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 La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire

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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 15 - La manufacture et ses activités horlogères en 1914   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 7:02

Saga Zenith - Episode 15 - La manufacture et ses activités horlogères pendant la guerre.



En 1915, ZENITH achève son implantation en Amérique du Sud et les pays scandinaves deviennent de solides marchés où, sous le nom de Billodes et ZENITH, les produits de la manufacture sont largement diffusés. La marque est en plein succès, ses bénéfices substantiels L’acquisition d’actions de Le Phare et le climat politique international pondèrent les attentes des actionnaires mais la manufacture continue son programme d’expansion à travers le monde et crée en 1914, une succursale à Londres, la « ZENITH Watch C° » et intensifie ses exportations à destination de la Grande-Bretagne.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Allema10
Publicité de 1914 pour Zenith



Forts des bénéfices de ZENITH, les actionnaires ambitionnent pour assurer l’expansion de la marque, de procéder à des acquisitions de fabriques susceptibles d’élargir le potentiel de production ou d’enrichir le patrimoine et éventuellement le catalogue de la manufacture.
Malgré la guerre, la production de pièces horlogères demeure et ZENITH lance la fabrication d’une boîte pour montre de poche conçue pour résister à la poussière et à l’humidité. C'est de ce type de boite que la manufacture équipe Amundsen, l'explorateur découvreur du pôle sud.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Montre40




Le concept de boite étanche, exceptionnel pour une montre de poche est basé sur un système de boîtier monobloc et un démontage par dévissage de la lunette et basculement du bloc cadran/calibre. Ces modèles très protecteurs du mouvement auront un grand succès et seront ensuite déclinés en acier, en argent et en or.
La manufacture Le Phare est créée au Locle en 1914. Spécialisée dans les mouvements de qualité et les complications, Le Phare apparaît rapidement comme un concurrent potentiel de ZENITH aux portes de la rue des Billodes, ceci d’autant que la nouvelle marque développe sa communication sur la précision de ses mouvements et son avance technologique. ZENITH s’intéresse immédiatement de très près à cette manufacture et achète en 1915 des actions pour la somme de 95 000 francs. Cette participation au capital lui permet d’être très présent dans la gestion de la nouvelle affaire et d’en prendre le contrôle se mettant ainsi à l’abri d’une concurrence sur le terrain qu’occupe la société dirigée par James Favre. Le Phare produira des catégories de mouvements que ZENITH ne produit pas directement et livrera sous la marque ZENITH et sa propre marque des montres à complications tels que des chronographes à rattrapante ou des répétitions minutes ainsi qu’un modèle de montre réveil qui connut un très grand succès. En absorbant « Le Phare » ZENITH s’offre un potentiel supplémentaire de pouvoir signer des montres à complications sans aller chercher à l’extérieur des mouvements aux livraisons aléatoires et élimine un concurrent potentiel dont le dynamisme et la créativité semblent affûtés au point de constituer un danger concurrentiel sur un marché ou l’agressivité commerciale des marques concurrentes est déjà très présente. En outre, Le Phare dispose déjà de moyens de production et d’horlogers formés ce qui dans la période considérée est un atout loin d’être négligeable.
ZENITH produit à cette époque son propre calibre de chronographe. Le rapprochement avec le Phare aura finalement pour conséquence que la manufacture ne développe pas directement d’autres grandes complications difficiles à produire dans un processus ancré sur la parcellisation des tâches et le recours à de la main d’œuvre peu qualifiée. Les complications en effet, rendent nécessaires des niveaux plus élevés de qualification du personnel avec une rentabilité incertaine et le marché des montres compliquées demeure limité.
La sous-traitance avec Le Phare permet donc de toucher le marché de la montre compliquée (on ne parle pas de haut de gamme à l’époque) sans encourir directement les risques économiques induits par la production de cette catégorie de produits.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Gousse19
Gousset Réveil produit par Le Phare pour Zenith dès 1915

La compagnie ZENITH est fondée à Paris, la société de construction du clos de Nods est installée au Locle. La manufacture s’installe par ailleurs dans les locaux de l’école d’horlogerie à Chez-Le-Maître avec une équipe de 40 personnes. L’année suivante, en 1917, à Paris est crée « la Compagnie des machines et magnétos Zénith ». C’est ensuite à Lausanne que l’entreprise complète son implantation commerciale avec une boutique dédiée « l'Horlogerie de Bourg SA ». Cette expérience de distribution intégrée avant l’heure sera un échec notamment parce que la marque est déjà largement diffusée par ailleurs.

A Genève voit le jour le « Comptoir des montres Zénith » et au Locle « La fonderie de l'Aurifère » ainsi qu’une fabrique de boîtes de montres. Les comptoirs Suisses seront durablement déficitaires. En effet, si ZENITH produit déjà à l’interne ses boites, l’expansion du marché rend nécessaire d’élargir l’outil de production en ce domaine pour rester indépendant. Une fonderie est créée au Col-des-Roches. Elle s’avérera utile lors du manque de laiton pour remplacer certaines pièces des pendules par des pièces en fonte.

La main d’œuvre du Locle n’est plus suffisante, une partie importante de la production est décentralisée à Boudry sous la direction de Charles Rosat. D’autres ateliers spéciaux sont installés à la Chaux-du-Milieu, à la Brévine, aux Ponts-de-Martel, à Saint-Aubin, au Sentier et aux Charbonnières.


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 16- Le travail secret de Charles Rosat sur les balanciers    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 21:32

Saga Zenith - Episode 16- Le travail secret de Charles Rosat sur les balanciers des montres Zenith





On est en 1913, Zenith vient de faire venir en son sein Charles Rosat qui deviendra Directeur des ateliers que Zenith détient à Boudry. Charles Rosat antérieurement régleur et chef d'atelier chez Jaeger LeCoultre est un horloger brillant qui fait des recherches sur la précision autant au plan des matérieux nouveaux qui peuvent la favoriser que sur des modes d'énergie nouveaux comme l'électricité pour les pendules.
Créateur d'une raquette qu'il a brevetée et posera sur quelques pièces Zenith, Rosat s'illustre par des recherches sur l'Invar et l'Elinvar, alliages peu sensibles aux variations de température et donc peu déformables pour cette raison. Ces matériaux furent et sont toujours d'une grande utilité dans l'horlogerie. Ils permirent de concevoir des balanciers et des spiraux et donc intéressèrent directement la précision des pièces.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Rosat_13
Charles Rosat


Rosat travaillait un peu en solitaire, à heures perdues tout en faisant profiter Zenith de ses découvertes. En 1915 et pour longtemps encore, le meilleur moyen de fabriquer un balancier précis est de recourir à un système bimétallique, coupé avec des vis de compensation et une raquette de qualité pour le réglage fin. Zenith a recours pour ses raquettes à un système breveté en 1903 dont la manufacture s'est garanti l'exclusivité. Le système repose sur un disque excentrique et une flèche courbe poussée par une vis micrométrique avec un ressort de contrefort.

Rosat qui excelle d'inventivité sur les raquettes se dit qu'il faudrait trouver le moyen de produire un balancier non coupé et donc plus facile à fabriquer de manière industrielle et dans un premier temps d'y maintenir des vis de compensation puis à terme de les supprimer purement et simplement. L'idée du balancier sans vis n'est pas nouvelle par elle-même puisque les montres à cylindre, très souvent, comportaient des balanciers en laiton non coupé sans vis. Toutefois, ces montres étaient aléatoirement précises et les montres à ancre ne pouvaient se satisfaire d'un composant aussi instable.

Les recherches de Charles Rosat sont donc de la plus grande importance car elles visent à faire évoluer une production industrielle dans le sens d'une qualité meilleure avec des garanties de fabrication en volume et donc de dupliquer la précision et la rendre accessible à tous en réduisant les coûts de fabrication. Selon Rosat, il faut réussir à supprimer le balancier coupé. Les coupures du balancier visent à en laisser "libre" la déformation due aux écarts de température. Grâce aux coupures, la variation en longueur des matériaux est mieux contrôlée ceci d'autant que le recours à deux métaux soudés l'un sur l'autre, métaux de composition différente, réduit cette variation de forme. Rosat voit dans l'Invar et l'Elinvar une solution onéreuse au plan du prix de revient du matériau mais économique au plan des interventions de main d'oeuvre si les balanciers sont monoblocs et d'un seul composant.

