Ce 18 septembre 1928, il fait en métropole un temps plus calme et presque clément. En Guadeloupe, par contre un cyclone a fait 1 200 victimes avec des vents soufflant à plus 200 km/h. Il faudra attendre 1989 pour en revoir un aussi violent.
Monika habite près d'Orléans. Il est 18 heures quand elle rentre chez elle et son attention est attirée sous le buisson qui jouxte sa maison, par un objet brillant. Elle va le ramasser et découvre qu'il est rattaché à une chaine dont le fermoir est arraché car l'anneau qui le tenait est cassé. La montre s'est arrêtée en tombant et place l'heure de la chute à 17h20.
Monika décide que dès demain elle ira au commissariat porter cette montre que son propriétaire a dû perdre. Elle a simplement oublié que demain, elle ne pourra pas se rendre au commissariat car elle doit aller prendre le train pour se rendre à Paris. Monika est couturière et elle a répondu à une annonce d'une grande maison de couture, son rêve depuis qu'elle a fait son apprentissage chez une couturière d'Orléans.
En rentrant chez elle, elle pose la montre sur une tablette près de l'entrée, à côté d'un vase. Son mari la trouve en rentrant de l'étude de notaire où il est clerc. Sans se poser de question, il la glisse dans le vase, trouvant que la montre avec son verre cassé n'est pas décorative.
La montre sera oubliée là plus de 6 mois, jusqu'à ce qu'un matin de printemps, Monika décide de décorer l'entrée avec un bouquet de fleurs qu'elle veut glisser dans le vase. Entendant au moment d'y verser de l'eau, la montre qui remue au fond de celui-ci, elle l'en extirpe se souvenant alors qu'elle aurait du la porter au commissariat.
Six mois ayant passé, Monika se dit qu'elle va apparaître stupide avec sa montre et pire qu'on va lui reprocher sa négligence. Elle place la montre dans un tiroir. Dans la commune, la vie est calme. Il y a bien ce meurtre non élucidé perpétré le 28 septembre dernier dans la rue près de chez Monika. Le directeur d'un garage a été poignardé et détroussé. On a suspecté un garagiste concurrent mais à l'heure présumée du crime, entre 18 heures et 19 heures, il a un alibi en or, il était chez le médecin à une demi-heure des lieux présumés du meurtre. Il n'aurait pu être l'assassin que si le crime avait eu lieu entre 17 heures 15 et 17 heures 45. Mais les certitudes du médecin légiste sur l'horaire l'ont innocenté et faute de preuve, il n'a pas été poursuivi. Si seulement on avait pu établir que le crime ait eu lieu un peu plus tôt, cela aurait tout changé.
La police a pourtant bien cherché partout, dans les fourrés, les buissons et dans les feuilles mortes mais non, elle n'a retrouvé aucun indice probant sur l'heure du crime. Le commissaire a imaginé des complicités mais non, là non plus, rien n'a affaibli l'alibi du garagiste. Monika ne s'est même pas intéressée à l'affaire car elle n'a pas de voiture, elle ne connait aucun garagiste.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).