Jusqu'où une montre restaurée est-elle collectionnable ?

On a déjà abordé ce sujet mais sous l'angle du cadran refait . Il y a aussi la boite, le calibre, voire le bracelet.

Prenons une montre par exemple une speed 321 dont le cadran serait repeint, le calibre refait non pas avec des pièces de 321 distribuées par omega mais des pièces du calibre version "pure Lémania" et une boite repolie aux angles adoucis même si le brossage est bon.

C'est encore une collector ou non ? Selon vous ?

Idem, une Navitimer ou une Submariner laissons cette fois le cadran de coté et regardons un polissage trop agressif et un calibre remis à neuf avec du vénus 178.

Là, Breitling ne faisait qu'apposer son nom sur un pont. Pour le reste, la boite se met à avoir des anse rikiki et des angles arrondis... Collectionnable ou pas collectionnable ?

Autrement dit , nous savons qu'une montre ne peut être repolie "ad vitam eternam" sans que sa forme ne soit altérée et son aspect dégradé par rapport à l'original.

A quel moment faut-il dire stop et finalement préférer quelques rayures qui témoignent de l'histoire de la montre ? Qunad faut-il arréter de restaurer un calibre ? Une pièce même refaite à la main n'est plus une pièce originale ...Le purisme doit-il aller jusqu'à n'accepter que des pièces d'origine ?

Pour le polissage, je suis sauf cas particulier plutôt contre, la boite a ses rayures, son histoire ... Pour le cadran , j'aime bien une montre bien lisible mais un léger piqué ne me perturbe pas, pour le calibre , il me faut des pièces d'origine . Que serait une Vixa type 20 avec des pièces raffistolées ?

La montre collectionnable ne serait-elle pas celle qui nous plait comme elle est et non la projection d'une restauration parfois éloignée des origines ?

" pour le calibre , il me faut des pièces d'origine . Que serait une Vixa type 20 avec des pièces raffistolées ?"
Tout objet supporte une restauration, à partir de qqs éléments qu'il ne faut pas, ni sous estimé, et encore moins perdre de vue.

1. Il faut que l'ensemble soit 100% cohérent. Que ce soit cadran, poussoirs, polissage et mouvement. Si, par ex il manque l'arbre de barillet, ou meme le barillet entier sur une Vixa, et que sur un tour ( un vrai, un BERGEON, pas un machin de la fin XIX, avec des pinces de 6m/m ) nous refaisons ces deux piéces, aux cotes exactes, ou est le probléme ???? Et qui verra, et pourra affirmer que ce barillet et son arbre sont refaits ??? PERSONNE . Il en est de meme pour chaque élément d'un ensemble mécanique.

2.Le coté le plus ingrat : l'esthetisme genéral, l'aspect visuel. Il ne faut pas entamer une restauration sans posseder l'original ( confié, ou en double ). La restauration du cadran, voir sa confection complete, est aussi soumise à des critéres précis. Un cadran d'un chrono militaire, ne sera pas de la meme matiére qu'un cadran classique. Les aiguilles, aussi, ont un rôle trés important, et pour terminer le polissage. Il y a des machines, des rectifieuses, qui sont à meme de reprendre à 100% le meme effet visuel d'une carrure neuve de stock. Y compris les fines striures entre les cornes, ou les fonds plats sur les Rolex.
Mais le coté le plus ingrat, dans cet exposé, est le cout. Car, que ce soit pour un chrono à 2 balles, ou un chrono Breguet 725, les efforts et le materiel à mettre en oeuvre sont identiques.
Il en est de meme dans la restauration d'un meuble ancien. Et encore, dans ce cas précis, il faut qu'une restauration n'empiéte pas de plus de 30% sur l'ensemble du meuble.
En conclusion, la restauration d'un objet coute cher, trés cher, meme. Et encore, dans la plupart des cas ( tous, en fait ) les heures ne sont jamais comptées réellement, sinon les devis seraient dépassés de plus du double !!!! Et revenir en arriére, sur un devis établi, sont des pratiques interdites, ( en tt cas en ce qui me concerne ) donc on termine le boulot, et on ferme sa gueule.
Ou on cesse de restaurer !!!!
A+