Après des mois d'essais et de tentatives, il aboutit en 1917 à une solution alternative au balancier coupé. Charles Rosat réussit en effet à fabriquer un balancier non coupé en Elinvar. Mieux, il réussit à le produire avec les outillages de la manufacture et à fiabiliser son invention en donnant aux pièces qu'il équipe une précision chronométrique. Loin de se contenter de produire une montre tenant l'heure dans de bonnes conditions, il lui faut, perfectionniste dans l'âme, démontrer que les résultats obtenus sont performants. Sans doute équipe-t-il quelques montres de poches mais à ce jour aucune n'est connue. En revanche, il va équiper de son invention une douzaine de chronographes (deux boites de six pièces). Ces pièces sont marquées, au sein des cahiers de la manufacture, de la mention "chronomètre spécial". A Boudry, en 1917, les ateliers fabriquent des chronographes de poche, pièces un peu plus complexes que les classiques montres et les ateliers de Boudry sont réputés pour avoir en leur sein d'excellents horlogers et techniciens. Le choix de faire des chronographes ayant la qualité de chronomètres est à l'époque assez osé car peu de chronographes réussissent cette performance que Zenith dépasse pourtant. Son calibre de chronographe 19 CHRO est sans conteste l'un des meilleurs de l'époque avec celui de Longines.

Rosat réussit son pari. Pourtant la manufacture ne va pas réserver une suite industrielle immédiate à cette invention qui reviendra bien plus tard révolutionner l'horlogerie dans les mouvements de montres bracelets. Zenith oppose à l'industrialisation de ce balancier son coût de revient élevé lié aux finitions qui restent nécessaires. En outre, l'Elinvar est cher et comme toute l'industrie en "consomme", ses cours sont incertains er variables tout comme les livraisons. La manufacture, dont le concept de Georges Favre Jacot était bâti sur l'indépendance d'approvisionnement, ne pouvait se satisfaire de cette dépendance. En outre, Rosat doit admettre le temps qui a été nécessaire pour terminer de manière satisfaisante ces balanciers. Les heures cumulées sont infiniment plus lourdes que ce que requiert un balancier classique.

Dans les 12 pièces produites, il y eut trois savonnettes. Le temps a dispersé ces pièces dont la probabilité d'en retrouver une seule est infime. Par chance et fruit d'un hasard absolu, celle-ci fut retrouvée près de Paris chez un Horloger qui la tenait de son père lui-même horloger qui enseigna son art en Suisse. Rosat ayant lui-même eu des activités d'enseignement, il est difficile d'établir si cette pièce lui fut transmise par hasard.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono12
L'unique exemplaire retrouvé de chronographe travaillé par Charles Rosat

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono23
Un balancier Classique de chrono Zenith

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Balanc10
Le balancier de Rosat

On remarque bien entendu la structure différente du balancier mais aussi plus accessoirement de la raquette dont le contre ressort évolua dans le temps. La forme arrondie de ce contre ressort est plus ancienne et cela témoigne en fait du temps pendant lequel Rosat travailla directement sur ce type de pièce avant de les laisser quitter ses ateliers de Boudry. Cette pièce est évidemment devenue unique avec le temps et elle constitue un ultime témoignage de l'immense travail de recherches menées par la manufacture sur les tout premiers chronographes qui en ont construit la réputation et l'histoire.

Droits réservés - Joël Jidet - Forumamontres - Décembre 2011
th - Episode 16

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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 17 - Les calibres de chronographes de poche de la manufact   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyDim 5 Fév - 21:37

Saga Zenith - Episode 17 - Les calibres de chronographes de poche de la manufacture ZENITH

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono14

Avant la seconde guerre mondiale, les manufactures ont une offre diversifiée de chronographes qui ne sont pas toujours issus d'une conception ou d'une fabrication interne.
Omega qui s'est lancé très tôt, dès la fin du 19ème siècle dans la fabrication de chronographes "in house" réfléchit déjà à l'aube de la guerre à confier à Lémania la fabrication de ses mouvements de chronographes. La demande de ces pièces reste en effet marginale, conditionnée essentiellement par l'expansion du marché naissant de l'automobile.
Longines qui s'est engagé dans la conception et la fabrication d'un calibre de chronographe de 19 lignes très astucieux et très performant connait un franc succès essentiellement en Amérique Latine. Omega partage le marché encore assez peu florissant et nombre d'autres manufactures telles Ulysse Nardin ou Vacheron et Constantin se focalisent sur d'autres catégories de mouvements.


Avant 1914, la manufacture Zenith ne dispose pas encore de ses propres mouvements. Les chronographes de poche et les versions bracelets qu’elle distribue déjà renferment donc des calibres achetés à l’extérieur, le plus souvent des Valjoux de 17 rubis de 15 lignes dans les modèles bracelet et de 18 ou 19 lignes dans les chronographes de poche. La demande n’est pas assez importante avant 1910 pour que ZENITH s’engage dans la conception d’un mouvement de chronographe. Les marchés sensibles aux équilibres politiques internationaux débouchent sur une économie en dents de scie qui n’incite pas les actionnaires de la manufacture à laisser Georges Favre Jacot développer un mouvement dont les ventes resteraient limitées.
De fait, les chronographes ne sont pas des pièces de grande diffusion et ZENITH répond aux commandes avec des mouvements dont la fiabilité peut d’autant moins être mise en cause que de nombreuses autres manufactures font également appel à Valjoux pour équiper leurs propres chronographes.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono16

Omega et Longines commencent à exploiter l’image du sport et des chronométrages sportifs pour fonder leur communication vers le grand public sur la qualité et la précision de leurs mouvements. Les messages mettent l’accent sur le savoir faire des manufactures. Il n’en faut pas davantage pour qu’au Locle, sur les directives de James Favre, qui a succédé à Georges Favre-Jacot en 1911, soit engagée par le bureau d’étude la conception d’un mouvement de chronographe. Celui-ci voit le jour en 1915 tandis que la même année Zenith prend le contrôle de la manufacture Le Phare installée également au Locle et qui est spécialisée dans les complications dont notamment les chronographes..
Le mouvement Zenith est un calibre de 19 lignes de 19 rubis, une pièce de grande qualité précise et fiable qui passe pour être une référence dans le foisonnement des chronographes présentés ici et là, à l’époque parfois sur des bases identiques et retravaillées juste pour dissimuler leur provenance. Le balancier coupé bimétallique à vis est assorti d’un spiral Breguet et la raquetterie est celle brevetée en 1903 à disque excentrique. ZENITH a quasiment universalisé ce type de raquette dans tous ses modèles et cet ensemble d’éléments réglants depuis plus de 10 ans est la clé de voûte de tous les mouvements de la manufacture.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono12


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono13


Livré en version Lépine ou savonnette, le cadran peut intégrer un pulsomètre, un tachymètre, un télémètre ou simplement un disque de mesure décimal. On en trouve avec plusieurs combinaisons de ces différentes échelles de lecture. Les boites sont en or parfois assorti d’émail peint, argent, acier bruni, acier nickelé ou métal blanc. C’est la manufacture qui réalisait elle-même les boites des mouvements qu’elle manufacturait. Le poinçon d’orfèvre pour les versions en métaux précieux intègre les lettres ZB pour « Zenith Billodes » et témoigne de cette paternité de fabrication.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono15


Certaines productions de ces montres furent luxueuses. Les boîtiers rivalisent alors d’élégance et de finesse. Certains modèles furent enrichis de décorations émaillées représentant des scènes romantiques ou art déco. D’autres furent ornés de fines gravures ou de reliefs faisant l’apologie de la voiture et des modes de transport. Les automobilistes aimaient à mesurer leurs performances autant que celle des voitures et le calcul des vitesses et des moyennes n’était pas encore intégré dans les tableaux de bord.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono17

Selon les variantes, le compteur totalisateur des minutes est situé à midi en version Lépine ou savonnette. La version savonnette est plus généralement livrée avec un totalisateur des minutes à trois heures. Ce totalisateur cumule, jusqu’à trente minutes, la période chronométrée. Il existe une version rare du chronographe avec une variante de compteurs qui totalise jusqu’à dix minutes sur un arc de cadran situé à midi et revient à 0 au delà de ce délai.
Une version du calibre fut présentée avec rattrapante. Il en fut fabriqué très peu d’exemplaires d’autant que Le Phare allait offrir une collection assez complète de chronographes à complications.
Le mouvement classique de chronographe ZENITH a connu des variantes très particulières sans doutes dues aux recherches menées par Charles Rosat qui en 1915 dirigeait l’atelier que la manufacture possédait à Boudry. Dans sa quête de la précision ultime, Charles Rosat auquel on doit une raquette par ailleurs décrite, s’intéressait également à la composition des balanciers et des spiraux. Ses recherches qui lui avaient valu entre autre le prix Guillaume, avaient un degré d’avancement certain quand il mit au point un balancier monométallique assorti d’un spiral faisant une entorse au recours au balancier compensé bimétallique coupé à vis dit balancier Guillaume auquel la manufacture recourait généralement. Si les recherches sur le balancier monométallique n’était pas l’exclusivité de Charles Rosat, son emploi dans des pièces de précision était une première au moins chez ZENITH tant la fiabilité des balanciers bimétalliques était un acquis.


