Bonjour,
J'ai longtemps hésité sur le forum où poster ce message...
C'est une plongeuse, forum "Montres de plongée"?
Elle a été fabriquée par une filiale de Seiko et a un mouvement Seiko, forum "Seiko"?
Finalement, comme elle est vintage et qu'on va parler un peu de technique, elle est bien ici!
Voici donc cette Yema, ma dernière acquisition, neuve de stock, fabriquée dans les années 90, alors que Yema était une filiale de Seiko et managée par Seiko France:
Quelques caractéristiques: diamètre 41 mm (45 mm sur couronnes), 1 lunette tournante contrarotative extérieure (plongée), 1 lunette tournante intérieure (boussole) manœuvrée par la couronne en haut à droite, 13 mm d'épaisseur, boîtier et bracelet acier inoxydable, étanche 200m, couronne vissée, mouvement automatique Seiko 4s15 à 25 rubis.
En anglais "Seaspider" veut dire "araignée de mer" (une variété de crabe), sans doute évoquée par les "pattes" qu"on trouve sur le deuxième maillon de part et d'autre du boîtier.
Le bracelet est aussi marqué du logo de Yema et Seaspider, il est équipé d'une sécurité:
Le cadran est gris argent, avec du bleu et du noir, aiguilles et index photoluminescents:
On notera la lunette extérieure, asymétrique, avec des chiffres en relief à gauche et en creux à droite, qui range cette montre dans la catégorie des plongeuses de style baroque.
Le traditionnel wristshot:
Cette montre a été réalisée en 3 couleurs de cadrans; outre le gris argent on trouve:
cadran noir,
cadran bleu texturé en vagues,
on a presque l'impression de voir trois montres différentes!
Un des intérêts de cette montre réside dans son mouvement automatique, le Seiko 4s15.
A l'essor des montres à quartz, Seiko avait presque abandonné sa production de montres mécaniques, renonçant à son haut de gamme (les Grand Seiko) et se cantonnant à son tracteur rustique et fiable le 7s26.
Au début des années 90 Seiko a voulu se repositionner dans les mouvements mécaniques de haut de gamme. Deux jeunes ingénieurs se sont alors lancés dans la création du 4s15; en partant de mouvements automatiques Grand Seiko ils se sont consacrés à améliorer la fiabilité en jouant sur la réduction de la fréquence (de 36000 à 28800 alternances par heure) et en rajoutant des antichocs. Le résultat est un mouvement complexe, typique des années 90, héritier de la tradition et des brevets Seiko (en particulier le "magic finger" de la cinématique du mécanisme de remontage automatique) et innovant:
Noter les 3 antichocs! (diashock, l'antichoc de Seiko).
Ce mouvement, avec stop-seconde et possibilité de remontage manuel, s'est révélé extrêmement fiable et précis, au point qu'il est à l'origine des mouvements des "Grand Seiko" actuelles.
D'autres vues:
Il a été utilisé par Seiko dans un tout petit nombre de modèles, tous des collectors (la Yema Seaspider est la moins connue et la plus abordable de tous ces modèles):
La Seiko SUS, d'allure militaire mais à fond transparent, avec laquelle Seiko a redonné le goût des montres mécaniques aux jeunes Japonais:
Une "Alpinist" (ainsi qu'un modèle identique à part le marquage "Sports 2000"):
Une rarissime plongeuse en titane:
Une version "habillée":
Et finalement une version commémorative en "King Seiko", dernier usage par Seiko de ce mouvement en 2005:
Extraits du catalogue Yema d'époque:
Cordialement,
MikeNovember