Bonjour à tous,
Je voudrais, ici, vous faire part d'une petite expérience que j'ai menée et qui devrait permettre la mise au point d'un vaccin ou d'une méthode de désintoxication...mais j'ai craqué avant la fin...
Certains esprits chagrins vont aussitôt me faire remarquer que ce genre d’expérimentation n’a nullement sa place et remettrait même en question l’existence, voire l’essence même d’un tel site. Pire, selon les résultats obtenus, d’aucuns pourraient sombrer dans la folie…
Alors voilà (Récit de l'expérience)...
Depuis maintenant deux (oui je dis bien DEUX) jours je ne porte plus de montre (que ce soit au poignet ou dans la poche)
Non pas que mes garde-temps aient disparu ou soient tous hors d’usage…non : je tente un essai de désaccoutumance en auto-observant scrupuleusement les effets sur ma personne.
Premier jour : le début de matinée se passe plutôt bien et je me surprends à penser que, finalement, c’est très facile de se passe de montre. Nous avons tous, plus ou moins, le sens « inné » de l’heure qu’il est et, de toutes façons, connaître précisément ladite heure qu’il est n’est vraiment pas une gageure à l’époque actuelle…Vers midi, je commence à ressentir quelques picotements sur le dos du poignet gauche et une sensation de manque indéfinissable.
Dans l’après-midi, les choses s’aggravent sérieusement…j’ai envie d’arracher la montre du poignet du premier venu, fut-ce un modèle à quartz ou une Paneraï…plusieurs exercices respiratoires et de concentration sont alors nécessaires pour me faire retrouver un certain calme.
Au soir, l’apaisement vient et ce n’est qu’au moment de me coucher que, regardant alors ma table de nuit vierge de tout cadran, l’angoisse resurgit de plus belle : douche froide, tisane de tilleul viendront difficilement à bout de ce cap…mais je finis par trouver un sommeil néanmoins fortement perturbé de cauchemars peuplés de visions effrayantes : plus une seule montre mécanique ne subsiste sur la terre et la Suisse a été atomisé par un Ayatollah dirigeant un groupuscule anti-Confédération-Helvétique…
Deuxième jour : Réveil très difficile, brusque… Où est ma montre ?...mais je vais tenir, non de non. Une bonne douche, un robuste petit déjeuner…et me voilà reparti le poignet et les poches vides. Débute alors une phase particulièrement intéressante que je qualifierais de compensatoire : il me faut trouver n’importe quoi pour que je n’aie plus envie de contempler le joli cadran d’un JLC, d’une Zenith, d’un Patek…et accessoirement de savoir l’heure. Toute la journée se passe ainsi et vous vous apercevez que les dérivatifs ne manquent pas : les stylos, les montres des autres, les voitures, la bouffe, la plastique de la jolie passante…et toujours pas de réel besoin de « savoir l’heure »…en ce moment, je suis en train de « compenser » devant l’écran de mon PC en écrivant des quelques lignes tout en jetant furtivement un regard triste sur mon poignet gauche absolument vierge…Vais-je tenir ?
A bientôt…
Cordialement vôtre,
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L.E.C.