Il faut pour bien comprendre ce qu'était le travail du chronomètrier , imaginer qu'ils se consacraient jour et nuit et sept jours par semaine à la préparation des pièces de concours qu'ils emportaient eux même à l'observatoire. Pas de choc ni délégation, l'instrume avait séjourné dans les chambres froides pour les tests au froid puis dans des lieux surchauffés pour réduire les écarts de marche et rendre le régalge presque parfait. Le moindre raté voyait la montre relégue au simple rang de chronomètre mais plus de pièce de concours.
La montre de concours était le fin du fin, un aboutissement professionnel, une démonstration de compétence.
Le chronomètrier en charge chez ZENITH de la préparation des pièces pour le concours en 1924 était Charles Louis Ferdinand Perret. Il sera relayé dès 1925 par un autre chronomètrier : Charles Fleck qui précédera dans ce poste Pierre Gygax.
Le règlement en vigueur depuis 1922 classait les chronomètres d’après la somme de leurs défauts et le chiffre 0 rapprochait ainsi la montre notée de la perfection.
Les montres de poche devaient subir des contrôles dans les 5 positions et à 3 températures durant 45 jours (hors premier jour d’essais) répartis en 10 périodes de 5 fois 4 jours à 18 degrés position verticale pendant en haut, à gauche et à droite, puis position horizontale cadran en haut à 4, 18, 32 et 18 degrés enfin une période dans la position et à la température initiale.
Les quatre principaux critères de sélection pour apprécier la précision des montres présentées reposaient sur les points suivants :
-l’écart moyen de la marche diurne
-l’écart moyen correspondant à un changement de position (sauf pour les chronomètres de marine),
-la compensation au regard du coefficient thermique (variation de la marche correspondant à une augmentation d’un degré de température), l’erreur résiduelle (soustraction aux résultats de la marche dans l’étuve et dans la glacière de ceux relevés à la température ambiante).
-la reprise de marche (différence entre le premier et le dernier relevé de la marche d’une pièce dans la même position et à une température semblable.)
Tous ces résultats étaient pondérés par des coefficients avant classement définitif.
Voici les résultats obtenus en 1925 ( extrait du prix délivré lors du concours )
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).