Mars 1917, John Bringthon, 26 ans pilote de la Royal Air Force reçoit pour mission de survoler un retranchement allemand en Picardie dans la Somme. Il doit voler à basse altitude pour impressionner l'ennemi et mitrailler à tout va. Son S.E.5 est équipé d'une mitrailleuse synchronisée Vickers cal. 7,7 mm qui est fixée sur le flanc gauche du fuselage et est facile à commander. Une autre mitrailleuse Lewis cal. 7,7 mm est située au-dessus de l'aile supérieure. "Il faudra descendre à moins de 30 mètres, tu devras avoir un oeil collé sur ton altimètre" ...
Ils sont des centaines comme John a avoir reçu des missions de mitraillage des lignes ennemies et a s'être fait descendre par les lignes antiaériennes allemandes. Il faut dire qu'en 1917, les Allemands dominent le combat aérien. Les avions volent à moins de 2000 mètres et encore. Les altimètres permettent de monter à 15 000 pieds soit à peu près 4500 mètres.
Les Anglais ont à bord de leurs avions des altimètres Zenith comme celui-là ... Des pièces renforcées avec des boitiers en fonte d'aluminium et des vitres biseautées épaisses.
Près d'un siècle plus tard, des collectionneurs d'objets militaires américains, amateurs de reconstitution d'avion ont testé l'un de ces altimètres datant de 1917... Le résultat est bluffant.
Jusqu'à 10 000 pieds, l'altimètre ne dérive pas d'un mètre par rapport à un appareil électronique ! A 12 000 pieds, il ne dérive que de 160 mètres. Pour une pièce fabriquée sans étalonnage ni test in situ, c'est une performance fantastique. Zenith avait implanté cette fabrication dès le début des années 1910. La manufacture participa ainsi aux premiers vols des avions militaires et fut retenue par les Français, les Américains et les Anglais pour leurs armées...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).