Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère
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ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 18:53
Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère.
Edouard Béguelin, horloger suisse implanté au Locle au 19ème siècle a sans nul doute marqué l’histoire de l’horlogerie par son esprit créatif. Concepteur d’un mouvement de chronographe à rattrapante des plus originaux, il n’a laissé que ses montres pour témoigner de son génie. Injustement oublié sans doute parce qu’il a vendu peu de ses créations en Suisse, il reste un horloger brillant que l’approche originale des mécanismes du chronométrage place définitivement à part. La qualité des finitions de ses mouvements nous indique qu’il plaçait très haut la barre de ses exigences.
Un mouvement original et complexe.
Le nom d'Edouard Béguelin s’est injustement égaré dans l’histoire de l’horlogerie suisse. Pourtant cet horloger installé au Locle développa dans la seconde moitié du 19ème siècle, d'ingénieux mouvements de chronographes à rattrapante dont celui-ci est l'un des tout premiers exemplaires. Daté à tort de 1890 dans les rares ventes publiques où ses pièces ont été vendues et confondues avec un second calibre plus tardif également de chronographe à rattrapante, le calibre de Béguelin dont la complexité est visible, ignore la pince de rattrapante et y substitue un subtil train de rouage qui se superpose au niveau de la roue de centre et en est totalement indépendant.
Le système est d'autant plus ingénieux qu'il se combine avec la commande par la couronne pour la remise à zéro alors que la rattrapante démarre avec un poussoir indépendant. Le démarrage de la rattrapante donne lieu à un ballet de déplacement de roues et de bascules qui se rapproche des mécanismes d'automates. Le système mis au point par Béguelin fit parler de nombreux horlogers. « Pourquoi donc ne pas aller au plus simple et utiliser une pince de rattrapante assortie d’une seconde roue à colonnes pour fabriquer son chronographe ? ». L’accès au ressort de barillet souvent utilisé par les horlogers comme un indicateur de la facilité de révision des mouvements ne joue pas ici en faveur de cet instrument. La finition du mouvement est soignée, les anglages sont réalisés avec précision et le rhodiage se marie parfaitement avec le bouchonnage de la platine. La pièce dénote un gros travail horloger dont l’exécution est irréprochable.
Sans nul doute, le système mécanique mis au point par Béguelin est-il complexe et de fait, le temps d’intervention d’un horloger pour assurer un service sur celui-ci est-il nécessairement plus long que sur un calibre classique. Pourtant, ce mécanisme original relève d’un intérêt tout particulier. Il a en effet fallu à son inventeur le concevoir en visualisant toutes les fonctions de manière globale. On dirait aujourd’hui qu’il a dû réfléchir en 3D. Mais cette réflexion n’aurait même pas été suffisante car pour fonctionner, le mouvement de chronographe à rattrapante de Béguelin doit être pensé dans son entier, en imaginant l’enchainement de tous les embrayages et trains de rouages nécessaires à la mesure du temps que celui qui appuie sur le poussoir veut réaliser.
La mise à l'heure par targette (sous la lunette) est classique pour le marché américain mais elle est déroutante pour les Européens habitués à une mise à l'heure en levant la couronne. Le mouvement est efficace et conserve parfaitement l’heure que le chronographe soit ou non enclenché. C’était là l’une des difficultés des concepteurs de calibres dont les mouvements ralentissaient ou s’arrêtaient dès qu’une complication mécanique était activée. Le choix généralisé par la plupart des fabricants, d’un système de fourchette greffée sur le calibre n’est pas indifférent au traitement de ce problème. Il fallait à Béguelin une maîtrise exceptionnelle de son mécanisme pour s’affranchir de tout cela et s’orienter vers une conception originale.
Un automate de mesure du temps
Sous des apparences on ne peut plus classiques lorsque l’on le regarde le cadran, son chronographe est en réalité un instrument très inventif, une sorte de petit automate d’affichage du temps. Plus d’un horloger s’est penché sur le système en s’effrayant de la difficulté qui serait la sienne de démonter puis de remonter ce mouvement qui est à l’opposé de la conception modulaire des mouvements. Béguelin fut à tort pour cette raison, perçu davantage comme un concepteur de mouvements que comme un horloger. Ce type de mouvement n’était à l’époque de sa conception pas encore très convoité. La clientèle recherchait plus souvent des mouvements simples de chronographes à des prix abordables pour des utilisations courantes qu’elles fussent à finalité industrielle, militaire, sportive ou automobile. En effet, l’invention du chronographe moderne est à la fin du 19ème siècle encore très récente et la lecture d’un tachymètre ou d’un télémètre n’est pas à la portée de tous.
