Bonsoir à tous,
Vu que j'ai un petit moment devant moi, j'ai décidé de faire une revue de ma
Dornblüth & Sohn 99.0 acquise voici bientôt deux mois.
Introduction: Ayant effectué un certain nombre de petits boulots en parallèle de mes études afin de satisfaire ma passion, j'avais pour objectif de m'offrir une voire deux montres l'an passé. Je recherchais idéalement une sportive pour remplacer ma Glycine Incursore 3873 dont le look "panéristique" commençait tout doucement à me lasser et une montre plus habillée étant ou se rapprochant de la Haute Horlogerie. Je n'imaginais pas pouvoir satisfaire mes souhaits d'autant plus que mon budget était assez serré, soit un peu plus de 5000 euros. Je suis par la suite rentré dans une phase de recherche assez intense, avant de commencer à considérer
Dornblüth. L'idée d'avoir une montre incorporant une telle part de finition manuelle et personnalisable au point d'en faire un exemplaire sur-mesure, le tout à un prix "light", me fascinait. J'avais cependant un peu de mal avec les "marines" mais je commençais de plus en plus à être séduit par ces montres d'une simplicité, d'une sobriété monacales et d'une noblesse mécanique certaine connue du seul propriétaire, avec la Simplicity de Dufour comme exemple le plus parlant et rêve le plus fou. L'essai d'une 1815 de Lange achevait ma conversion aux "marines" et je décidais de passer commande pour un modèle théoriquement hors catalogue, une 99.0 avec chiffres appliqués bleus mais que Dirk acceptais de réaliser, le tout avec quelques gravures supplémentaires comme mes initiales, le mois et l'année de livraison ainsi qu'un travail de soleillage sur les roues. Je gardais en outre une réserve de cash suffisamment importante pour réfléchir à ma sportive que j'allait finalement trouver chez Tudor avec la Black Bay. Dix mois plus tard, la belle allemande arrivait. Je vous propose une revue en trois parties: l'histoire de la marque d'une part, la revue de ma montre d'autre part pour terminer avec mes impressions générales.
L'histoire de la marque: En 1959, l'horloger allemand Dieter
Dornblüth recevait en révision un Beobachtungsuhr, un chronomètre de marine de poche, dont la qualité du mouvement le rendit songeur.
Il envisagea alors d'en fabriquer un similaire pour son usage personnel, dessina quelques plans mais abandonna l'idée face à l'investissement que la reprise de l'horlogerie de Paul et Elsa Beckmann, à Kalbe allait occasionner. Le temps que lui prenait le travail de restauration des montres de ses clients rendit impossible son vieux rêve et le projet passa aux oubliettes. Il dut attendre 1999, année de son soixantième anniversaire pour que son fils Dirk lui offre une montre de son invention, basée sur un calibre Glashütte 60.3, dont voici un aperçu:
Crédit: dornbluthblogLe père, surpris, confia alors l'histoire de son ancien projet à Dirk et les deux hommes commencèrent à réfléchir à une offre d'une petite série de montres basées sur un calibre populaire, le 6497, mais entièrement repensé de façon à lui conférer une authentique identité allemande, le tout avec un outil de production inspiré de l'époque du "tout-manuel". La marque était née, reposant sur un cahier des charges bien défini: design de chronomètre de marine, balancier Glucydur à 18000 alternances par heures, réglage fin par col de cygne, coq de balancier gravé main, platine trois-quarts plaquée or rose ou rhodiée à la demande, chatons en or, double soleillage des roues, gravures à l'or jaune, faible production (
Dornblüth ne produit que 120 à 150 montres par an). Ainsi, selon ces critères, allait naître la première montre de la marque, la 99.2. Pour plus de renseignement sur la façon dont travaille
Dornblüth, la visite que Guy a rendu à l'équipe est particulièrement instructive:
https://forumamontres.forumactif.com/t8105-ma-visite-chez-dornbluth Ma montre: une 99.0 personnalisée"La 99.0 est la variante du calibre 99 réduite à sa plus simple expression. Conformément à notre conception de l'artisanat, les mêmes normes de qualité que pour le 99.2 ont été appliquées sur le mouvement trois aiguilles à petite seconde décentrée." (Catalogue de la marque)
La 99.0 est ainsi la première des trois aiguilles à avoir été produite. Ce petit plus historique m'a ainsi séduit en plus du prix plus abordable me permettant de partir sur ma sportive. Ci-joint, les premières photos envoyées par Dirk:
Voilà donc l'aboutissement de mon projet, qui me fut livré quelques semaines plus tard.
La montre arrive dans un bel écrin en bois précieux massif et aux essences agréables:
Elle se découvre, habillée d'un alligator bleu sombre avec surpiqûres blanches "matchant avec les aiguilles, chiffres et cadran:
A ma demande, une boucle papillon a été placée, joliment finie avec alternances de surfaces polies et brossées tout comme la boîte:
La montre a une épaisseur assez conséquente de 11,5 mm, sa couronne est signée
Un énorme point fort de la montre, son mouvement joliment fini:
Quelques photos au porté:
Et deux essais ratés pour tenter de rendre la beauté des aiguilles et des chiffres appliqués:
Impressions générales et conclusion J'en suis vraiment satisfait et m'estime comblé. J'avais pu lire ça et là quelques critiques et doutes qui se sont estompés à l'usage. Ainsi, la précision qui était selon certaines revues aléatoire est vraiment excellente, avec +1 seconde par jour pour le moment. En outre, elle n'a absolument rien à voir avec les photos lorsqu'on l'a réellement sous les yeux. On peut prendre réellement en compte la particularité du cadran en argent sterling massif et de ses reflets: tantôt il prend un aspect un peu jauni "coquille d'oeuf", tantôt il passe au blanc immaculé, tantôt au léger rose. La finition du boîtier est elle aussi très correcte tant elle alterne les surfaces de poli et de brossé. De plus, j'ai vraiment l'impression que l'acier utilisé est de très bonne facture, n'ayant pas pris une rayure depuis deux mois de possession. Autre bonne surprise, la qualité de remontage. J'avais pu lire dans certaines revues qu'il était un peu rugueux mais je le trouve vraiment très doux. On entend à peine le cliquetis lors des premiers tours de couronne. Les articles en question datant de quelques années, Dirk s'est peut-être amélioré. Les aiguilles et chiffres sont eux aussi particuliers et changeants, pouvant passer du noir profond au bleu électrique à la lumière. Et que dire du mouvement que je trouve particulièrement agréable à regarder ! Cependant, n'étant pas horloger,je n'arrive pas à cerner les différences de finitions avec un Glashütte ou un Lange même si
Dornblüth est différent: il est en effet normal d'être légèrement en-dessous quand c'est la main de l'homme qui effectue le gros du travail et non une aide industrielle, bien plus précise. Et c'est ce qui fait le charme de
Dornblüth. Cependant, il y aurait à redire sur les cornes, un peu trop droites et dépassant légèrement de mon petit poignet, ainsi que de l'épaisseur assez importante. En outre, j'aurais bien aimé une montre un peu plus lourde (j'aime sentir le poids de la qualité) Mais ce ne sont certainement pas ces détails qui vont me pousser à m'en séparer !
Voilà pour cette revue, en espérant qu'elle vous ait plu. Je reste à votre disposition pour toute question éventuelle sur la marque et serai ravi de lire vos commentaires sur la montre et cette jolie marque artisanale qui, je l'espère, n'aura pas fini de nous surprendre .
Cordialement,
DFF