colonnesLe bracelet : Il est en croco de Louisiane d’excellente facture, mais sur mon modèle il n’y a qu’une boucle ardillon assez basique et pas de boucle déployante.La boîte et les documents : Une bien belle boîte en bois …
dans une imposante surboîte en carton contenant les différentes notices, certificat de garantie ainsi que le bulletin de marche du mouvement émis par le très officiel contrôle suisse des chronomètres.Le prix : Je ne tiens pas à polémiquer sur l’actuelle politique de prix du groupe dont fait partie maintenant la marque Zenith, mais à signaler tout de même que ce chrono est vendu actuellement 8 000 € ce qui est loin des tarifs appliqués lors de sa sortie.Conclusion :Alors la bête est-elle digne de s’appeler « chrono de référence » ?
Je le pense sincèrement, car à n’en pas douter, ce chrono a beaucoup d’atouts et beaucoup de classe, mais il ne plaira pas à tout le monde vu son côté très habillé, donc très éloigné des chronos sports ou d’aviateurs très à la mode actuellement.
Et c’est justement cette beauté intemporelle, gage d’un futur grand classique, qui me fait l’apprécier d’autant plus.
Guy |
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