Vendredi 30 Mars, 21h piscine municipale.
A force de jouer aux barbouzes plongeurs, cela devait finir par arriver. Bouteille à 200 bars gréée sur le gilet stabilisateur, double vérif, on capelle au sec sur le bord. Bras droit dans bretelle droite, détendeur en main, OK (pas de gaucher en plongée dit-on). Bras gauche dans bretelle gauche, la
Vostok N1 (que je comprend pourquoi maintenant il faut porter à droite..) sur son bracelet silicone accroche un peu mais pas plus que d'habitude, çà passe. Soudain, un bruit métallique, sur la céramique au sol :
flack! Eh m.....!
Sous le choc, le fond a sauté, comme un fond clipsé (!!). Heureusement pas trop d'eau, l'endroit n'était pas innondé. Bracelet détaché à l'anse inférieure. Ce bracelet silicone est très (trop) souple et les barrettes y adhèrent
fortement. Il a dû se comprimer au passage de la bretelle, comprimer la
barette et la libérer. D'accord, on met ce massacre (grrrr...) de coté au sec et on verra ça plus tard.
Allez zou! Saut droit, gilet et poumons vides (et sans montre donc
), le masque à la main, descente directe au fond (c'est plus drôle comme ça). On se pose, on met le masque, on le vide d'une geste auguste, et que je te fais le signe OK et je dégage le terrain. La palanquée d'hommes et femmes-grenouilles arrive, les uns après les autres. Equilibrage, poumons ballast rapide. Exercice de respiration et nage en recyclage sur l'air du gilet au fond, ca y est, on est "furtifs"
...Allez et que je décapelle au fond, remontée contrôlée tout doux (les bubulles, les bubulles nom de d...) en laissant le bloc au fond. On y retourne en canard, et que je recapelle.
Fin de plongée. On fini en nageant avec l'équiment à la main façon radeau du
Kon-Tiki (j'aurais mieux fait d'en avoir une!).
Bon, laissons passer la nuit à la victime le ventre à l'air histoire d'évaporer l'humidité bien que ne voit pas d'eau du tout. Le balancier tourne apparement...
Lendemain matin, la loupe à l'oeil. Pas de casse verre, ni marquage sur le boitier ou la lunette. Les aiguilles tournent, le dato fonctionne, la couronne est impeccable. Le balancier s'arrête en position cadran haut. Pas bon signe. Dépose du balancier, pare-choc, verdict : le pivot coté coq est brisé. Grrrr....
Bon, si j'ai bien compris ce
Vostok Europe baptisé 2426 n'est rien d'autre qu'un
Vostok standard automatique un peu décoré. Prenons une Komandirskie qui a un 2410 récent pour voir. Ici balanciers et rotors déposés, on voit l'échappement. C'est bien la même chose. Noter les cales de réglage du coq à droite, courantes aussi dans les années terribles chez Lip (R25 et 136 de ma connaissance).
Emboitage sur bague nylon avec contre vis d'emboitage quand même. Fini le bon vieux temps où
Vostok emboitait sur bague laiton. Comparons le Vostok 2410 standard (à gauche) à la victime (a droite)
Noter l'antichoc, très rigide, plus que les ressorts lyre d'un
Incabloc. Je parierai bien que la casse n'est pas étrangère à ce système raide. Bref. Le porte piton mobile est très particulier chez
Vostok. Il tient le piton juste par pincement. Doit pas être aisé à poser...Essayons plutôt le tout pour voir :
Eh ben il tourne le bougre et parfaitement!. En attendant d'en trouver un autre, gardons le ainsi. J'applique les leçons de Jean-Michel sur le graissage des joints toriques après un nettoyage méticuleux des surfaces. On ne serre pas encore quand même. Il faudra refaire l'épreuve de pression.
Bien. Coté bracelet, pas question de reprendre ce silicone coupable. Barette 20 mm neuve d'abord :
Pour le bracelet, donnons dans la grosse artellerie de réserve avec ce bracelet inox 20 mm façon "Breitling" (made in China) double déployant plongée.
J'aime moins, mais au moins celui-ci il ne libérera pas les barettes par compression!
Reste à retrouver un balancier de
Vostok. Je demande au SAV. Sinon je trouverai bien une victime à vampiriser quelques part....
Ce fond n'aurait jamais sauté avec une boite
Amphibia avec un fond comprimé par bague vissante et aurait donné une qualif 20 atm. Vive le marketing, tiens.
Finalement, cette "Rocket N1" porte bien son nom en référence à cette incroyable fusée interplanétaire russe à 30 moteurs synchrones (justement il ne l'étaient complètement...) de plus de 5000 tonnes de poussée. Ses 4 vols d'essai en 1969, 70, 71, 72 se sont tous terminés en authentique catastrophe. Les exemplaires restant doivent être encore stockés quelque part...travail de barbouze?