En complement de
mon post réçent sur l'analyse des paramètres de plongée enregistrés par le
Suunto Vyper, je suis retombé dans mes papiers sur une brochure de la marque expliquant en détails les bases des calculs de saturation et désaturation de nos tissus biologiques en azote.
Au tout 1er abord, il ya plusieurs mois, j'avais pris la firme
Suunto (www.suunto.com) pour une marque orientale spécialisée en électronique sport! En fait,
Suunto est une firme finlandaise fondée en 1936 sur la fabrication de compas militaires (boussoles) à bain d'huile mis au point par un certain Tuomas Vohlanen qui furent vite déclinés en version plongée.
Selon le principe de formation français, on est pas censé voir la physiologie de la plongée avant le "niveau 4" et le brevet d'état de moniteur. Le schéma officiel pour parer aux phénomènes de saturation et désaturation en azote de nos tissus biologiques est le standard "Marine Nationale 1990" (MN90) de 17 ans d'âge. Selon la profondeur et la durée de plongée, des tables donnent les temps de paliers de décompression à diverses profondeurs dans l'espace median (6-20m) à 12 et 9 m et proche (6-0m) à 6 et 3m. Ces standards sont fait pour un individu jeune en bonne condition physique, effort modéré en plongée, avec des vitesses de remontée de 15 à 17 m/minute jusqu au 1er palier puis 6m/mim entre les paliers et la surface.
Mais que se passe-t-il donc en plongée?Trois loi physiques de base sont utiles au plongeur : Henry, Archimède et Mariotte...
C'est la 1ère qui nous interesse ici :
"A température constante et à saturation, la quantité de gaz dissous dans un liquide est proportionnelle à la pression partielle qu'exerce ce gaz sur le liquide" (hé ceux qui
, dehors!)
Autrement dit lorsqu'on batifole en profondeur à une pression donnée (allez restons dans prérogatives de votre serviteur) disons 20 m soit 3 fois la pression atmosphérique, nos petites alvéoles pulmonaires sont le lieu où démarre prioritairement la dissolution de l'air dans nos fluides biologiques (si on plonge à l'air) soit 21% d'oxygène à la surface de la mer, 78% d'azote, un peu moins d'1% d'argon et autre gaz minoritaires en trace.
Illustration de la brochure Suunto
On va dissoudre l'azote majoritaire en particulier, qui va diffuser progressivement dans tout l'organisme et se stocker plus ou moins vite selon l'accessibilité des tissus plus ou moins irrigués par le sang. La saturation est atteinte au bout d'un temp donné. Suunto distingue 9 catégorie de tissu selon leur vitesse de saturation :
Illustration brochure Suunto
Le sang est évidemment très rapide ainsi que le cerveau très irrigué (mais si, mais si). les articulations (cartilages) sont considérés très lents car peu irrigués par le sang. Le
Vyper calcule les % de saturation en azote qu'il accumule en fonction du temps et de la profondeur. Il affiche une valeur moyenne sur le cote gauche par une échelle qui grimpe au fur et à mesure de la plongée mais les stocke individuellement dans sa base de données :
Arrivé au maximum (rouge), on entre dans une zone de la plongée qui nécessitera des paliers de décompression progressive. En fin de plongée, il retient la saturation résiduelle compte tenu des paliers et les fait evoluer durant 100 h (4 jours). Si on replonge dans ce delai, il repart sur les bases du moment. Dans l'analyse une fois transféré sur le PC on a le détails des 9 catégories comme indiqué dans profil de ma
plongée de dimancheA la remontée on est soumis au phénomène inverse : on dégaze. Si on va trop vite : on est comme une bouteille de Coca qu'on ouvre. La pression chuterait trop rapidement et les gaz saturés dissous feraient des bulles avec de très graves concéquences. Il faut donc remonter lentement et faire au besoin des paliers aux profondeurs indiquées pendant des temps prescrits. Les bulles pourraient avoir des conséquences graves ou mortelles partout dans corps. C'est l'ADD (accident de décompression) qui peut intervenir même plusieurs heures après la decompression brutale et dans un délai minimum estimé de 3 min). Le traitement est la remise en pression en caisson hyperbarre en milieu hospitalier, oxygénothérapie et aspirine dansle transport.
Mais quelle est la méthode de calcul des bonnes vitesses et des temps utiles quand on décompresse en plongée?Suunto a choisi le modèle physiologique le plus évolué, dit "
à gradient reduit de bulles en profondeur" (2003) proposé par Bruce R. Wienker, un physiologiste spécialisé dans la physiologie hyperbarre.
Ce modèle est basé sur l'observation par de nouvelles techniques de microscopie sur tissu vivant de l'apparition très précoce de microbulle de l'ordre du micron au niveau des tissus biologique qui peuvent évoluer en véritable bulles si on ne respecte pas les bonnes consignes.
La vitesse ascencionnelle maximum pour tenir compte de ces microbulles est de
10 m/min et non de
15 à 17 m /min comme pris en compte dans les MN90. Si des alarmes sont enregistrées (les carrés rouge dans le profil) le Vyper proposera eventuellement un temps de palier plus long pour en tenir compte et fera suivre ces problèmes dans les calculs durant les 4 jours suivants.
Les tables de plongées ne considèrent cependant que la profondeur maximum qu'on y soit resté 2s ou 1h et l'extrapole à l'ensemble de la plongée (profil "carré"). On arrondi de plus toujours en marge supérieure de sécurité.
Allez, retournons un peu en arrière dans les années 60-70. Point de cette débauche de puissance électronique. D'après ce que je vois sur les photos, je ne suis même pas sûr que les plongeurs avait un mano de suivi de la haute pression. Utilisaient-il en repère la "réserve" tarrée vers 50 bars. Une montre, et un profondimètre analogique à aiguille trainante pour repérer la profondeur maxi comme sur cette magnifique photo d'une plongée "Calypso" (Philippe Cousteau, montre Doxa, profondi Spirotechnique j'imagine) mise à notre disposition grâce à JM :
http://lesmala.net/
Courbe de sécurité et table en tête...
- Citation :
Pas de palier si l’on reste A une profondeur de
135 min 12 m
75 min 15 m
40 min 20 m
20 min 25 m
10 min 30 m
5 min 40 m