Développée par Denis Giguet, designée par Eric Giroud, la nouvelle montre Opus d’Harry Winston propose un audacieux affichage du temps.
14 400 heures de développement pour un affichage de l’heure et des minutes, est-ce bien raisonnable ? Certainement au vu du résultat, d’’autant plus que la raison ne semble pas avoir sa place dans cette histoire !
Petit flashback... Depuis un peu plus de 20 ans, Harry Winston a pris position dans l’univers horloger. Et depuis 10 ans, la marque tutoie la haute horlogerie en donnant carte blanche à un horloger indépendant afin de créer une montre exceptionnelle. Antoine Preziuzo, Vianney Halter, Felix Baumgartner, pour ne citer qu’eux, ont ainsi participé à l’exercice.
Pour la dernière montre Opus dévoilée à l’occasion du Baselworld 2011, la Eleven, Harry Winston a confié à Denis Giguet et Eric Giroud, côté design, le rôle d’apprentis sorciers de la haute horlogerie. Leur objectif ? Créer une alchimie du design et de la technique, un cocktail étonnant et hypnotique. Une ligne directrice ? « Exploser l’heure à la fin de l’heure ». Derrière ce message ésotérique, un cahier des charges très techniques.
Architecturée en trois dimensions, la boîte de l’Opus Eleven se compose de trois cylindres qui, empilés les uns aux autres, se plaisent à destructurer le temps. Dédiée à l’affichage de l’heure, la principale rotonde est affublée de deux pavillons excentrés. L’un compte les minutes, sur disque trainant pour les unités, disque sautant pour les dizaines ; l’autre, en contre-bas, laisse voir la beauté du mouvement régulier d’un grand balancier en titane.
Toutes les 60 minutes sous le grand dôme de saphir, l’affichage des heures tombe dans l’anarchie : inscrite au centre de la scène, le chiffre de l’heure explose en un véritable chaos pour se reconstituer en une fraction de seconde. Puis demeure, immobile, jusqu’à la prochaine désintégration. Pas d’aiguille, mais 24 palettes mobiles en laiton qui s’animent et tournent pour passer d’une heure à l’autre et former le chiffre de l’heure selon un complexe mécanisme d’engrenages monté sur train épicycloïdal. Entraînés par une plate-forme, quatre satellites comportant chacun trois paires de palettes transmettent le mouvement à un axe vertical par le biais d’un rouage composé de huit renvois, trois engrenages elliptiques, une roue triangulaire et six pignons coniques. Ces derniers assurent les changements d’axe de rotation et d’orientation des palettes suivant une trajectoire complexe. La géométrie de la roue triangulaire et des engrenages elliptiques est déterminée de manière à induire une variation du rapport d’engrenage et éviter tout choc ou accrochage des palettes en mouvement. Les roues triangulaires permettent aussi d’accélérer ou de de freiner la danse des palettes.
Les profils des dentures de la roue triangulaire et des engrenages elliptiques sont obtenus au moyen de logiciels sophistiqués dont la capacité de calcul permet aujourd’hui de concevoir virtuellement des engrenages composés de roues aux formes non conventionnelles, voire extrêmes, et d’analyser de nombreux paramètres tels que les jeux angulaires. La fabrication de ces pièces repose sur le procédé révolutionnaire de photolithographie qui permet de réaliser des micro-composants de très haute précision inégalée par les méthodes d’usinage traditionnelles.
La denture des pignons coniques de 1,2 mm de diamètre respecte parfaitement la conicité ainsi que le profil de la dent. Cette prouesse a pu être réalisée grâce à une nouvelle technique de taillage.
Enfin, le volume nécessaire au pivotement des palettes a nécessité une optimisation de la trajectoire de chacune d’entre elles ainsi que la conception de ce verre saphir en forme de coque, délicat à usiner, qui donne toute son ampleur à l’animation de l’heure. Le fond transparent du boîtier en or dévoile un mouvement mécanique à remontage manuel classique dont l’esthétique et le grand balancier de 13,5 mm de diamètre rappellent les anciennes montres de poche. Composé de 566 éléments dont 155 rubis, il arbore des finitions réalisées dans la plus grande tradition de la Haute Horlogerie, dont la sobriété forme un surprenant contraste avec le visage animé de la montre. Une version sertie travaillée dans un esprit contemporain souligne la carrure de la boîte d’une simple ligne de diamants taille princesse.
Pour la réalisation de cet affichage spectaculaire, Denis Giguet a travaillé de concert avec la société Digitale, un bureau d’étude basé à Neuchâtel en Suisse
L’Opus Eleven sera proposée au tarif de 220 000 pomme
suisse et bien sûr en édition limitée à 111 exemplaires.
A propos de Denis Giguet
Ingénieur de formation, Denis Giguet s’est dès le début illustré dans l’univers de la Haute Horlogerie. Son expérience acquise auprès des grands noms Rolex et Harry Winston a mis à jour son approche visionnaire, voire avant-gardiste, de l’industrie et de l’art horloger. Rompu à la conception et au développement des plus grandes complications, il a œuvré chez Harry Winston en tant que Directeur de production. En 2007, il fonde sa propre marque, MCT, et conçoit la Sequential One, véritable prouesse en termes d’innovation, d’ingénierie et de créativité, pour laquelle il s’est attaché les talents de plus de vingt artisans experts dans leur art. Sa passion pour l’horlogerie l’amène aujourd’hui à créer l’Opus Eleven, une pièce qui conjugue avec brio l’ADN de Harry Winston et sa propre vision du temps.
Sur le site
- https://youtu.be/TI3pFW6AVjM
- https://youtu.be/eJfWya9bPyU
Génial mais le prix
dommage
Que pensez-vous du mécanisme