Avec des éléments réglant classiques, la variation de température qui déforme le spiral est compensée par la dilatation des métaux qui composent le balancier. Ce dernier est coupé pour mieux absorber les déformations induites par le changement de température. Le recours à l’Elinvar pour le spiral, en évite la déformation. Le balancier n’a plus alors d’effet de compensation utile et il devient possible de le fabriquer avec un seul métal ou alliage. Si ce composant est lui-même de l’Elinvar, la conjugaison du spiral et du balancier est théoriquement insensible aux variations de température, ce qui assure à la montre une régularité de marche optimale.
Ces balanciers monocomposés étaient très controversés auprès des horlogers et ingénieurs et peu croyaient à la précision qu’ils étaient capables d’atteindre. Charles Rosat qui aimait les défis équipa deux cartons de six pièces de ce type de balancier. Si l’équilibrage est opéré avec des vis en or jaune, en revanche, c’est bien un élément réglant révolutionnaire qui anime ces douze pièces rarissimes sorties de la manufacture début avril 1916 et dont la fabrication des ébauches remonte à décembre 1915.
Pour dissiper la perplexité probable des détracteurs de ce type de balanciers, ZENITH qui surfait sur le fil de la précision extrême livra ces douze modèles avec un bulletin de marche attestant de leur précision chronométrique.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Chrono10
Le très rare chronographe à balancier monométallique mis au point par Charles Rosat

Si cela ne suffit pas à généraliser ce type de balancier sur lesquels les concurrents de la manufacture n’ont pas recherché à développer des produits analogues pour les commercialiser. En revanche, la performance demeure le fruit d’une initiative qui illustre les recherches permanentes menées au Locle en matière de conception des mouvements et de chronométrie.

Zenith va donc commercialiser deux chronographes simultanément voire trois pendant un certain temps , celui avec le calibre Valjoux, celui avec le calibre interne et celui avec un mouvement Le Phare.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Le_pha10
Le calibre "simple" de chronographe mis au point par Le Phare


Le succès du calibre Zenith sera d'autant plus grand que les armées d'Europe s'engagent dans un conflit armé sans précédent et que les armées sont demanderesses de chronographes de qualité.


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 18- La rencontre avec Pierre Frainier   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyMar 7 Fév - 6:21

Saga Zenith - Episode 18 - Témoignage : La rencontre en 1905 de deux passionnés d'art nouveau : G.F Jacot et Pierre Frainier




Pierre et Alfred Frainier : (Pierre 1840-1927 Alfred 1869-1937) Père et Fils, furent les pionniers de l’horlogerie à Morteau. Fondateurs de la « Manufacture de boites de montres » qui se situait rue de la Chaussée à Morteau, ils spécialisérent leur entreprise dans la fabrication de boîtiers de montres travaillés, les médailles notamment pour les prix et décorations et les clochettes en métal. En 1905, ils créérent au sein de leur entreprise une école de graveurs. Le bâtiment est occupé aujourd'hui par l’école Sainte Jeanne d’Arc de Morteau.

Les Frainier étaient originaires de Porrentruy en Suisse où le père avait créé une entreprise de fabrication de boites de montres. Rapidement, il sut créer un style en plein art nouveau avec des méthodes de fabrication très artisanales et de haute qualité. Les Frainier frappaient (c'est le terme donné à la gravure des médailles et boites) au balancier. Leur art s'exerça sur deux générations de 1864 à 1930.

Le musée de Morteau conserve aujourd'hui un atelier de production de boîtiers de montres qui n'est autre que celui de la fabrique Frainier & fils. L’atelier est doté d’une machine à guillocher et la collection de fonds de boîtes qui l’accompagne illustre le travail à l’époque de l’Art nouveau. Comme une montre n'est pas complète sans son calibre et qu'un mouvement ne serait rien sans sa boite, il fallait bien que la maison Frainier ait un jour rencontré la manufacture la plus imposante dans un rayon de 25 kilomètres. Cette manufacture, c'est évidemment Zenith.

Précisément l'année ou Frainier crée un atelier de gravure, la manufacture horlogère Zenith présente un nouveau calibre qui répond au nom fraichement déposé de "Défi" . Les années 60 feront réapparaitre ce nom en lui donnant une consonnance anglo-saxonne et en lui substituant "Defy" cette fois pour une montre bracelet. Le nom de Defy sera réactualisé avec une collection aujourd'hui disparue et crée en 2006. Mais revenons à 1905, année de cette rencontre de Zenith manufacture créatrice d'horlogerie avec à sa tête un grand amateur d'art nouveau en la personne de Georges Favre Jacot qui avait signé avec Mucha une collection rarissime de montres sur le thème des quatre saisons, et de Pierre Frainier amateur lui aussi d'art nouveau et qui se fait une réputation mondiale pour la qualité de ses boites.

Georges Favre Jacot passe donc commande de quelques boites pour habiller son calibre Defi ... Le résultat est à la hauteur des ambitions de ses créateurs ... Encore une fois, le nom de Zenith apparait en rouge, expression de l'importance que la manufacture du Locle place dans ces pièces. La montre est une savonnette avec le calibre Defi à ancre dans sa version de 18 lignes.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Zenith35

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Le succès de Frainier fut immense et sa réputation mondiale. Sa publicité de l'époque justifie par son succès qu'il ne puisse livrer tout le monde. Il signe toutes ses fabrications et les boites de montres n'y échappent pas ...

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Fraini12

Les montres très demandées étaient hélas fabriquées dans de toutes petites séries et Frainier n'avait pas la capacité de livrer davantage. Georges Favre Jacot partageat ses commandes de montres "art nouveau " avec d'autres graveurs mais l'exécution des boites par Frainier reste d'une immense qualité que le temps n'a pas altéré.


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 19 - Les prix des montres Zenith au début du 20ème siècle   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyVen 10 Fév - 9:31

Saga Zenith - Episode 19 - [Encadré] Les prix des montres Zenith au début du 20ème siècle




On parle aujourd'hui de montres de luxe et de fait, les prix des montres en font des produits haut de gamme dans une société de consommation qui depuis 20 ans a replacé la montre mécanique comme symbole de luxe. Au début du 20ème siècle, la montre n'était pas du tout perçue comme elle l'est aujourd'hui et nos ancètres y voyaient un instrument de mesure du temps qui donnait à son propriétaire la détention individuelle de l'heure. Il faut dire que cette approche était une véritable conquête sociale et que l'heure avant la création des montres à ancre, c'est à dire avant 1870 n'était donnée que par des montres à la précision aléatoire et les versions les plus précises étaient par leur prix réservées aux plus riches.

La fin du 19ème siècle démocratise l'heure et les manufactures pour répondre à toutes les demandes se mettent à proposer des montres sur mesure où le client définit tous les paramêtres ou presque de sa future montre. C'est un peu comme si tout était en option payante avec au final une totalisation des demandes du consommateur.

Le rôle de conseil du détaillant prend toute sa dimension lorsqu’on découvre dans le catalogue de 1902, les déclinaisons multiples de modèles proposées par la manufacture à ses clients et les combinaisons qui leurs sont ouvertes.

