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Sujet: L'horlogerie brille dans ses salons 11/4/2007, 07:20
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L'horlogerie brille dans ses salons
Les salons bâlois et genevois revêtent une importance capitale pour la branche horlogère: les marques investissent plusieurs millions de francs en décors, en vitrines scintillantes, en événements marketing ou encore en soirées branchées. Photo: Keystone
• Le gotha de l'horlogerie se presse à Bâle et à Genève pour les deux rendez-vous annuels de la branche. • Les nouveautés étincellent dans les vitrines tandis que les clients passent commande en coulisses. • Le contexte euphorique qui porte cette industrie promet à nouveau la conclusion de belles affaires.
Bastien Buss Mercredi 11 avril 2007
Le gotha mondial, tout simplement. Une sorte de festival de Cannes de la mesure du temps. La Suisse va vivre durant deux semaines à l'heure horlogère, avec les deux salons incontournables de l'année. Dès demain s'ouvre Baselworld à Bâle, suivi lundi par le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) à Genève. Comme chaque fois, le grand raout horloger va réunir ce qui se fait de mieux dans l'industrie. Horlogers, distributeurs, agents, clients fortunés, passionnés, gros collectionneurs et simples badauds vont converger dans ces deux villes promues l'espace de dix jours centres mondiaux de la quintessence horlogère et de la bijouterie. Et, comme l'an passé, l'ébullition est d'ores et déjà programmée, tant au niveau des commandes que de la frénésie créatrice et des nouvelles tendances.
Ces salons s'ouvrent dans un contexte euphorique pour l'industrie suisse. Les exportations horlogères ont à nouveau battu tous les records en 2006, après déjà deux années de haut vol. Et l'année 2007 est partie sur les chapeaux de roue.
«Ces manifestations revêtent une importance capitale pour la branche», explique Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération de l'industrie horlogère (FH). Les marques n'hésitent en effet pas à investir plusieurs millions de francs en décor, vitrines scintillantes, location de parcelles (qui s'arrachent comme des petits pains à tel point que la place commence à manquer), organisation d'événements marketing ou de soirées branchées. Les travées de Bâle, salon le plus important, et de Genève s'affirment comme l'occasion rêvée de communiquer autour de son image et de sa stratégie. Le travail en amont des salons commencent souvent dix-huit mois à l'avance. Et il vaut mieux réserver sa place, tous les hôtels affichant complet loin à la ronde.
C'est évidemment surtout l'occasion de faire des affaires. Si des chiffres officiels n'existent pas, il suffit de «regarder les yeux brillants des horlogers pour se rendre compte que les carnets de commandes se remplissent bien», explique François Thiébaud, président de Tissot ainsi que de l'Association des exposants suisses à Baselworld (420 membres). Des contrats qui se négocient dans des petites alcôves luxueuses loin du regard du public. Pour certaines marques, Bâle (ou Genève) peut représenter jusqu'à 85% du chiffre d'affaires de l'année grâce aux commandes passées. «La moyenne se situe plutôt du côté de 50%», concède un horloger neuchâtelois. Jean-Daniel Pasche ne souhaite pas articuler de chiffres, puisque ces données font défaut.
Dans le détail, Audemars Piguet réalise quelque 50% de son volume annuel et Franck Muller fait entre 60 et 80% de son chiffre d'affaires lors de son propre salon à Genthod (GE). L'an passé, la marque Hublot a généré durant Baselworld 85 millions de commandes pour un chiffre d'affaires total 2006 de 150 millions de francs. Bref, plusieurs milliards de francs de contrats sont passés en l'espace de dix jours. Ce sont dans ces deux cités que se décident aussi les pays, les marchés et même parfois les boutiques où seront exportées l'écrasante majorité des 25 millions de montres que produit la Suisse chaque année.
Du côté des grosses écuries, comme celles du Swatch Group, l'occasion est belle pour organiser des séminaires avec les distributeurs. Il convient également de choyer ses agents et de leur dérouler le tapis rouge. L'objectif pour les plus petites marques s'avère autrement crucial: trouver de nouveaux canaux de distribution pour écouler leurs produits.
Ces deux grand-messes ont fait des émules. Des horlogers indépendants, qui boycottent ouvertement ces salons, ou pour d'autres qui n'ont pas les moyens de s'offrir le saint des saints, organisent leur propre salon pour profiter de la présence en Suisse de tous les professionnels.
Nouvelle tendance aussi depuis quelques années, les vraies nouveautés, préséries ou montres concept, se font légèrement plus rares. Saisonnalité différente des affaires, conséquence de la globalisation ou stratégie marketing plus féroce, les marques n'hésitent pas à communiquer largement avant les salons. Nombre de nouvelles montres sont dévoilées durant les premiers mois de l'année. «Les marques sont déjà actives en hiver. Elles font le tour de leur réseau pour palper l'humeur du marché», explique un horloger. Selon le succès enregistré, les produits seront même lancés avant les salons pour pouvoir bénéficier de leur caisse de résonance médiatique.
Une chose est sûre, les salons de cette année feront à nouveau la part belle à l'horlogerie haut de gamme, véritable relais de croissance (même stratosphérique) du secteur. Une évolution perceptible depuis de nombreuses années d'ailleurs. Ainsi, les volumes d'exportations de l'horlogerie suisse ne cessent de baisser (à l'exception notable de 2006), alors que dans le même temps les valeurs augmentent. Le prix moyen des montres écoulées à l'étranger a triplé en dix ans, passant de 187 francs en 1996 à 512 francs en 2006. Le succès du haut de gamme n'est pas près de s'estomper.
