ZURICH (Reuters) - Swatch Group met fin à son partenariat dans les montres avec Tiffany & Co, invoquant des "efforts systématiques" du joailler américain pour bloquer le développement de leurs activités de montres communes.
Vers 10h20 GMT, le titre Swatch cédait 0,96% à 350,80 francs, après avoir ouvert en baisse de 2,99%, tandis que l'indice européen des valeurs de biens de consommation courante et de celles du luxe perdait 1,6%.
Le groupe basé à Bienne, le centre névralgique de l'industrie horlogère suisse, a précisé dans un communiqué qu'il entendait réclamer des dommages et intérêts.
En décembre 2007, Tiffany & Co avait noué un partenariat avec Swatch Group afin d'externaliser la production de ses montres par le biais d'une co-entreprise.
Lors d'un entretien avec Reuters à l'occasion du salon horloger de Bâle fin mars, Nayla Hayek, la présidente du conseil d'administration de Swatch Group, avait toutefois exprimé son mécontentement à l'égard de Tiffany & Co, estimant que le joailler américain ne mettait pas assez en valeur les montres dans ses boutiques.
Dans une note de recherche matinale, Rene Weber, analyste chez Vontobel, considère que la fin de la coopération entre les deux maisons n'est pas une surprise et que l'impact sur les ventes de Swatch Group est limité.
"Nous estimons que les ventes de montres Tiffany ont atteint 30 millions en 2010, ce qui représente 0,5% des ventes du groupe", évalue-t-il, se référant à Swatch Group.
L'analyste estime toutefois que le potentiel se chiffrait aux environs de 300 à 400 millions de francs. "Nous regrettons donc l'arrêt de cette coopération", commente-t-il.
Jon Cox, analyste chez Kepler Capital Markets, juge également que cette annonce n'est pas surprenante mais demeure "décevante" puisque Swatch Group perd ainsi un partenariat avec la seule marque de joaillerie de grande envergure.
Cette décision "va probablement renouveler la spéculation autour d'un rachat de Tiffany, dans la mesure où l'accord sur les montres avec Swatch Group était perçu comme un obstacle potentiel", souligne-t-il.
Tiffany & Co fait régulièrement l'objet de rumeurs, le joailler américain étant perçu comme l'une des dernières cibles potentielles dans le secteur de la joaillerie depuis le rachat de l'italien Bulgari par LVMH.
L'annonce pourrait également attiser la spéculation autour d'une nouvelle co-entreprise dans le secteur, remarque Jon Cox, qui s'interroge sur Harry Winston, le diamantaire américain coté à la Bourse de Toronto.
Source :Robin Bleeker et Benoit Van Overstraeten / BFM Business