Une fois que le client a opté pour un modèle Lépine, savonnette ou demie savonnette, il choisit la finition désirée du mouvement (à moins qu’il ne termine par ce choix, ce qui l’obligerait à s’assurer que les options suivantes sont disponibles pour le mouvement retenu). Il doit ensuite sélectionner son cadran. Le catalogue ne propose pas moins de 37 modèles de l’émail blanc, éventuellement nuancé de couleur crème (supplément de 0,50 francs), sous fondant ou noir facturés un franc avec ou sans heures paillon qui vaudra un débours supplémentaire de 3 francs. Il peut encore opter pour une seconde rapportée qui lui coûtera éventuellement 75 centimes de francs.

Le client n’en a évidemment pas terminé puisqu’il va devoir procéder au choix important des aiguilles avant de passer au boîtier de la montre. Le matériau est alors la première sélection à opérer. Avant que dans les années 20, on ne lui propose l’agate, il doit en 1902, choisir entre l’or, l’argent, le plaqué or, l’acier et le nickel. On parlera plus tard de métal blanc éventuellement nickelé. Si après avoir choisi un mouvement de 19 lignes, il opte pour l’acier facturé 17,50 francs pour une montre Lépine et 19,50 francs pour une savonnette, un « oxydage » ardoise brillant lui coûtera 1 franc de plus. S’il a choisi une demie savonnette, le gravage du guichet optionnel est facturé 1,5 franc et un filet de glace en or de 9 carats 2,50 francs.

Le choix d’une montre en boite faite d’argent n’est pas une mince affaire. Le prix de base est de 21 francs pour une Lépine et 25 francs pour une savonnette. Il faut en choisir le titre de 800, 875, 900 ou 935 millièmes avec à nouveau une majoration de 1 à 1,50 francs selon l’option retenue. La boite en argent peut être niellée (+ 6 francs en Lépine et 7,50 francs en savonnette), comporter une incrustation (ajouter 2,50 francs) par exemple, pour graver ses initiales et bénéficier de charnières en or et d’olivette en or pour 3,50 francs. La couronne enfin, peut être en or pour un franc de plus.

Les options du plaqué or sont plus limitées puisqu’il suffit de choisir un plaqué garanti 5, 10 ou 20 ans. Le plaqué est vendu à l’époque de 30 francs (Lépine avec plaqué or garanti 5 ans) à 57,60 francs (savonnette au plaqué or garanti 20 ans), plus cher que l’argent.

L’or enfin, si le pays de l’acheteur autorise le bas titre peut être de 14 ou 18 carats, il sera proposé à 9 carats quelques années plus tard.

La différence de prix est sensible entre la version Lépine et la savonnette car le couvercle supplémentaire augmente le poids de métal précieux. Les prix sont fonction des cours et sont manuscrits dans le catalogue. L’or d’une boite Lépine pèse 18, 20 (la cuvette est en métal dans ces poids), 23, 30 ou 35 grammes quand une savonnette est lourde de 24, 25, 30 (avec cuvette métal), 35, 38, 40, 45 ou 50 grammes (ces 5 dernières valeurs sont offertes avec cuvette en or). Selon le modèle et le poids, la montre est facturée hors options, de 72 francs pour une Lépine en version 14 carats avec cuvette métal (et seulement 18 grammes d’or) à 182 francs pour une savonnette en or de 18 de carats avec une boite de 50 grammes.

La savonnette à guichet est majorée de 1 à 3 francs et la boite à goutte 5 francs. Ces modèles sont réellement conçus avec le souci de plaire au plus grand nombre mais ne sont pas accessibles à toutes les bourses dans toutes les versions. Sans chercher dans les options supplémentaires de choix liées aux modèles, une évaluation de la montre est extrêmement significative. A l’époque, le salaire mensuel moyen d’un ouvrier spécialisé dans l’horlogerie qui travaille entre 58,50 heures et 60 heures par semaine est vers 1905 de l’ordre de 150 francs et de 27 francs de plus s’il est graveur guillocheur, c'est-à-dire au sommet de l’échelle des salaires des ouvriers en horlogerie.


Faisons le calcul du prix de revient pour le client d’une montre avec une boite acier oxydée et un calibre 15 rubis de qualité C (la meilleure « standard » et la plus courante), avec un cadran blanc classique.



22 Frs (Boite, calibre et cadran de base) + 1 Frs (oxydage) = 23 francs



Second exemple, celui d’un client qui souhaite une montre de type Lépine, un mouvement de 17 3/4 lignes de qualité Prima avec ressort de raquette, un cadran crème, boite en argent 935 millièmes de type Lépine avec du niel et une incrustation d’or.



27,50 Frs (base argent calibre + boite et cadran) + 3,50 francs (échappement antimagnétique) + 2 Frs (pour 4 chatons) + 1 Frs (ressort de raquette) + 0,50 Frs centimes (seconde rapportée) + 1,50 (argent 935 millièmes) + 6 Frs (boite niellée) + 2,50 Frs incrustation sur niel) = 48,50 francs



Passons enfin à une montre savonnette en or 18 carats de 45 grammes calibre extra (21 rubis) avec cadran sous-fondant à seconde rapportée, lunette et carrure galonnées, charnière or et couronne or.



179 Frs (base boite calibre et cadran) + 20 Frs (environ pour passer en qualité extra) + 1frs (cadran sous-fondant) + 2,50 Frs (carrure et lunette galonnées) + 0,75 Frs (seconde rapportée) + 1 Frs (couronne or) = 193,25 Frs



Les montres en or de haut de gamme sont évidemment d’un prix élevé au regard des salaires mais les prix d’accès sont très raisonnables dans ce que l’on peut appeler des « montres sociales » qui donnent aux humbles et aux riches, une même chance d’accès à la détention de l’heure exacte. Ces montres sont toutes très précises avec évidemment une qualité supérieure en faveur des mouvements de qualité « extra ». ZENITH ne néglige toutefois aucune clientèle, ni couche sociale et même si on ne parle pas de parts de marché, l’universalité de la clientèle est bien un objectif cultivé inconcevable un siècle plus tard quand la montre est avant tout un objet de luxe.


Il est évidemment possible pour chaque client d’obtenir des versions spécifiques avec des cadrans peints spécialement, des décorations en émail, des ciselures et gravures de toutes formes, des incrustations de pierres ou perles et au final. Les variantes sont tellement larges que le client peut quasiment disposer d’une montre sur mesure.

La recherche de diversité et le besoin de conquérir des marchés vont pousser la manufacture Georges Favre Jacot et C° à multiplier les collections et en particulier, les collections thématiques.
C’est une véritable approche marketing emprunte de modernité qui fait ainsi proposer par la manufacture des collections comme celle par exemple destinées au marché russe sous les marques Billodes et Diogène et décorées de scènes de cavaliers du tsar livrant le combat.
La montre moderne nait à cet instant quand les horlogers comprennent qu'il faut donner au client l'envie non pas d'avoir une seule montre mais plusieurs... La notion de collection s'amorce !

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MessageSujet: Saga zenith - Episode 20 - L'histoire d'une polisseuse de la manufacture    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyLun 13 Fév - 22:18

Saga Zenith - Episode 20 - Histoire du temps d'avant



On est en 1913. Certains croient encore que la guerre n'est qu'une rumeur et que le siècle apportera la paix. En Suisse, les manufactures d'horlogerie tournent à plein régime comme leurs concurrentes américaines qui vendent de mieux en mieux leurs productions en Europe et en particulier en Grande Bretagne.

Ce 21 janvier est en France une année de forte pluviométrie. Le Bassin Parisien et tout le Nord-Est sont encore gorgés d'eau et après les grandes inondations de 1910, la population s'angoisse à l'idée de devoir abandonner les maisons et nettoyer les dégâts. "On a de l'eau jusqu'au genoux" écrit un Auvergnat exilé près de Paris." Nous ferons notre affaire de toute cette eau..."
Poincaré va céder la place à Aristide Briand. L'hiver est glacial et on n'arrive pas à réchauffer les maisons. Les ateliers d'horlogerie sont éparpillés sur le territoire suisse car, faute de moyens de transport, il faut les installer à proximité des zones où vivent les ouvriers. On a recours au travail à domicile et les manufactures regroupent les travaux les plus complexes ou nécessitant des machines coûteuses et indispersables.