_________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
jcbiver Animateur
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Sujet: Re: L'horlogerie brille dans ses salons 11/4/2007, 07:44
ZEN a écrit:
Citation :
L'horlogerie brille dans ses salons
Les salons bâlois et genevois revêtent une importance capitale pour la branche horlogère: les marques investissent plusieurs millions de francs en décors, en vitrines scintillantes, en événements marketing ou encore en soirées branchées. Photo: Keystone
• Le gotha de l'horlogerie se presse à Bâle et à Genève pour les deux rendez-vous annuels de la branche. • Les nouveautés étincellent dans les vitrines tandis que les clients passent commande en coulisses. • Le contexte euphorique qui porte cette industrie promet à nouveau la conclusion de belles affaires.
Bastien Buss Mercredi 11 avril 2007
Le gotha mondial, tout simplement. Une sorte de festival de Cannes de la mesure du temps. La Suisse va vivre durant deux semaines à l'heure horlogère, avec les deux salons incontournables de l'année. Dès demain s'ouvre Baselworld à Bâle, suivi lundi par le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) à Genève. Comme chaque fois, le grand raout horloger va réunir ce qui se fait de mieux dans l'industrie. Horlogers, distributeurs, agents, clients fortunés, passionnés, gros collectionneurs et simples badauds vont converger dans ces deux villes promues l'espace de dix jours centres mondiaux de la quintessence horlogère et de la bijouterie. Et, comme l'an passé, l'ébullition est d'ores et déjà programmée, tant au niveau des commandes que de la frénésie créatrice et des nouvelles tendances.
Ces salons s'ouvrent dans un contexte euphorique pour l'industrie suisse. Les exportations horlogères ont à nouveau battu tous les records en 2006, après déjà deux années de haut vol. Et l'année 2007 est partie sur les chapeaux de roue.
«Ces manifestations revêtent une importance capitale pour la branche», explique Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération de l'industrie horlogère (FH). Les marques n'hésitent en effet pas à investir plusieurs millions de francs en décor, vitrines scintillantes, location de parcelles (qui s'arrachent comme des petits pains à tel point que la place commence à manquer), organisation d'événements marketing ou de soirées branchées. Les travées de Bâle, salon le plus important, et de Genève s'affirment comme l'occasion rêvée de communiquer autour de son image et de sa stratégie. Le travail en amont des salons commencent souvent dix-huit mois à l'avance. Et il vaut mieux réserver sa place, tous les hôtels affichant complet loin à la ronde.
C'est évidemment surtout l'occasion de faire des affaires. Si des chiffres officiels n'existent pas, il suffit de «regarder les yeux brillants des horlogers pour se rendre compte que les carnets de commandes se remplissent bien», explique François Thiébaud, président de Tissot ainsi que de l'Association des exposants suisses à Baselworld (420 membres). Des contrats qui se négocient dans des petites alcôves luxueuses loin du regard du public. Pour certaines marques, Bâle (ou Genève) peut représenter jusqu'à 85% du chiffre d'affaires de l'année grâce aux commandes passées. «La moyenne se situe plutôt du côté de 50%», concède un horloger neuchâtelois. Jean-Daniel Pasche ne souhaite pas articuler de chiffres, puisque ces données font défaut.
Dans le détail, Audemars Piguet réalise quelque 50% de son volume annuel et Franck Muller fait entre 60 et 80% de son chiffre d'affaires lors de son propre salon à Genthod (GE). L'an passé, la marque Hublot a généré durant Baselworld 85 millions de commandes pour un chiffre d'affaires total 2006 de 150 millions de francs. Bref, plusieurs milliards de francs de contrats sont passés en l'espace de dix jours. Ce sont dans ces deux cités que se décident aussi les pays, les marchés et même parfois les boutiques où seront exportées l'écrasante majorité des 25 millions de montres que produit la Suisse chaque année.
Du côté des grosses écuries, comme celles du Swatch Group, l'occasion est belle pour organiser des séminaires avec les distributeurs. Il convient également de choyer ses agents et de leur dérouler le tapis rouge. L'objectif pour les plus petites marques s'avère autrement crucial: trouver de nouveaux canaux de distribution pour écouler leurs produits.
Ces deux grand-messes ont fait des émules. Des horlogers indépendants, qui boycottent ouvertement ces salons, ou pour d'autres qui n'ont pas les moyens de s'offrir le saint des saints, organisent leur propre salon pour profiter de la présence en Suisse de tous les professionnels.
Nouvelle tendance aussi depuis quelques années, les vraies nouveautés, préséries ou montres concept, se font légèrement plus rares. Saisonnalité différente des affaires, conséquence de la globalisation ou stratégie marketing plus féroce, les marques n'hésitent pas à communiquer largement avant les salons. Nombre de nouvelles montres sont dévoilées durant les premiers mois de l'année. «Les marques sont déjà actives en hiver. Elles font le tour de leur réseau pour palper l'humeur du marché», explique un horloger. Selon le succès enregistré, les produits seront même lancés avant les salons pour pouvoir bénéficier de leur caisse de résonance médiatique.
Une chose est sûre, les salons de cette année feront à nouveau la part belle à l'horlogerie haut de gamme, véritable relais de croissance (même stratosphérique) du secteur. Une évolution perceptible depuis de nombreuses années d'ailleurs. Ainsi, les volumes d'exportations de l'horlogerie suisse ne cessent de baisser (à l'exception notable de 2006), alors que dans le même temps les valeurs augmentent. Le prix moyen des montres écoulées à l'étranger a triplé en dix ans, passant de 187 francs en 1996 à 512 francs en 2006. Le succès du haut de gamme n'est pas près de s'estomper.