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| Sujet: Porquerolles, paradis de la plongée 19/7/2007, 07:44 | |
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- Porquerolles, paradis de la plongée
Par Benoist SIMMAT, envoyé spécial Le Journal du Dimanche
Tony vouloir Julie pour femme. La demande se fait par douze mètres de fonds. Sur un lit de posidonie, avec deux dorades pour témoin et dans une myriade de bulles d'oxygène, le jeune ingénieur hélico de l'armée française sort son écran amphibie. L'annonce faite à l'héritière des vins de La Bastide neuve (Côtes de Provence) ne manque pas de panache. Les deux détendeurs (embouts) se collent l'un à l'autre. L'affaire est scénarisée dans le bleu pétrole des sites de plongée des îles d'Or, au large de Hyères. Et les tourtereaux des ondes remontent, sous les aplaudissements de l'équipage.
Porquerolles, paradis des plongeurs en tous genres. (Eric Dessons/JDD) Sur le même sujet Quizz JDD Grand jeu de l'étéExpatriés au Koweit, Tony et Julie sont des plongeurs confirmés : Mer Rouge, Mexique, Polynésie... Mais c'est dans l'île de Porquerolles et sa voisine Port-Cros qu'ils sont venus unir leur destinée. "Il n'y a qu'ici qu'il est possible de voir des mérous d'aussi près, je peux presque les toucher", explique le militaire. "Evidemment, ici c'est plus froid", commente la future mariée, peu habituée à des plongées à moins de 20 degrés. Programmé, l'événement n'est pas très courant. "Une fois, on a eu un prétendant qui avait disposé une bague de fiançaille dans un coquillage, il l'a ouvert devant sa promise en plongée profonde", raconte Franck, de Porquerolles Plongée, le club de l'île.
Tous les amoureux de la grande bleue connaissent les îles de Hyères et leurs spots exceptionnels. Comme La Gabinière, où aujourd'hui Hugo, 13 ans, a vu son premier mérou marron avec tâches orangeâtres par sept mètres de profondeur. La prochaine fois, ce sera une murène, un congre, deux poulpes mâles en pleine bagarre... L'ado peu bavard est tombé amoureux de la plongée voici peu : "Respirer sous la mer, c'est quelque chose", dit-il sous l'oeil admiratif de sa grand-mère Maryse qui, elle, ne mettrait sa tête sous l'eau pour rien au monde.
"Même les Américains viennent nous voir"
Le monde du silence version Porquerolles-Port Cros est un concentré de Méditerranée miraculeusement préservé : petite rascasse au ventre gris, sar à museau pointu, rouget de roches, sargue ouvrant un large bec, saupe aux rayures jaunes, loups, dorades, oursins violets ou noirs, anémone verte ou jaune, éponge oranges... La liste est sans fin. Pas de requin, pas de tortue géante ou de raie manta, mais un aquarium du cru : "Ici, c'est bien simple, même les Américains viennent nous voir pour la concentration exceptionnelle de la faune, et il y a aussi toutes les épaves", explique Olivier Oltra, un ancien courtier parisien ayant repris la direction du club de Porquerolles pour assouvir sa passion.
D'un côté, donc, un Parc national maritime - Port-Cros - avec une faune et une flore ultra-protégées. De l'autre, Porquerolles, avec ses eaux pures et ses bateaux coulés à pic. Dont le très demandé Donator, un ancien pinardier ayant sombré sur une mine peu de temps après le dernier armistice. Les épaves du "Ville de Grasse", du "Grec", de la "Barge aux congres", trois anciens navires touchés coulés (et donc rebaptisés comme le veut la tradition), attirent aussi leur lot de plongeurs confirmés.
"La plongée est une activité phare des îles d'Or. Une quarantaine de clubs basés sur le continent à Hyères y opèrent", explique Pierre Boesch, chef de secteur du Parc. Les collectivités estiment à 35 000 par an le nombre de plongées encadrées réalisées ici. Et la plupart des baptèmes (environ 50 euros) sont donnés par cinq mètres de fond sur les sites de Port-Cros. Soit un chiffre d'affaire annuel autour de 1,5 million d'euros partagé entre les clubs. Le Parc national a même créé un "sentier sous-marin" où les touristes sont initiés avec palmes et tubas aux joies subaquatiques. Comme Pascale, la blonde quadra qui a oublié sa combinaison dans le bateau. Elle fera donc connaissance en maillot de bain (l'eau est froide) avec les bancs de mulets tourbillonnant comme de petits squales. Ensuite, c'est la bascule dans l'inconnu. Pour aller sous l'eau, on apprend d'abord à communiquer par signe : "Joindre le pouce et l'index pour dire que tout va bien ; frottez votre avant-bras pour signifier qu'il fait froid...", répète avant chaque descente Aurélien, moniteur pendant les mois d'été.