Fanny travaille au Locle chez ZENITH, on y est bien avec des semaines à 58 heures rythmées par la siréne. Les Samedi sont travaillés mais quoi faire quand le sol est gelé ? C'est à pied que l'on vient parfois de plusieurs kilomètres prendre son travail. La neige, ici on connait alors on sait isoler ses pieds avec des chaussettes de laine ou du journal. Le froid ne fait pas peur. Fanny travaille au polissage des boites qu'elle termine et fréquente depuis quelques mois Philippe à l'atelier d'outillage.
Ils se voient pendant les pauses et le soir il la raccompagne chez elle. Ils discutent et suprême récompense, elle l'embrasse tendrement sur la joue à l'arrivée. Ce moment délicieux vaut bien les 4 kilomètres à pieds du détour.
Un 21 janvier 1913 finalement comme les autres jours se profile sauf que le contremaitre a dit aux filles de se faire belles car un photographe doit venir immortaliser leur travail. Le photographe fige les images et les oblige à se statufier le temps de charger la plaque de la chambre en bois de la lumière qui va l'impressionner.

Fanny est belle, elle rayonne à l'établi comme dans la vie et illumine la photo autant que le soleil qui éclaire la pièce. Coiffée avec une élégance folle d'un chapeau pour protéger ses jolis cheveux châtains des poussières d'argent. Son profil séduit le photographe qui fixe pour l'éternité la beauté de ses 24 ans sur la plaque. C'est aujourd'hui l'anniversaire de Fanny et ce soir, elle fera a Philippe la promesse de passer un peu plus de temps avec lui dimanche prochain.


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Fanny1913

L'insouciance des êtres, le romantisme de Fanny et son amour pour Philippe ne seront que très peu altérés par la guerre qui se prépare. Non leur combat à eux viendra juste à la fin de la guerre pendant laquelle ils uniront leurs destins. C'est d'Espagne que soufflera le rappel aux réalités du malheur. La grippe espagnole décime entre 1918 et 1919, 30 à 40 millions d'Européens officiellement et probablement plus de 100 millions de personnes dans le monde, chiffre qu'on dissimule aux populations pour cause de fin de guerre. On y perd Guillaume Apollinaire.
Fanny et Philippe protégeront comme ils peuvent l'enfant né de leur union et voient disparaître leurs parents et un frère. Pas une famille n'échappe à une disparition. On se compte chaque semaine comme pour se rassurer et on se méfie de tout le monde car le virus est partout, ignorant le froid et le chaud.

La vie ensuite ne sera jamais plus pareille. L'insouciance d'avant a disparu cédant la place à la conscience que le bonheur est forcément furtif et provisoire. Fanny reste magnifique sur cette image qui finalement a figé plus que son reflet et a conservé la fraicheur et le bonheur de cette année 1913.

On est forcément toujours avant ou après quelque chose. C'est après que l'on sait si c'était mieux avant, un avant dont on n'est pas toujours maître. Fort heureusement, il arrive aussi que ce soit mieux après...
Le temps ne joue pas nécessairement contre nous mais il joue avec nous en partenaire ou adversaire. Nos montres ne font que le mesurer en contribuant à nous convaincre de l'apprivoiser.

Merci à Fanny d'avoir partagé avec nous un siècle plus tard, l'image de son temps d'avant...


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 21 - L'US Signal Corps de Zenith    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyMar 14 Fév - 1:48

Saga Zenith - Episode 21 - L’«US Signal Corps»




Les Signal corps sont un corps militaire américain chargé de la gestion des communication notamment interarmées. Créé en 1860 par Albert J Myer, les Signal corps eurent un rôle fondamental pour aider l'Armée Française dès 1918 et établir des transmissions. Travaillant dans des conditions difficiles, les signal corps mirent au point des modes de diffusion des informations parfois complexes pour toujours garantir les interconnexions entre armées.

Pionniers de l'aviation militaire moderne en 1908, les frères Wright ont effectué des vols d'essai du premier avion de l'armée construit selon les spécifications des Signal Corps. L'aviation militaire américaine est d'ailleurs restée sous le contrôle des Signal Corps jusqu'en 1918, quand elle s'est rransformée en Armée de l'air américaine .

Les signal corps sont omniprésents dans tous les développements technologiques modernes des armées et des communications.


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Signal10


Les montres des signal corps furent commandées en Europe à plusieurs manufactures suisses. Le nombre de fournisseurs s'explique par l'amplitude des besoins en nombre. Omega, Zenith, Cyma, Moser, Tavanes, Ulysse Nardin, Tissot, Rode... Ces montres conformes à un cahier des charges de l'armée américaines se ressemblent toutes et diffèrent essentiellement par les calibres. Elles devaient être précises et disposer d'un double couvercle de fond comme les montres de poche, afin d'assurer une bonne étanchéité à la poussière. La plupart des calibres sont des 12 lignes.

Aux alentours de 1917, ZENITH équipe notamment l’armée américaine. Plusieurs marques américaines et suisses sont sollicitées pour doter la British Royal Flying Corps et l’« US Signal Corps ». La manufacture du Locle fournit à cette occasion des montres bracelet avec trotteuse à six heures sur cadran en émail blanc. Les cadrans de ces montres, rendus luminescents par une peinture au radium, permettaient une lecture nocturne de l’heure facilitée également par les aiguilles Mercedes également luminescentes.
Les boites d’une taille d’environ 33 mm ou plus sont en «métal blanc» et les calibres, en général des 13 lignes de 15 rubis, sont dotés d’une raquette à disque excentrique. Leur construction et leur architecture sont très proches de celles des mouvements des montres de poche, dont ils sont la duplication sous diamètre réduit. D’une précision absolue, ces montres disposent d’un balancier Guillaume à vis, coupé et bimétallique, ainsi que d’un spiral Breguet. Près d’un siècle après leur fabrication, les montres des « Signal Corps » passent aisément l’épreuve de contrôle de réglage sur les vibrocomparateurs électroniques modernes.

Les aiguilles de type Mercedes au radium assuraient une luminescence milieu nocturne ou faiblement éclairé. Les cadrans toujours en émail pour les modèles antérieurs à 1925 sont également peints au radium et dotés de chiffres arabes en principe avec un marquage 24 heures. Les chiffres rouges étaient simplement imprimés ce qui parfois explique leur effacement.  Les boites sont parfois "grillagées" pour en protéger la face antérieure des chocs tout en préservant la lisibilité de l’heure.


Elles furent portées par les soldats américains chargés des communications par radio, télégraphe ou téléphone et en particulier par des reporters propagandistes du corps expéditionnaire américain qui s’engagea à coté des Alliés dès 1918.


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Camp2010



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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 22 - Les montres des Corps of Engineers de Zenith    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyMar 14 Fév - 6:15

Saga Zenith - Episode 22 - L’«USA Corps of engineers»

Le corps des ingénieurs de l'armée Américaine est une institution dont l'objet est la gestion du génie civil rattaché au département de la défense américain et à l'armée de terre américaine. Cette institution fut créée en 1775 pendant la guerre d'indépendance lorsque le congrès continental a autorisé le premier chef des ingénieurs à bâtir des fortifications à Bunker Hill.

A l'époque, le corps était notamment composé de Français engagés par George Washington. Sept ans plus tard, le corps se fixe à West Point et devient la première académie militaire américaine. Ce corps allait rester lié à la France durablement et lors de la première guerre mondiale, il s'engagea le 6 avril 1917 aux côtés des alliés. Dès le mois de juillet 1917, les soldats américains étaient à Paris et sur le front dès octobre ils s'engageaient lourdement dans les combats contre l'Allemagne.

Au total, l'US Army a engagé plus de 1,2 million de combattants en Europe et essuyé 117 000 pertes humaines lors de la signature de l'armistice.
L'europe fut un immense terrain de réorganisation des infrastructures pour le Corps of engineers. Il fallut reconstruire les infrastructures ferroviaires et routières, les ponts, les chaussées... Il fallut aussi installer des troupes dans les forêts pour exploiter le bois, réinstaller les zones portuaires et les voies fluviales, mettre en place des circuits de communications pour faire circuler les produits de première nécessité pour les populations et relancer les industries.


L’US signal Corp n’est pas la seule arme américaine à faire appel à ZENITH pendant la première guerre mondiale. L’USA Corps of engineers fut dépêchée en Europe pour une aide stratégique des armées anglaise puis française dès août 1917. La mission du génie américain qui composaient ces régiments était notamment de construire des infrastructures, des ponts, des routes et des voies de chemins de fer à l’arrière du front.

