50 000 membres sur FAM, en admettant que la plupart soient aussi inscrits sur d'autres sites, on peut aujourd'hui sans doute estimer à plus de 100 000 le nombre de francophones assez passionnés par l'horlogerie pour venir en parler sur le net. Tous ne sont pas collectionneurs, tous ne sont pas passionnés au point d'ignorer tout du reste du monde mais on voit malgré tout que la montre de luxe est devenue un objet transitionnel pour adultes qui connaît un succès sans précédent. Même à l'époque de la diffusion des montres industrielles à ancre dans les 20 premières années du 20ème siécle, la montre n'a jamais suscité pareille passion.
Sans doute l'effondrement du marché automobile et la pondération de l'intérêt pour ce dernier sont-il une opportunité pour l'horlogerie. La voiture est enfermée dans le besoin de rouler, de stationner en ville avec les éternelles dégradations habituelles, son usage est limité par les radars, elle coûte cher en entretien, etc ...
La montre reste personnelle, d'un coût limité, n'est pas bridée, son usage est libre et elle est un encodage aussi fort que l'automobile de l'appartenance à une classe sociale qui réussit.
Revers de la médaille de ce succès de l'horlogerie, braquage, agressions, jalousies diverses sont devenues légion.
La montre n'est pas à proprement parler un placement spéculatif, et une majorité d'amateurs abordent très peu le sujet du prix. Le centre des discussions est vraiment la montre de 200 à 20000 euros les deux extrêmités de cette fourchette réduisant les participations aux discussions du net. La presse horlogère est prospère, les sites qui savent se renouveler sont bien fréquentés et si les sites américains sont clairement en perte de vitesse, c'est sans doute parce que les internautes US ont pour beaucoup revendu leurs montres (voir Ebay) et que la crise là-bas passe d'abord par le sacrifice des objets "superflus". Les Européens plus conservateurs gardent leurs montres et vendent d'abord le canapé. L'Américain revend la montre et garde le canapé... Question de culture.
La montre est un "bon" sujet sans aucun doute, un instrument qui nous fait plaisir et on peut remarquer que les Européens peuvent plus que les autres facilement parler de montres qu'ils n'ont pas pour cause de prix ou rareté.
Un Canadien me demandait il y a quelques semaines ce qu'il fallait penser des petits forums très thématiques sur une seule marque ou un seul sujet (montres de poche, montres de la marque x, etc.). Il est aujourd'hui difficile de répondre. Les marques apprécient peu ces initiatives qui les isolent en réunissant une centaine de membres qui finissent, par consanguinité, par la sclérose des discussions et l'enfermement dans une secte impénétrable. Cela étant, cela conforte le potentiel du net et la réserve d'amateurs qui vont venir grossir les rangs des discussions dans les années à venir et tout ça sans Facebook.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).