L'interview-fleuve de Jean-Claude Biver à Collected Man

C'était un peu dommage de laisser cette récente et longue interview confinée au sujet de la nouvelle campagne de TAG Heuer. Donc, après l'interview iconoclaste du taulier avec lui, voici un autre entretien (en anglais), tout aussi enrichissant et franc du collier, du président de la division montres de LVMH:

Citation :

"He (son fils de 18 ans) did the same with Cara Delevingne, because we were sitting in a restaurant and he pointed her out, telling me all about her. I made a note in my little notepad, made a phone call the following Monday and we brought her into Tag Heuer."

"No, in fact, I said to a Swiss journalist this morning as a joke, that we should pay Apple $1 for each watch that we sell, because Apple is doing such a huge job in promoting watches [laughs] [...] When they do that, it makes our job much easier to sell to those 30 million consumers, a quality Swiss-made watch."

"Not exactly. In those days, the battle between quartz and mechanical was quite different because a lot of people believed that quartz would entirely replace mechanical. In the ‘70s and ‘80s, the criteria which determined the quality of a watch was largely down to its accuracy, so when this incredibly accurate technology came along, which mechanical could never compete with, it shook things up. Today, the smart watch and the mechanical watch can coexist."

"Yes, because Zenith were a prisoner of their own history; they didn’t want to open the windows and let some fresh air in. We set about understanding the brand’s core values and we decided that the only way to bring Zenith back was through innovation."

Il parle aussi de l'évolution du luxe, des collaborations, de la customisation, il revient sur son interview au Wall Street Journal, discute de l'éducation en matière horlogère, du rôle de Swatch, de la nécessité d'écouter les jeunes générations, de ses fromages encore une fois (et donc indirectement de l'histoire de l'horlogerie), entre autres thèmes abordés...

Albouk prisonnier de son histoire?Vraiment?Non monsieur Biver au regret de vous contredire.Zenith a crée entre 2001 et 2008 plus de 15 complications que la manuf n'avait jamais développé auparavant et c'était autre chose que des trucs récupérés en catimini chez Tagheuer.
Les amateurs de zenith ont perdu le fil et zenith est devenu un sous-tagheuer.Les designs sont tous les mêmes d'Hublot à tag et zenith.Moi je dis que ça ne marchera pas car on ne construit pas une dynamique sue 2 coups de com meme en faisant un évènement toutes les 18 minutes.Zenith n'est ni un musée pour le Swiss tourisme, ni un labo test pour savoir si une montre va pouvoir etre exploité par Tagheuer ou Hublot.
LVMH a un problème avec zenith et ne sait pas capitaliser ce qu'a construit la manufacture.Ca donne une marque qui s'annonce elle-même comme une startup ce qui est ridicule.Zenith se trompe de cible et oublie ses anciens clients sans savoir s'installer avec des nouveaux.Il y a des exemple de réussite pourtant avec Omega,Longines et aucune boite ancienne ne se plaint d'avoir existé avant d'appartenir à LVMH. On est dans le gâchis.Les palabres sur la marque prisonnière du passé, Nataf l'a déjà joué avec la belle endormie mais subtil, il a surfé sur la vague en modernisant les outillages et en créant des choses. Le zéro c'est lui chez et pour zenith, le Defy21 c'est Babin,le Defy lab c'est Semon pour Tag.

Il y a des choses que je partage et d'autres non.

Zenith a effectivement créé plus de complications entre 2001 et 2008 qu'en 150 ans. Thierry Nataf en sortait une à 2 par an et a lancé Zenith dans des paris audacieux qui ont coûté très cher, le Zéro G en est un. Laurent Besse et Yves Corthesy ont pu s'éclater !
Le contexte industriel de l'horlogerie a changé, beaucoup changé. Jean-Frédéric Dufour a fait énormément pour l'environnement patrimonial de la marque et la culture de son histoire.  Il y a eu dans la suite de son départ un "blanc" considérablement long en terme commercial, une absence coupable qui a précipité Zenith dans le vide. Sans l'intervention directe de JC Biver, la marque aurait eu une très grande difficulté et aller puiser chez Tag Heuer des ressources en ordre de marche fut salutaire.

Zenith ne pourra jamais se départir de son histoire. Ce qui donne confiance dans la marque c'est avant tout ce qu'elle fut. Pour ce qu'elle est aujourd'hui, l'image est en construction. J'ai fait le livre des 150 ans et je regarde aujourd'hui les choses d'un peu plus loin. Lorsque je lis dans un titre de journal que "Zenith est devenu un site touristique", je sursaute car lorsqu'on commence à s'exprimer ainsi il y a une odeur de sapin. Je sursaute tout autant quand je lis que la marque est enlisée dans son histoire car je pense que si elle l'exploitait, elle pourrait démontrer un avant-gardisme et une modernité que je peine à trouver ailleurs mais il y a un travail de fond à réaliser que la manufacture ne sait pas faire faute de temps et d'obligation de résultats immédiats.  Si ce travail avait été fait il y a 3 ou 4 ans comme JF Dufour l'avait commencé, la maison Zenith se porterait beaucoup mieux.

Prenons un exemple, celui de la haute fréquence, il y a 1000 secrets chez Zenith jamais révélés qui seraient des arguments de vente et de plaisir pour les nouveaux clients mais cela reste dans les cartons.

Il a manqué chez Zenith depuis 30 ans, une dynamique mettant en perspective l'histoire avec les nouveaux produits. En s'appuyant industriellement sur l'El Primero Thierry Nataf a évité le pire qui était la suppression de ce calibre et son remplacement par un module sur le calibre Elite. Sa décision fut salutaire mais il aurait fallu aller plus loin.

Il y a un travail énorme à faire comme le dit Julien Tornare dans ses interviews. Il a l'énergie et l'enthousiasme qui a lui aussi manqué à Zenith. Faisons confiance à JC Biver et à Julien Tornare, ce sont des vrais pros.

Albouk a écrit:

Albouk prisonnier de son histoire?Vraiment?

Marrant le lapsus ....

Isosta