L’armée américaine sollicita également la manufacture afin de doter ce corps détaché avec des montres d’observation. Dotées de cadrans blancs en émail avec des chiffres arabes peints au radium et d’aiguilles Mercedes également luminescentes grâce au même procédé, les mouvements de ces montres, des 19 lignes, sont alternativement équipées, selon les livraisons, de calibres 15 ou 17 rubis et donc avec le cas échéant un empierrement de l’axe central pour les dernières versions, notamment celles livrées en 1918.

Sans aucun doute cette amélioration est un moyen pour ZENITH de livrer des mécanismes qui se placent au niveau de la concurrence américaine qui empierre généreusement les mouvements des montres vendues aux militaires. Tous les calibres sont également assortis d’un balancier autocompensé bimétallique à vis et d’un spiral Breguet.

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La raquetterie est la classique version à disque excentrique brevetée en 1903. Ce modèle fit l’objet de plusieurs livraisons en 1917 et 1918. La boite de belle qualité, en argent à 900 millièmes, d’un diamètre de 52 millimètres, n’est pas construite sur les modèles courants américains à fond et lunette vissée de l’époque, mais sur la base des caractéristiques plus européennes, c'est-à-dire avec double couvercle de fond et lunette en argent montés sur charnière à six heures.

Le fond de ces montres est gravé de la mention en arc de cercle : "CORPS OF ENGINEERS", au centre "USA" et en dessous un numéro individuel d’affectation à cinq chiffres précédé de "N°".

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Corps_14


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MessageSujet: Saga Zenith-Episode 23-Histoire d'une montre à complications la Répétion minutes   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyMar 14 Fév - 6:18

Saga Zenith - Episode 23 - La répétition des minutes en argent de Zenith




On est en 1918, la guerre enfin s'est arrêtée. Les troupes américaines continuent à aider les pays d'Europe à se reconstruire avec les Signal Corps et les Corps of Engineers tous dotés de montres suisses et en grande partie de montres Zenith. Le Phare est depuis 1915 sous le contrôle majoritaire de la manufacture Zenith qui porte ce nom depuis 1911. Le Phare offre plus de 200 variantes de ses calibres à répétition des minutes ou des quarts et en entrant dans la sphére de Zenith lui a apporté un superbe catalogue de complications. L'ex maison Barbezat-Baillot rebaptisée La Phare fournit à la manufacture Zenith ses calibres mythiques et permet ainsi à Zenith qui disposait d'un catalogue particulièrement riche de devenir la maison horlogère qui dispose sans doute du plus grand catalogue de ce premier quart de siècle.

Zenith comme Omega ou Longines référence des pièces qui vont de la petite montre à 7 rubis d'une précision de 5 minutes par semaine à des chronomètres défiant la précision et susceptibles de varier de moins d'une minute par semaine. Zenith fait à l'époque encore mieux puisque la manufacture est déjà présente dans les concours de chronométrie et titulaire de premiers prix des concours de chronométrie de l'observatoire de Neuchâtel.

A l'époque, les calibres à répétition des minutes sont en général réservés à des pièces en or. Pourtant la demande est forte et certaines marques proposent à des prix assez accessibles des montres à répétition des quarts dans des boites en acier bleui ou des boites en Nickel. Quelques marques offrent des pièces en argent mais dans les métaux précieux la plus grande production se porte sur des pièces en or.

Zenith présente pourtant en 1918 une montre à répétition des minutes dans une superbe boite en argent. La manufacture est si fière de cet exploit qui permet à un tarif abordable d'accéder à l'une des complications les plus recherchées qu'elle affiche le nom de sa marque en rouge. La manufacture a cette pratique des lettres rouges depuis la fin du siècle précédent pour des pièces souvent destinées aux marchés d'Amérique du sud et à la Russie.

Inutile de préciser que ces pièces à 3 aiguilles sans autre complication sont plutôt rares et que lorsque le détaillant a pu convaincre le client d'entrer dans la boutique en exposant en vitrine une répétition des minutes en argent, il ne lui reste qu'à lui présenter la pièce en or qui doit conduire l'amateur de belles pièces à franchir le pas vers la montre habillée du métal le plus précieux et d'une complication supplémentaire : le chronographe.

Voici donc l'une de ces exceptionnelles Zenith en argent à répétition des minutes et sans fonction chronographe.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Repati10

Pièce magnifique d'un diamètre de 54 mm hors couronne dans une boite épaisse à 900 millième d'argent, cette Zenith permet de retrouver les aiguilles bleuies qui font la beauté de ces montres et ce cadran caractéritique des montres Zenith du premier quart de siècle avec ces chiffres arabes en noir et cette indication des 24 heures en rouge dans un chemin de fer qui présente les minutes.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Rapati10


Le calibre n'est pas la version la plus empierrée proposée à l'époque et pour cause puisque l'objectif poursuivi était de produire à un prix abordable une répétition en tous points aussi efficace que les versions les plus haut de gamme. Avec cette pièce, Zenith réussit son pari. Plus d'un siècle plus tard, la montre n'a rien perdu de son charme et de sa beauté. La marque en rouge est toujours aussi attractive et la montre donne cette irrésistible envie de presser sur le poussoir pour entendre l'heure. Il ne faut en effet pas oublier que la fonction sonore des montres visait au delà du gadget raffiné que nous y voyons aujourd'hui à pouvoir entendre les heures soit en faible éclairage soit parce que la vue du propriétaire de la montre ne permettait pas de la lire sur le cadran. La guerre a fait revenir au foyer plus d'un combattant aveugle à cause des gaz ou des éclats d'obus et ce type de montre était une manière de conserver la détention individuelle de l'heure. Les manufactures horlogères avec l'invention de la montre à ancre avait apporté cette conquête sociale aux travailleurs en les plaçant à égalité avec les plus fortunés et la complication des répétitions des minutes préservait cette conquête pour ceux qui ne pouvaient plus connaître l'heure par le regard.

Zenith avec ce modèle démontre son omniprésence et sa proximité des gens qui en firent plus qu'une simple marque industrielle, une marque chargée d'affectif pour plusieurs générations.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Rapati12


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 24 - La montre réveil VOX de Zenith, montre réveil    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyMar 14 Fév - 21:41

Saga Zenith - Episode 24 - La montre réveil VOX de Zenith




En 1915, Zenith prend le contrôle de la manufacture Le Phare antérieurement appelée manufacture Charles Barbezat-Baillot. la manufacture s'est installée au Locle et Georges Favre Jacot puis James Favre voient d'un mauvais oeil le fait que cette maison viennent concurrencer Zenith sur un terrain que la manufacture n'a pas encore réellement exploré qui est celui des hautes complications. Le Phare en effet, s'est spécialisé dans les répétitions des minutes et les chronographes à rattrapante, phase de lune etc ... La maison Le Phare se targue même de détenir le catalogue offrant le plus de complications...

James Favre qui pilote la manufacture depuis le départ de Georges Favre Jacot réussit à convaincre le conseil d'administration de contrôler Le Phare. Ainsi, la manufacture fait entrer dans son catalogue des complications qu'elle peut signer. Zenith à l'époque commence à produire en série son chronographe de poche et s'intéresse de très près à la réalisation d'un modèle de montre réveil. Le Phare va permettre à la manufacture de commercialiser son modèle dit "VOX", nom commercial que l'histoire a quelque peu oublié.

La manufacture dépose en 1918 un brevet pour une montre réveil qui sonnera avec un timbre et non une cloche comme beaucoup de produits concurrents et surtout sera réglable sans difficulté pour l'utilisateur.


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La couronne de ces montres remonte normalement le mécanisme dans un sens et dans l'autre assure le remontage de la sonnerie. Le poussoir situé à droite de la montre permet le réglage de l'heure et celui de gauche assure le réglage de l'heure de sonnerie. La sonnerie est obtenue par un marteau qui frappe sur un timbre isolé de la carrure. Le son est donc net et musical.

La montre peut être posée verticalement en ouvrant par le bas le deuxième fond, ce qui assure une sonorité plus forte. Livrées en or, assez rares, en argent, argentan, acier ou plaqué or, ces montres ont conservé le charme d'objets facilement transportables pour les voyages qui, à l'époque de leur construction, étaient moins confortables qu'aujourd'hui.