La concurrence massive sur ce type de montres fit que Béguelin eut quelques difficultés à placer ses produits en Suisse. La concurrence de Longines et d'Heuer, ainsi que de Valjoux, Lecoultre ou Barbezat Baillot (Le Phare) était particulièrement forte et Béguelin n'avait pas leurs moyens pour s'imposer, d'autant que les chronographes à rattrapante relevaient d'une demande marginale de la clientèle. Il dut par conséquent, exporter ses montres et choisit essentiellement le territoire Nord-Américain et surtout la Grande-Bretagne. Connu dans le milieu du chronométrage des courses de chevaux, c'est là qu'il imposa le mieux sa maîtrise des calibres de chronographes à rattrapante. Cela se situe avant l'essor de l'automobile et des compétitions qui l'accompagnèrent. Le sport automobile accrut sensiblement la demande de chronographes performants. Trop techniques pour le simple automobiliste, les chronographes Béguelin étaient souvent emboités dans des carrures en or de 14 carats ou des boites plaquées or ou encore en argent. Le motif de la gravure des fonds identifie souvent leur finalité.
Une rareté
Rares en Europe, souvent aujourd’hui très abimés ou en épaves, le faible nombre de pièces qui ont traversé le temps sans subir d’outrages horlogers méritent une attention particulière comme tous les chronographes dotés de calibres originaux qu’évitent les amateurs des rhabillages de mouvements de chronographes plus courants. Les deux roues à colonnes bien visibles attestent de la difficulté d'usinage qui incombe à leur fabrication. Elles sont ici assez simples mais très efficaces. La marque disparut au tournant du siècle et ce qui fut exploité jusqu'à la première guerre mondiale et après 1880 sous le nom d'Edouard Béguelin avait été créé par cet horloger passionné qui ne produisit ses montres qu'en petites quantités. Béguelin a imprimé son nom dans la mémoire du Locle comme un horloger de grand talent, inventif et créatif. Il fait à ce titre partie du patrimoine horloger historique de la Suisse. Un tour d'horizon rapide des ventes publiques ne laisse pas voir plus de trois ou quatre pièces de ce type sur les dernières années. Il est évidemment difficile d’établir une statistique fiable du nombre de pièces fabriquées mais il ne fait aucun doute que la diffusion fut limitée.
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ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 19:01
Béguelin était un authentique génie de l'horlogerie hélas tombé dans un quasi oubli. Cet article a demandé beaucoup de temps et il n'existe que très peu de choses accessibles sur le net. Son chronographe atypique est une véritable curiosité…
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tittou Animateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 19:04
Vite, achète et dépose le nom de ce génie, avant que JCB ne le fasse. et sans vouloir t'offenser, mais un génie quasiment connu que de toi, ce n' en était peut être pas un...Sinon les livres sérieux en auraient peut être parlé.
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 19:20
tittou a écrit:
Vite, achète et dépose le nom de ce génie, avant que JCB ne le fasse. et sans vouloir t'offenser, mais un génie quasiment connu que de toi, ce n' en était peut être pas un...Sinon les livres sérieux en auraient peut être parlé.
Non, il y a des tas d'horlogers géniaux moins connus que ceux que la sous-culture moderne nous livre dans une approche marketing facile. Un exemple : Rieussec considéré comme l'inventeur du chronographe jusqu'à ce que Louis Moinet apparaisse avec un support marketing balayant Rieussec. Personne n'a cherché à vraiment comprendre pourtant l'invention de Rieussec qui avec un même instrument, chronomètre par exemple plusieurs compétiteurs lors d'une épreuve, est une vraie avancée vers le chronographe moderne bien davantage que l'instrument de Moinet .
En admettant que Moinet soit aussi génial que Rieussec qu'il a précédé de 6 ans, ne faut-il pas considérer que le vrai inventeur du chronographe est l'horloger genevois Jean Moïse Pouzait qui, en 1776, déposa un mémoire où il décrit déjà le principe d'une montre flanquée d'une trotteuse indépendante que l'on peut enclencher ou stopper à volonté. Certes à l'époque il n'y a pas de remise à zéro mais son mouvement proche de la foudroyante divise la seconde en 4 ou 5 fractions. En outre, l'invention de Pouzait implique de noter le début de la mesure et de faire un calcul puisque la trotteuse ne revient pas à zéro mais les successeurs de Pouzait n'ont fait que perfectionner un concept de 1776 ...
