Les chaises musicales

Le droit social suisse est tel que d'une heure sur l'autre un employé comme un cadre peuvent être accompagnés à la porte de l'entreprise sans motif réel et sérieux, sur simple avis ... C'est à chaque fois un peu de l'histoire de la maison qui s'en va et un peu de sa culture. Ne soyons pas inquiets, le taux de chômage en Suisse est tel qu'il est facile et rapide de retrouver un nouvel emploi.
Le community manager de l'un deviendra le responsable des marchés d'Amérique du sud de l'autre ou mieux, reprendra sa casquette de Community manager et fera de son échec antérieur, un succès retentissant, cela d'autant plus aisément qu'il connaît les faiblesses de l'autre.
 
Les personnes évincées sont rarement remplacées par des personnes plus compétentes car ce qui est reproché aux gens virés est souvent de trop avoir d'avis et finalement d'avoir perdu une docilité présumée. Un responsable marketing qui s'opposerait à sa Direction serait en grand danger même s'il a raison sur le fond et qu'il est par exemple stupide de mettre sur le marché un calibre non fiabilisé. Une Directrice de la communication qui ne partagerait pas le choix des couleurs du consultant ne ferait pas long feu.
 
C'est finalement un univers magnifique que celui où les avis des collaborateurs sont ceux des dirigeants et où la stabilité dans un poste est conditionnée par son béniouiouisme.  L'horlogerie a cela de particulier, les chaises musicales jouent des airs de pipeau.

ZEN a écrit:

L'horlogerie joue des airs de pipeau.

Zen tu m en excuseras, j ai légèrement modifié ton intervention pour ne retenir que ce que je jugeais essentiel a mes yeux...

Un peu de  mais beaucoup de

Cette pratique n'est pas spécifique à l'industrie horlogère, il en va de même dans les autres branches de l'industrie,
dans les banques, les assurances...

C'est le principe de la loi de Peter: L'homme est promu jusqu'à son niveau d'incompétence...

Parce que y'a une différence avec les autres job ? Que l'horlogerie ?    

En France, on te met au placard, c'est plus "subtil" ... parce que pour virer quelqu'un, à moins que la boîte soit au bord de la faillite, faut se lever tôt !

Dans ma boîte, quand quelqu'un est viré, il laisse les clés de sa voiture, son gsm et son ordi portable sur le bureau du boss et il appelle un taxi pour rentre chez lui ... point barre  

ZEN a écrit:

... ce qui est reproché aux gens virés est souvent de trop avoir d'avis et finalement d'avoir perdu une docilité présumée.

Tu es sûr de ça ? C'est vraiment ça, la mentalité suisse en entreprise ? Je pose la question en toute innocence.
Et, surtout, je me demande comment il se fait qu'avec une mentalité aussi exécrable à mille lieues de ce qui se pratique en France où au contraire chacun est invité à avoir des idées, la Suisse fonctionne aussi bien quand ça va si mal chez nous...

J'vais pas être objectif sur le droit social...

Ni sur l'horlogerie suisse...

 

Z'ont pas les prud'hommes en Suisse ?   

Ils sont surtout prud'ents, c'est leur marque de fabrique.

Je ne comprends pas trop l'actualité de la création de ce topic... Il s'est passé quelque chose dans le monde de l'horlogerie? Une révocation importante?

En tout cas, la Suisse est une terre d'accueil pour beaucoup de frontaliers français, comme quoi on tape sur la main d'oeuvre d'Europe de l'Est sans vraiment regarder à quel point nous aussi, on va bosser "pour moins cher" ailleurs (cf l'Allemagne, la Suisse et j'en passe).

loulou84 a écrit:

Z'ont pas les prud'hommes en Suisse ?     

La Suisse n'est pas un pays très "social", mais il y a quand même des prud'hommes...  
Mais ce ne sont pas les cadres qui y ont le plus recours, un cadre a une dédite de 6 mois, voire plus.
Quand il est viré pour les raisons citées, il touche le mois en cours plus les 6 mois de dédite contractuelle, souvent en un versement.
S'il retrouve un emploi le mois suivant son renvoi, généralement, il ne lui sera pas réclammé de remboursé son ex-employeur...
Globalement, je ne pense pas qu'il y ait à s'inquiéter du destin des cadres su le marché du travail suisse...

Si j'ai bien compris le sens de ce sujet, je crois que ce qui est peut être considéré comme regrettable, c'est qu'en se séparant des
membres "historiques" les marques perdent un peu de leur identité...

Il me semble plus logique que celui qui paye puisse choisir à qui donner l'argent. Et non le contraire. 

Les mêmes lois qui parfois, permet la perte d’éléments phares dans une entreprise sous prétexte qu’il a blessé l’ égo de ses dirigeants, est la même qui te permet de foutre à la porte un ver qui pourri ta pomme !
La personne sortante, a une assurance chômage durant 2 ans, touche une rémunération de départ variant selon son ancienneté et le contrat convenu dès le début.
Donc, hormis son amour propre, s’il a un peu de bonne volonté, son avenir n’est pas totalement compromis.
Surtout que dans le cadre de l’horlogerie et de son identité, j’ai bien quelques doutes sur ce qui est vraiment marqué sur ce "fameux passeport", surtout avec des tels dirigeants.  
Mais je dis ça…je dis rien…