ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Jaeger-Le Coultre explore son passé Lun 04 Déc 2006, 18:17 | |
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- Un havre de paix entouré de montagnes. C’est ici, au coeur de la vallée de Joux, sous l’impulsion de ses habitants les Combiers, que l’horlogerie suisse a puisé ce fameux savoir faire qui lui permet aujourd’hui de s’afficher comme le numéro un mondial de l’industrie. C’est également là, dans ce lieu isolé et quasi-inconnu dans le monde, que certaines manufactures ont bâti leur réputation.
Tel est le cas du spécialiste de haute horlogerie Jaeger-Le Coultre, dont le fondateur Antoine Le Coultre fût, en 1833, l’un des premiers horlogers à avoir installé son atelier au Sentier. Aujourd’hui, celle que l’on surnomme «la grande maison» peut se targuer d’être leader dans le créneau des grandes complications et l’un des plus gros employeurs de la vallée. «C’est ici que se trouvent nos racines», explique son directeur général Jérôme Lambert. Un précieux patrimoine que l’entreprise, désormais filiale du numéro deux mondial du luxe Richemont, a choisi d’honorer cette année. Par un livre retraçant les 173 ans de son histoire, sorti récemment, mais également par un musée, installé dans la demeure d’ Antoine Le Coultre, dont l’ouverture est prévue pour le printemps 2007.
Interview de Jérôme Lambert.
Il y a vingt ans, Jaeger-Le Coultre a pris la décision de rapatrier l’ensemble de ses activités à la vallée de Joux. Pourquoi? L’objectif était de compléter notre intégration verticale, avec l’ensemble des métiers sous le même toit. Cela favorise le développement des connaissances et permet une bonne dynamique de marque. Cette stratégie a-t-elle fonctionné? Parfaitement. Il y a aujourd’hui plus de 40 métiers à la manufacture. L’échange de savoir- faire est primordial et chaque secteur bénéficie de l’expérience des autres. Mais pourquoi êtes-vous resté à la Vallée? Les 970 personnes qui travaillent à la manufacture ont en moyenne 10 ans d’expérience. Certains des collaborateurs sont chez Jaeger-Le Coultre depuis 4 générations. Au total, nous bénéficions de plusieurs milliers d’années de connaissances. C’est un trésor. Si nous avions quitté la Vallée, nous aurions perdu ces savoir faire, ce qui aurait été destructeur. Nous bénéficions aussi de la dimension culturelle de la région C’est-à-dire? Les valeurs des Combiers, comme le respect de l’autre, le professionnalisme, le sens de la qualité, le respect du travail et des relations humaines nous ont permis de constituer presque un tissu familial au sein de la manufacture. Par ailleurs, le calme de la région renforce encore l’attention portée à la quête de l’excellence. C’est un cadre idéal pour faire naître des montres de grandes complications. Votre créneau est-il porteur? Il s’agit probablement aujourd’hui du secteur le plus prometteur de l’industrie horlogère. La demande est très importante. Ici, nous bénéficions d’un avantage certain: en 173 ans, Jaeger-Le Coultre a conçu plus de 1000 mouvements. Chaque année, nous déposons une vingtaine de nouveaux brevets. Nous avons aujourd’hui dans nos archives plus de 300 mètres de dessins encore inexploités. C’est un patrimoine extraordinaire C’est pour cette raison que vous créez un musée? Il nous semble important de faire découvrir au public le savoir faire de Jaeger Lecoultre. L’idée même de manufacture est né avec Antoine Le Coultre, qui a été le premier à maîtriser la précision par l’investion du millionomètre (ndlr. premier appareil permettant de mesurer le micron). Après avoir rassemblé cette histoire dans un ouvrage, nous souhaitons présenter la marque à travers plusieurs centaines de modèles de nos plus belles collections.
«Toujours plus de complications» Aujourd’hui, combien vaut une montre Jaeger-Le Coultre? Entre 5000 et plusieurs millions de francs. Les techniques intégrées dans des modèles tels que la Reverso grande complication à triptyque ( ndlr. montre offrant trois dimensions de temps sur trois faces, regroupant dix-huit complications et impliquant six dépôts de brevets) exigent la mobilisation de plusieurs horlogers pendant deux à trois ans. Ceci représente un très lourd investissement. Quelle est votre production? Environ 50 000 montres par an. Nous sommes aujourd’hui plus que jamais dans une situation de pénurie qui nous empêche de répondre complètement à la demande. Mais notre clientèle accepte la rareté de nos produits, gage de qualité et d’intégrité Vous ne comptez donc pas augmenter votre production à terme? Nous avons opté pour une démarche plus qualitative, avec le développement de montres toujours plus compliquées et intégrant toujours plus de savoir faire. Vos perspectives financières? Nous bénéficions aujourd’hui pleinement de la croissance du marché. Ceci implique un fort recrutement. Au cours des 18 derniers mois, nous avons engagé plus de 200 collaborateurs. Tribune de Genève Florence Noël www.tdg.ch _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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