ZEN
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 | | Sujet: "Le prix de certaines montres est abusif" Mar 10 Avr - 18:22 | |
| - Citation :
- «Le prix de certaines montres est abusif»
François Thiébaud, président de l'Association des exposants suisses à Baselworld.
Bastien Buss
Le Temps: Comment expliquer le succès de l'horlogerie suisse, avec ses taux de croissance de 10% depuis trois ans?
François Thiébaud: C'est vrai, l'horlogerie helvétique connaît une période de tous les superlatifs. Plusieurs facteurs expliquent cette vitalité incroyable. D'abord, des éléments conjoncturels. L'économie mondiale vit une croissance forte, largement soutenue par les marchés émergents. Mais pas seulement, puisque la locomotive américaine et l'Europe ne sont pas en reste. Ensuite, et on a tendance à l'oublier, les consommateurs ont explosé ces dernières années, en fait depuis la chute du mur de Berlin. Avant, on considérait le bassin de consommateurs à environ 700 ou 800 millions de personnes. Aujourd'hui, avec l'Inde, la Chine et les anciennes républiques du bloc communiste, il faut parler de 1,5 milliard de clients potentiels. Les possibilités ont doublé.
- Et au-delà de ces facteurs sur lesquels l'horlogerie n'a finalement que peu d'emprise?
- La branche profite à plein du boom de l'horlogerie mécanique. Cette tendance n'est certes pas nouvelle, mais c'est comme si on redécouvrait ce segment très porteur pour nous. Rappelons que le mécanique avait été considéré comme mort dans les années 80. Par ailleurs, le nombre d'horlogers a structurellement tendance à diminuer, et donc les produits n'en deviennent que plus rares et recherchés. Le secteur a aussi énormément innové ces dernières années, tant au niveau des produits avec l'utilisation de nouveaux matériaux, qu'au niveau du marketing avec une présence mondiale des horlogers. La perception du produit est également fondamentale.
- C'est-à-dire?
- Il existe une dimension presque philosophique à un garde-temps. Un côté passionnel. La montre peut porter à croire qu'on peut modifier le temps, le saisir. Pour entretenir cette magie, il faut qu'une montre garde sa valeur. En d'autres termes, il faut qu'elle fonctionne. Un produit suisse offre la possibilité d'être restauré bien au-delà de la période de garantie, de deux ans en général. Cette durée est exceptionnelle par rapport à d'autres secteurs.
- Aucun nuage à l'horizon?
- Le risque majeur consiste à tomber dans l'euphorisme. C'est un oreiller de paresse. Il annihile toutes les futures options stratégiques et occulte les visions à terme. Euphorisme et opportunisme font malheureusement bon ménage. Il existe des profiteurs qui veulent gagner de l'argent en surfant sur la vague du haut de gamme. Le prix de certaines montres est aujourd'hui surfait, abusif. Il y a de tout et n'importe quoi. Le consommateur peut se faire gruger une fois, mais jamais deux. Quand on vend une montre à 100000 francs, la valeur intrinsèque du produit doit impérativement suivre.
- La Suisse délaisse aussi les montres d'entrée de gamme...
- C'est un vieux débat, mais je ne partage pas du tout ce point de vue. Pour y répondre, je dois revêtir ma casquette de président de Tissot, qui appartient au Swatch Group. Sans les quantités et les volumes, donc la possibilité de proposer des montres accessibles, il serait impossible d'amortir nos investissements. Pour notre groupe, numéro un mondial de l'horlogerie, les marques Swatch et Tissot s'avèrent vitales. Cette stratégie permet de posséder tout un appareil de composants horlogers, qui profitent à l'industrie dans son ensemble. Même pour les marques concurrentes. Et n'oublions pas que l'entrée de gamme nourrit aussi, au niveau de l'innovation et de la technologie, les segments supérieurs. Alors que nous développons notre outil industriel, des acteurs enrobent simplement de leur marketing les produits que nous leur livrons.
- La Suisse veut durcir la définition du Swiss made. Votre avis?
- Nous sommes évidemment favorables à cette proposition, puisque nous en sommes un des initiants. Il est impératif de renforcer les règles en vigueur. Parmi d'autres avantages, cela permettra de créer des emplois en Suisse, puisqu'une partie de la production sera rapatriée dans le pays. Par contre, des difficultés vont apparaître. On oublie trop souvent que des domaines apparentés à l'horlogerie ont disparu ou presque ces dernières années. Par exemple, aujourd'hui, il serait impossible de produire 100% des boîtiers de montres en Suisse.
D'abord Bâle...
Le Temps
Baselworld est ouvert aussi bien au public qu'aux professionnels. Quelque 2100 exposants se sont annoncés, dont la majorité des grandes marques de l'horlogerie et de la bijouterie. Plus de 95000 visiteurs devraient y venir du 12 au 19 avril. En 2006, la manifestation avait réuni 2127 exposants et accueilli 94200 visiteurs. Horaire: tous les jours de 09h00 à 18h00, le dernier jour de 09h00h à 16h00. Prix: adultes: fr. 45,-; étudiants: fr. 30,-; enfants jusqu'à 12 ans: gratuit.
... ensuite Genève
Le Temps
Le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) est réservé aux professionnels (16-21 avril). Il regroupe à Genève seize marques actives dans le haut de gamme. Avec onze d'entre elles qui appartiennent à Richemont, le SIHH est souvent considéré comme la vitrine du numéro deux mondial du luxe. L'édition 2008 pourrait accueillir de nouvelles sociétés, mais rien n'a encore été décidé. Le SIHH attend pour sa 17e édition près de 13000 visiteurs. http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=204564
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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