Une Charte de l'écoplongeur
Autrefois sport de passionnés, la plongée est devenue un loisir populaire. Les Porquerollais, méfiants au départ, ont compris que l'activité était aussi un trésor touristique, à côté de la plaisance, du vélo, des randonnées... « Voici trois ans, nous avons réussi à mettre d'accord pêcheurs, loueurs de jet-ski ou plaisanciers pour mettre en jachère certains sites marins pendant six ans », raconte Guillaume Genta, jeune restaurateur et patron du Bureau du tourisme local. La zone comprise entre la pointe des Salins et la pointe des Gabians sera ainsi interdite à la pêche. Une Charte de "l'écoplongeur" est aussi mise en avant pour préserver ce patrimoine marin. "Un des messages est de ne plus nourrir les poissons, et surtout les mérous", explique Pierre Boesch, inquiet devant l'obésité des plus anciens spécimens. Deux zones de mouillages écologiques sont aussi en préparation pour l'été prochain. Ce sont des constellations de bouées fixes permettant aux barges de plongeurs d'éviter que leurs ancres ne déteriorent un peu plus les gorgonnes ou les éponges. Tous les ans, les personnels des clubs sont même mobilisés pour arracher la taxifolia, cette herbe verte fluo qui envahit les prairies de posidonies.
Reste à travailler la sécurité: la mer tue encore chaque années six à huit plongeurs sur Porquerolles. "Le profil type, c'est le plongeur confirmé venu de Paris, fatigué et stressé, un week-end prolongé du printemps, et qui fait un accident", tempère Olivier Oltran, notant que la Fédération préconise dorénavant de limiter à un quart d'heure toutes sorties à plus de quarante mètres. Cinq minutes de plus sous l'eau et il faudrait doubler le temps de palier à respecter pour remonter. Valable en Mer Rouge comme à Porquerolles. http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200728/porquerolles-paradis-de-la-plongee_38393.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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bardass Animateur
Nombre de messages : 1209 Date d'inscription : 21/11/2005
| Sujet: Re: Porquerolles, paradis de la plongée 19/7/2007, 09:58 | |
| Quelques remarques :
Remarque 1 : les bouées fixes. C'est une honte que le parc mette autant de temps à les installer. Elles sont en place depuis plusieurs années dans d'autres sites, comme Saint Raphael, les acteurs économiques s'étant tous mis d'accord. Comment se fait-il qu'un parc national ne soit pas le précurseur de ce genre de pratique ?
Remarque 2 : Les mérous ne se rencontrent pas qu'à Port Cros et sur la Gabinière. Grâce au Parc, le mérou se rencontre maintenant sur à peu près tous les sites de plongées entre Marseille et Nice. Le mérou est casanier, il a son territoire et il le défend. De plus, il vit longtemps, 20 à 25 ans. Comme le mérou n'est plus chassé dans le parc de port Cros, il y en a de plus en plus sur un territoire limité. Le mérou doit donc émigrer vers de nouveaux territoires, de plus en plus éloigné du Parc.
Remarque 3 : les accidents sont nombreux sur Porquerolles, et ont lieu en majorité sur les épaves citées, épaves reposant entre 40 et 60m. Donc plongées profondes, donc risques élevés. Rien n'oblige à plonger sur ces sites, le parc propose plein d'autres sites tout aussi intéressant.
Remarque 4 : le journal n'en parle pas : les plongées sur les iles d'or sont chères, 20 à 30% plus chères que pour les autres sites en Méditerrannée. Et les prix augmentent encore entre juin et septembre. Effectivement, le plongeur est quasi assuré d'y trouver une faune foisonnante. Mais il ne faudrait pas prendre le plongeur pour un pigeon. C'est une impression que j'ai depuis qlq années. |
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