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Le modèle est assez cher mais il obtient très vite un succés qui le fait vendre dans le monde entier en particulier auprès des soldats et officiers qui ont ainsi une montre et un réveil efficace et fiable. Zenith en fait une publicité abondante d'Europe jusqu'en Indes.

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Publicité pour le marché indien en 1926

La montre VOX sera commercialisée jusqu'à la fin des années 30. On trouve sur le marché des remboitages en version bracelet qui ne furent pas commercialisés par Zenith mais sont des assemblages exotiques faits en nombre malgré tout pour tenter d'adapter la pièce au poignet. Les poussoirs sont variables selon les assembleurs de ces pièces et leur nombre trompe souvent les amateurs qui pensent détenir une montre faite par Zenith. Le système de boite par lui-même condamne cette pièce à ne pouvoir provenir de la manufacture.

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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 25 - Georges Favre Jacot cède le pouvoir à James Favre    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyVen 2 Mar - 23:42

Saga Zenith - Episode 25 - Georges Favre Jacot cède le pouvoir à James Favre


1911 - Le départ de Georges Favre Jacot

En janvier 1911, les actionnaires excédés par les facéties du gérant de la manufacture qu'est Georges Favre Jacot lui notifient sévèrement la fin de toute prérogative pour réaliser la moindre construction ou transformation immobilière, contracter les emprunts ou déléguer ses responsabilités sans assentiment préalable du conseil. Georges Favre Jacot refuse cette décision mais le conseil de surveillance pour la première fois soutient son neveu contre son oncle et ne se laisse pas impressionner par les menaces de dissolution de la société qui lui sont adressées par le créateur de la manufacture. Le premier accuse le second d’avoir comploté contre lui et la cohabitation devient impossible au point que les deux hommes ne peuvent même plus siéger ensemble lors des réunions du conseil qui doit les écouter alternativement. La famille se déchire.

Le conseil de surveillance est en opposition quasi permanente depuis plus de 5 ans avec le créateur de la manufacture et maintenant un point de non retour est atteint dans les relations entre le créateur de l’entreprise et l’ensemble des autres actionnaires qui se sont ralliés au second gérant .
Pour le bien de l’entreprise, excédé, poussé vers l’extérieur par son neveu, Georges Favre Jacot décide sans toutefois capituler de se retirer et de proposer que la société en commandite se transforme en Société Anonyme. La volonté de pérenniser l’affaire qu’il a créée a sans doute contribué à cette décision probablement assortie au moins dans un premier temps de l’espoir de conserver certaines prérogatives dans le sort de l’entreprise. Les deux parties s’en remettront à des hommes de lois pour régler l’opération après qu’une assemblée des actionnaires détenteurs d’actions de catégorie A réunis à l’extérieur de l’entreprise se soit tenue. Ces derniers tenus à l’écart du conflit depuis des années, découvrent pour les moins bien informés à la fois l’ampleur des désaccords et les solutions préconisées.


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Manufa19

L’entreprise a en outre connu une expansion phénoménale pendant les 15 ans qui viennent de s’écouler et la forme d’une société anonyme semble mieux adaptée à la pérennité de celle-ci. Paradoxalement, Georges Favre-Jacot et le conseil de surveillance font corps pour préserver l’âme de l’entreprise attachée à la précision et à la qualité des produits manufacturés. Les tentatives d’appropriation par des financiers opportunistes au détour des oppositions qui divisent les actionnaires et provoquent la transformation des statuts de l’entreprise échouent et on peut véritablement parler de Gentlemen's Agreement entre le créateur de la manufacture et les coactionnaires pour faire échec à toutes les tentatives d’intrusions dans le capital par des personnes extérieures.

Le fondateur de ZENITH se trouve ainsi chassé sans gloire de l’entreprise qu’il a fait naître et prospérer pendant 45 ans. L’homme est assurément blessé mais il est considérablement riche d’un patrimoine foncier qui n’a cessé de croître et embellir. Il peut s’adonner à son plaisir de parcourir à cheval les 246 hectares qui ne constituent qu’une partie de sa propriété et qui symbolisent la réussite de l’enfant déscolarisé à 9 ans et né 68 ans plus tôt dans un milieu modeste...

L'aventure Zenith va continuer sans lui mais avec le souvenir d'un créatif avisé qui aura conduit son entreprise au bout de son rêve.




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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 26 L'installation sur les marchés avant guerre    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptySam 28 Avr - 22:30

Saga Zenith - Episode 26 L'installation sur les marchés avant guerre




La marque Zenith devient l’emblème de la société est déjà connue puisque le nom de ZENITH figure depuis plusieurs années aux cotés de celui de Georges Favre Jacot qui avait déjà tout compris de l’importance de la communication préalable à tout changement de marque commerciale. On retrouve la trace du nom dès 1896. Ce changement sera le point de départ d’une véritable politique de marque et d’une communication fondée sur la valeur du nom ZENITH et des caractéristiques de qualité que cette marque véhicule.



La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Pub_1910


L’expansion de la manufacture est passée par la conquête des capitales et les dix premières années du siècle sont marquées par un déploiement mondial de la marque.
Le talents des ingénieurs et horlogers qui ont su donner au mouvement Zénith les qualités indispensables pour s’affirmer au plan international face à une concurrence féroce des Américains mais aussi des marques suisses dont en particulier Omega et Tissot.

Les lourds investissement pas toujours mis en oeuvre dans une logique consensuelle mais rigoureusement indispensables à la compétitivité des produits fabriqués, la pondération du conseil d’administration, le déploiement de la distribution menée sur tous les fronts géographiques, la pugnacité de Georges Favre Jacot et le savoir faire commercial de James Favre auront été salutaires à la survie de la marque dont il est probable qu’ elle n’aurait pas résisté sans ces efforts aux crises internes et externes que la manufacture a dû affronter. Si le départ de Georges Favre Jacot s’est opéré dans un contexte conflictuel, nul ne peut lui contester le génie d’avoir su porter son rêve de grande manufacture et d’avoir hissé ZENITH au premier rang des firmes horlogères Suisses prêtes à affronter le siècle et les embûches d’une économie en mutation. Bien sûr ZENITH n’est pas orphelin d’avoir perdu Georges Favre Jacot mais au sein du personnel de la manufacture, l’homme a laissé des amitiés et les conditions de son départ affectent l’esprit de l’entreprise.


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Savonn33

Grâce à une stratégie commerciale fondée sur l’omniprésence de la marque sur tous les continents, ZENITH connaît à partir de 1912 une période prospère. La stabilité politique internationale aidant, les carnets de commandes sont pleins et la manufacture peine à livrer les commandes. Son outil de production n’a pas suivi l’expansion de la marque et il apparaît clair que les recommandations d’enrichissement de l’outil de production prônées par Georges Favre-Jacot jusqu’au moment de son départ sont une obligation incontournable.

Les filiales installent une bonne diffusion des produits de la manufacture et dès 1913, il faut consolider leur capital et renforcer le stock disponible notamment à Vienne. En outre, fort des bons résultats enregistrés au sein des trois premières filiales, il est décidé d’en installer une du même type à Londres.
La notoriété internationale de ZENITH fait désormais partie des acquis. Une fois le changement de nom opéré, la manufacture présidée par James Favre décide que c’est vers l’Allemagne que l’effort de communication doit être accentué. Des campagnes de réclame dans les revues et magazines allemands avec l’appui des distributeurs locaux sont lancées en 1912 sur tout le pays et marquent le début de la généralisation de la distribution dans ce pays. Le marché turc, l’un des premiers conquis par Georges Favre-Jacot reste très actif et Serkissoff y multiplie en 1913 les campagnes de promotion à travers la presse.




