ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Actu: Nancy : le virtuose de l’horlogerie Dim 12 Juin - 9:57 | |
| - Citation :
- Chaque jour, des milliers de personnes passent à côté d’elle sans soupçonner sa présence. La méridienne de la place Stanislas est pourtant l’un des joyaux de l’ensemble XVIIIe. Elle est surtout l’œuvre d’un Nancéien méco nu et qui pourtant figure au Panthéon de l’horlogerie. Son nom ? Michel Ransonet. « C’est lui en effet le créateur de la méridienne de la place Stanislas. Ce cadran solaire qui indique l’heure de midi a été construit en 1758, sur le pavillon Jacquet, à l’angle de la place et de la rue Gambetta », confie Marie-Louise Wey de Saulxures-lès-Nancy qui a effectué de très riches et précises recherches sur ce Liégeois de naissance, qui se maria à Nancy à l’âge de 21 ans en 1748 pour y mourir en 1803. « Un inventeur de génie » insiste-t-elle. Il serait en effet l’un des précurseurs de la boîte à musique.
Prix de l’Académie royale de Nancy
Dans la mémoire collective des horlogers, l’inventeur de la boîte à musique est le genevois Antoine Favre. Le 15 février 1796, ce dernier présenta son invention au Comité de Mécanique de Genève qu’il intitule « carillon sans timbre ni marteau ». Ce prototype se compose d’un cylindre garni de picots qui vient soulever des lames en acier parfaitement accordées pour émettre une mélodie. Reste qu’aucune montre ne lui a survécu. Ce n’est qu’en 1802 qu’Isaac-Daniel Piguet, un horloger de la vallée de Joux, réutilise l’invention d’Antoine Favre et intègre des mécanismes à musique dans divers bijoux, comme des bagues, des montres…
Pour Louise Wey, la boîte à musique a cependant deux autres pères. D’abord le Hongrois Joseph Nagy. Entre 1750 et 1760, il a inventé un gobelet avec un petit mécanisme à musique composé de 10 lames en éventail. Selon des spécialistes, ce mécanisme ne fonctionnait pas. À la différence de la première montre à lames vibrantes en acier trempé fabriquée début 1770 par… le Nancéien Michel-Joseph Ransonet. Ce dernier recevra le 8 mai 1772, le prix de l’Académie royale des Arts et des Sciences de Nancy « pour son invention d’une montre jouant à volonté un air en duo (N.D.L.R : deux airs) ». Cette montre existe toujours. Elle est exposée au musée Patek Philippe de Genève.
Quatre montres à musique
Avec Etienne Blyelle, malheureusement disparu il y a peu, Marie-Louise Wey, dont la demeure regorge de mécanismes horlogers et notamment de boîtes à musique, a rédigé de nombreux articles sur la vie et l’œuvre de ce Nancéien. À l’entendre, il serait peut-être arrivé dans la cité des Ducs grâce à un confiseur. Un dénommé Servais Voos, « un de ses lointains cousins du Pays de Liège », éclaire Marie-Louise Wey. Elle retrouve la première trace de l’horloger en terres de Lorraine en 1744, à l’occasion d’un baptême du fils d’un horloger nancéien dont il deviendra le parrain. En 1748, il épouse « en l’église Saint-Epvre, Catherine Deranton, fille de Joseph Deranton, horloger. En 1753, il est nommé Bourgeois de Nancy ». Il deviendra père de trois enfants et en 1758, il construit donc la fameuse méridienne de Nancy. « Cet instrument servait entre le XVIIIe et le XIXe siècle à régler les montres et les pendules qui, peu précises, retardaient ou avançaient de cinq à dix minutes par jour ».
Une montre pour Marie-Antoinette
Installé au 59 rue des Dominicains, l’horloger vit chichement à en croire l’abbé Lionnois. Ses montres connaissent un grand succès. Certaines subsistent toujours. « L‘une d’elles a été vendue à l’Hôtel Drouot à Paris en juin 2009 pour 2.200 €. Une autre avait été acquise en 2002 à New York pour plus de 44.000 $ car il s’agissait d’une montre à musique. On sait d’ailleurs qu’il a fabriqué quatre montres à musique. L’une achetée par le prince Charles de Lorraine fut offerte à Marie-Antoinette, sa nièce, future reine de France. Deux autres ont été commandées par le prince la Tour et Taxis pour la nièce de Frédéric le Grand, roi de Prusse et il garda la dernière ».
On sait également qu’au moins trois portraits de l’horloger ont été réalisés. Le premier, accroché à la bibliothèque publique de Nancy, a été brûlé en 1792 par les tristement célèbres « Marseillais ». Le second a sans doute aussi disparu dans l’incendie du Musée lorrain en 1871. Il ne reste qu’un portrait détenu par un antiquaire liégeois, Axel Somers. Sur ce portrait, on y voit Michel-Joseph Ransonet tenant dans une main une montre à musique au-dessus d’une partition, sans doute celle interprétée par sa montre. Marie-Louise Wey a fait retranscrire la feuille musicale. Il s’agit d’une chanson enfantine populaire « Ah ! Vous dirai-je, maman », publiée en 1871 et qui sera reprise plus tard par Mozart.
Alexandre POPLAVSKY c _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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Shredder Permanent passionné
Nombre de messages : 2250 Date d'inscription : 08/12/2011
| Sujet: Re: Actu: Nancy : le virtuose de l’horlogerie Lun 13 Juin - 22:00 | |
| "Publiée en 1871 et qui sera reprise plus tard par Mozart"... Dans ce forum, on parle souvent d'isochronisme, alors pourquoi pas un anachronisme... |
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Ludo888 Passionné absolu
Nombre de messages : 2743 Date d'inscription : 22/10/2015
| Sujet: Re: Actu: Nancy : le virtuose de l’horlogerie Lun 13 Juin - 22:22 | |
| Je passerai la voir la prochaine fois merci pour l'info! Il y a une autre horloge solaire près de chez moi (cameo commanderie pas loin de la gare) |
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aillouil Animateur
Nombre de messages : 910 Localisation : région parisienne Date d'inscription : 24/05/2011
| Sujet: Re: Actu: Nancy : le virtuose de l’horlogerie Mar 14 Juin - 10:06 | |
| - Shredder a écrit:
- "Publiée en 1871 et qui sera reprise plus tard par Mozart"... Dans ce forum, on parle souvent d'isochronisme, alors pourquoi pas un anachronisme...
en effet |
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