Hier après-midi, j'ai reçu un mail d'un interlocuteur qui demandait à me parler... J'ai d'abord refusé puis, le monsieur m'a laissé un numéro de téléphone et indiqué qu'il était notaire et passionné par les montres. J'ai fini par me laisser convaincre et il m'a expliqué la chose suivante ...
Lorsqu'il était enfant, ce monsieur a près de 60 ans, son père allait fréquemment aux Etats-Unis et en rapporta un jour une montre ... Omega de 21 rubis. Une Railroad identique au modèle que j'ai présenté il y a quelques semaines. Son père l'avait achetée d'occasion évidemment auprès d'un prêteur sur gage de Boston. Fasciné par cette montre, il expliqua à ses enfants qu'il avait acheté une montre exceptionnelle et devint un amateur de montres qui rapporta des USA une montre à chaque déplacement, et en particulier des montres de poche avec de jolis mouvements très empierrés.
Mon interlocuteur me dit être très ému de retrouver ces montres identiques et décrites de la même manière que celle qui motivait son père. Voici en substance ce qu'il m'expliqua.
"Mon père tripotait ses montres et plaçait son Omega de 21 rubis dans ce qu'il qualifiait de plus beau. Il l'avait achetée la première et la comparait avec d'autres modèles dont l'un était dans la famille depuis que mon grand-père l'avait achetée lorsqu'il était jeune homme. Je me demande si mon père secrétement n'avait pas toujours envié cette montre que ma grand-mère donna à l'un des frères de mon père. Lorsqu'il est décédé en 1988, mon père laissa une collection d'une centaine de montres que mes frères décidérent de vendre. J'ai voulu récupérer cette Omega mais on me fit comprendre que par équité, il fallait vendre toute la collection et que l'ensemble vaudrait peut-être plus avec celle-ci et que j'allais pénaliser tout le monde si j'en conservais une. Les montres furent mal vendues dans une vente publique et dispersées auprès de brocanteurs, marchands et particuliers. Incapable d'assister à cette vente, j'ai tenté ensuite de retrouver quelques pièces chez les brocanteurs mais je n'ai revu qu'une seule pièce sans être certain de son origine paternelle. La vente date de 1989 et j'en suis encore déchiré. J'ai passé des heures sur les genoux de mon père à regarder ces montres et étant le plus jeune des quatre frères, mon père a passé plus de temps avec moi à les manipuler qu'avec mes autres frères. Nous reparlons souvent ensemble de cette vente que finalement nous regrettons tous car elle a rapporté une misère et laissé s'envoler une partie de nous-même. Je retrouve dans vos descriptions et vos mots ce que me disait mon père et la passion qui l'animait. Je lis le forum depuis des années parce que je chercjhe régulièrement à acheter une montre identique. Je ne vous aurais jamais contacté si vous n'aviez pas présenté cette 21 rubis Omega car je ne trouvais aucun moyen d'en trouver une et puis votre sujet m'a donné un grand espoir. Je sais que vous ne serez pas vendeur de votre montre mais sans doute pouvez-vous m'aider à en trouver une. Mon métier me prend beaucoup de temps et je ne peux chercher mais sachez que si vous m'aidez, vous ferez une action salutaire ..."
Je dois d'abord avouer que j'ai été forcément ému de ces propos et si je vais évidemment aider ce monsieur qui m'a autorisé à raconter son histoire, j'ai été étonné de l'émotion qu'il a trouvé dans ma présentation. Le sujet était celui-là
https://forumamontres.forumactif.com/t130018-des-omega-comme-ca-j-en-veux-tous-les-jours ou celui-là
https://forumamontres.forumactif.com/t129653-je-vous-montre-la-montre-qui-avait-disparuLa montre en tous les cas est celle-ci... La montre du père de mon interlocuteur avait un autre animal sur le fond, un chien ou un ours. Mais peu importe, ce qui est sans doute difficile est de voir partir des montres assemblées avec passion des années durant. Nos enfants ne partageront pas forcément notre tendresse pour ces montres. Ce n'est pas simple et je parle en connaissance de cause puisque de mes grand-parents je n'ai pu récupérer aucune pièce. Les montres sont des objets à part, chargés d'émotion et d'histoire et en particulier de notre propre histoire. A nous de l'écrire.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).