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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 27 La guerre prospère    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptySam 28 Avr - 22:36

Saga Zenith - Episode 27 La guerre prospère



L’industrie suisse et la première guerre

Les premiers mois de la grande guerre sont quasiment sans incidence sur la production de l’industrie suisse qui voit même ses affaires prospérer du fait de l’occupation de ses concurrents étrangers à produire pour les armées. Les puissances alliées profitérent de la neutralité suisse pour imposer que soit créé un consortium de 51 syndicats d’importation et d’exportation baptisé « Société Suisse de Surveillance » et chapeauté par un réseau de bureaux installés dans les pays alliés. Cet organisme surnommé « Société de la Souveraineté Suspendue » en raison des influences extérieures auxquelles il soumet la Suisse a pour objectif de faire en sorte que le commerce extérieur contribue à renforcer la capacité offensive des pays alliés. La Suisse sous surveillance voit les mois passant son économie perturbée par la guerre qui fait rage à ses frontières. Il est demandé à son industrie de fabriquer et livrer des systèmes de mise à feu d’obus et des fusées d’obus, grenades, uniformes militaires et des denrées alimentaires pour les rations des soldats ainsi que des produits chimiques. Le Conseil Fédéral doit sous la pression économique des alliés, reculer par rapport aux principes de neutralité et finit par fournir aux armées anglaises, françaises ou russes les munitions qui leur font défaut dès les premiers mois de guerre. L'ensemble des marques horlogères est embarqué dans la guerre ...



L’«US Signal Corps»


Aux alentours de 1917, ZENITH équipe notamment l’armée américaine. Plusieurs marques américaines et suisses sont sollicitées pour doter la British Royal Flying Corps et l’« US Signal Corps ». La manufacture du Locle fournit à cette occasion des montres bracelet avec trotteuse à six heures sur cadran en émail blanc. Les cadrans de ces montres, rendus luminescents par une peinture au radium, permettaient une lecture nocturne de l’heure facilitée également par les aiguilles Mercedes également luminescentes.


Les boites d’une taille d’environ 33 mm ou plus sont en «métal blanc» et les calibres, en général des 13 lignes de 15 rubis, sont dotés d’une raquette à disque excentrique. Leur construction et leur architecture sont très proches de celle des mouvements des montres de poche, dont ils sont la duplication sous diamètre réduit. D’une précision absolue, ces montres disposent d’un balancier Guillaume à vis, coupé et bimétallique, ainsi que d’un spiral Breguet. Près d’un siècle après leur fabrication, les montres des « Signal Corps » passent aisément l’épreuve de contrôle de réglage sur les vibrocomparateurs électroniques modernes.

Elles furent portées par les soldats américains chargés des communications par radio, télégraphe ou téléphone et en particulier par des reporters propagandistes du corps expéditionnaire américain qui s’engagea à coté des alliés dès 1918. Ce marché fut partagé, pour ce qui concerne les firmes suisses, notamment avec Omega et Longines, concurrents historiques de ZENITH. Les boites sont parfois "grillagées" pour en protéger la face antérieure des chocs tout en préservant la lisibilité de l’heure.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 SignalCorps1918cadrancopie


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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 28 : 1917 - Le marché Russe s'effondre    La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyVen 18 Mai - 23:31

Saga Zenith - Episode 28 : 1917 - Le marché Russe s'effondre


La guerre terminée, les concurrents de la marque consentent des efforts de communication et focalisent leur production sur les pratiques sportives. Le choix n’est pas dû au hasard, il est évidemment porteur de recherche de précision de par l’activité mise en avant et il est aussi consensuel dans un monde encore déchiré par les rancoeurs de la guerre meurtrière passée. Les sociétés annexes Russe et Autrichienne de ZENITH sont réduites à chez les montres et même si elles ont été amorties pendant les années de guerre, c’est la distribution qui va subir les conséquences de ces pertes de potentiel commercial. L’entreprise sort économiquement et stratégiquement renforcée de la guerre par la diversification de ses activités mais la crise qui l’attend est à la hauteur des succès qu’elle a connus.

L’année d’après guerre est aussi l’année de la pénurie de personnel au Locle, une année de mobilisations multiples et évidemment celle de la grande épidémie de grippe espagnole qui décime l’Europe et une grande partie du monde en tuant plus de 20 millions de personnes. Le personnel qualifié en horlogerie fait cruellement défaut au Locle et l’encadrement est insuffisamment représenté. La production devra donc être limitée à la capacité du moment et orientée vers ce qui est réputé se vendre le mieux. ZENITH commet à ce moment une erreur stratégique en orientant sa production sur des pièces à complication notamment grâce à la maison Le Phare rachetée en 1915.

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Action10


La marque se lance ainsi dans la production de montres à répétitions et dans la diffusion de chronographes également développés en interne par la manufacture. La fabrique produit encore plusieurs sortes de compteurs. Ces fabrications sont inadaptées aux attentes des consommateurs qui en matière d’horlogerie s’attachent énormément au concept de marques auquel les renvoie la publicité qui s’est considérablement développée.

1917 sera aussi l'année de la disparition de Georges Favre Jacot. Il n'est plus rien dans l'entreprise mais il demeure omniprésent dans les mémoires...

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MessageSujet: Saga Zenith - Episode 29 1920 La diversification   La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 EmptyVen 18 Mai - 23:36

Saga Zenith - Episode 29 - 1920 La diversification




Dans les années d’après guerre ZENITH complète ses implantations à travers le monde et y ajoute notamment l’Italie, la Yougoslavie, la Roumanie, le Chili et l’Australie. En 1920, ZENITH est omniprésent à travers le monde et aucun continent n’échappe à la distribution des montres. Le capital social passe de 2 100 000 à 3 150 000 francs. Le développement trop rapide des activités impose de nouvelles immobilisations qui menace sérieusement la pérennité de l’entreprise.
L’année 1919 est difficile car les firmes Américaines multiplient les implantations en Europe et produisent à grande échelle des montres de qualité et bon marché. L’image Américaine est en outre assez bonne dans l’opinion et les parts de marchés gagnées par la concurrence sont autant de ventes en moins pour la manufacture. La distribution des montres est difficile en Europe et l’après guerre est une période économique difficile. Les frontières tardent à se rouvrir et les exportations posent problème.


La semaine des ouvriers est longue pour des salaires modestes d’autant que les années de guerre ont profité à la manufacture et la pression monte au sein de l’entreprise en vue d’une réduction du temps de travail.
Une lettre d’information interne à l’entreprise intitulée « La ZENITH nouvelle » datée de 1919 rappelle qu’en 1917, la semaine de travail était de 58,50 heures et qu’elle est descendue à 55 heures. La lettre annonce qu’elle sera dès le 1er octobre de 48 heures suite à un accord intersyndical malgré un contexte très concurrentiel. Les syndicats revendiquent par ailleurs une égalité des salaires antérieurement différenciés en fonction de l’ancienneté et des mérites individuels.

En 1920, la manufacture a produit depuis sa création, plus de 2 millions de montres et fait partie des plus importantes manufactures horlogères suisses.
Malgré ces résultats ZENITH est à ce moment structurellement surdimensionné en terme de moyens de production et la diversification n’est plus un choix mais une obligation. Une fois de plus la souplesse et l’adaptabilité de l’outil de production sont au centre des préoccupations. Les filiales de ZENITH deviennent rapidement déficitaires et sont portées à bout de bras par James Favre qui convaincu d’une reprise prochaine, en défend la survie qui passe selon lui par la diversification de la production.

Citation :
Dans les années 20, Zenith produit des réveils discrets et de qualité qui fixent la marque dans tous les foyers jusqu'à la table de nuit. Les décorations de ces réveils sont variées et le catalogue Zenith est l'un des plus riches plaçant la manufacture en concurrent dynamique de Jaeger LeCoultre ou Bayard.
Ces réveils sont précis et l'un des mondèles, le Rondor est diffusé soit sur un support en bronze, soit sur un support en marbre...

Le Rondor reste aussi précis 90 ans après sa diffusion ...

La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Rondor10


La saga Zenith - La manufacture Zenith à travers le temps - 150 ans d'histoire  - Page 2 Reveil10


ZENITH se lance donc dès 1919 dans la production de réveils et pendulerie de petite et grande taille ainsi que de compteurs d’électricité et un appareil appelé la magneto qui est une sorte de dynamo électrique utilisée notamment pour l’automobile afin d’assurer l’allumage. On voit même le nom de Zenith apparaître sur des machines à coudre semble-t-il fabiquées à Morteaux.
Un peu plus tard, la manufacture produira des compteurs de vitesse pour automobiles et des montres de bord de voitures, taxis et autobus et des appareils destinés à l’automatisation de la téléphonie qui représente un énorme potentiel. Toutes ces productions se développèrent en demie teinte et certaines même furent de cuisants échecs.


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