Qui est le plus génial ? Rieussec que l'histoire sert depuis un siècle, Moinet que nul ne connaissait jusqu'à il y a 3 ans ou Pouzait que tout le monde ignore ?
Il ne faut pas confondre génie et notoriété !
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arbigoud Permanent passionné
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 19:22
tittou a écrit:
un génie quasiment connu que de toi, ce n' en était peut être pas un...Sinon les livres sérieux en auraient peut être parlé.
haha, que dire … des génies il n'y en a heureusement pas que des connus
quoi, un génie ce musicien ? il a sorti un disque au moins ? Jamais vu à la TV, comment peut-il être génial
on en croise tous, si ce n'est pas le cas, il faut sortir un peu
tittou Animateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Sam 29 Sep 2018 - 21:17
Je suis d'accord, mais j'étais sous un mode , tu me connais depuis assez longtemps pour le savoir que je suis très second degré.
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Dim 30 Sep 2018 - 16:13
Il n'en reste pas moins que Béguelin a conçu ses montres comme des automates et que ses mécanismes sont d'une véritable originalité. Il mériterait sans aucun doute davantage d'intérêt.
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Saturne Permanent passionné
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Dim 30 Sep 2018 - 17:21
ZEN a écrit:
ses pièces ont été vendues et confondues avec un second calibre plus tardif également de chronographe à rattrapante, le calibre de Béguelin dont la complexité est visible, ignore la pince de rattrapante et y substitue un subtil train de rouage qui se superpose au niveau de la roue de centre et en est totalement indépendant.
[...]
Le système mis au point par Béguelin fit parler de nombreux horlogers. « Pourquoi donc ne pas aller au plus simple et utiliser une pince de rattrapante assortie d’une seconde roue à colonnes pour fabriquer son chronographe ? ».
En voyant les photos et en les comparant au texte, je me demande si ça n'est pas toi qui confonds ce calibre avec un autre?
Il n'y a pas de pince de rattrapante, d'accord mais je cherche encore le "subtil train de rouage qui se superpose au niveau de la roue de centre et en est totalement indépendant" qui remplacerait la pince de rattrapante.
Par contre il y a bien deux roues à colonnes : n°1 pour la partie chronographe simple, qui est ici tout à fait classique (au passage, la roue entraîneuse n'est pas d'origine) n°2 pour la rattrapante
Et le mécanisme que tu nous présente n'est pas plus "complexe" qu'une rattrapante classique, il est même plus simple. Commençons par les pièces qui sont identiques à une rattrapante classique : 2 Roue à colonne de rattrapante a Grande bascule avec son cliquet b Sautoir de roue à colonnes c Ressort de grande bascule f Roue de rattrapante avec son levier doté d'un galet en rubis et son ressort de rappel (qui semble manquant ou cassé sur la photo)
Les différences maintenant : d frein de rattrapante (1/2 pince de rattrapante) e ressort du frein
En fait sur ce calibre, Béguelin a diminué le nombre de pièces en bloquant la roue de rattrapante d'un seul côté au lieu de le faire de part et d'autre. Il a supprimé une branche de la pince en somme. Une modification astucieuse mais avant de parler de "maîtrise exceptionnelle", de "génie", etc. j'attendrai d'être confronté aux autres calibres de Monsieur Béguelin auxquels se réfèrent peut-être les commentaires d'horlogers que tu nous cite.
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Dim 30 Sep 2018 - 19:00
Merci de tes observations toujours pertinentes, Saturne. Pour la Roue F, il faudrait que je fasse les photos sous un autre angle mais elle est complète.
Il faudrait une image animée pour mieux comprendre les "automatismes" du calibre. Il est sale et aurait besoin d'une révision mais lorsque la roue (non numérotée) vient s'engrener, on comprend à quel point le système est différent. La photo, je le concède n'est pas probante.
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Leopal Membre référent
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Mar 2 Oct 2018 - 13:45
J'ai lu ça dans le dernier LRDM. Belle pièce, de ta collection perso?
ZEN Rang: Administrateur
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Sujet: Re: Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère Mar 2 Oct 2018 - 15:16
Oui ... j'ai du mal à écrire sur ce que je n'ai pas #-Qt:
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Découverte : Edouard Béguelin, génie de la mécanique horlogère