ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Centenaire de l'armistice de 1918 : Des montres qui ont marqué l'histoire . Lun 5 Nov 2018 - 9:01 | |
| 100 ans ! C'était il y a seulement 100 ans ! C'était hier. Une guerre qui commence comme une guerre napoléonienne et se termine comme une guerre moderne. Le froid, la boue, le sang, l'odeur de la mort. Cette guerre qui a anéanti tant de vies, tant de papas qui n'ont pu tenir leurs enfants dans les bras, cette guerre "usine à orphelins" fut aussi une guerre accélératrice de l'industrie, de la modernité. L'automobile, l'aviation, l'armement, les transports en général et l'horlogerie ont été boostés par la grande guerre. A l'heure où les hommages se multiplient tandis qu'il n'existe plus aucun survivant de cette guerre, voici 4 sujets horlogers. On aurait pu en choisir d'autres avec les "petites" montres de poilus. On aurait pu aussi choisir de parler des montres portées par les Allemands, on disait "les boches", on aurait pu parler des montres des Anglais aussi ... Les 4 sujets que j'ai retenus sont ceux d'un chronographe LIP, d'une montre qui raconte elle-même sa triste histoire, des montres des Signal Corps, ces Américains qui sont venus reconstruire les communications téléphoniques et radio sans trop savoir où était la France et des Corps of Engineers qui ont reconstruit les ponts et les routes. Les montres présentées sont "historiques" et 100 ans après, elles portent toujours la vie de leurs mouvements pour mesurer le temps. - Citation :
Le Chronographe LIP aux mains des armées de la première guerre mondiale
Les chronographes sont parmi les premiers instruments de précision dont furent dotés les militaires lors de la première guerre mondiale pour améliorer le réglage des tirs. La firme française LIP fut l’un des fournisseurs institutionnels des armées et livra plusieurs milliers de pièces aux militaires. La marque, très populaire, gagna en notoriété et rivalisa avec les plus grandes maisons suisses.
La naissance d’une grande firme horlogère
En 1867, Emmanuel Lipmann, avec ses fils Ernest et Camille, fonde un atelier d’horlogerie sous l’enseigne « Comptoir Lipmann ». L'atelier devient, en 1893, la « Société Anonyme d’Horlogerie Lipmann Frères ». En 1896, le « Chronomètre Lip » est commercialisé et LIP devient la marque de la manufacture horlogère et prend alors place sur les cadrans des montres. La manufacture produit à ce moment, plus de 2 500 pièces par an. LIP ne va alors cesser de progresser autant dans la diversité des produits que dans les volumes fabriqués. La marque pratique de véritables opérations marketing et la publicité devient omniprésente dans tous les journaux de l’époque. La concurrence est féroce face aux manufactures suisses avec lesquelles LIP rivalise avec habileté et malice. Les Lipmann qui font de nombreux déplacements en Suisse maitrisent parfaitement les orientations à donner à la production pour conserver des marchés sur lesquels les Suisses viennent également se battre.
Une politique de communication intense a donné des ailes à LIP
Lorsqu’éclate la première guerre mondiale, LIP est sans doute l’une des marques qui investit le plus dans la publicité. Très vite, l’armée française déjà cliente de LIP, va commander pour ses artilleurs des chronographes afin de faciliter le réglage des tirs. En connaissant la distance à laquelle était placé l’ennemi et le temps mis par un obus à atteindre un point donné, on pouvait avec un bon chronographe adapter l’angle de tir et ainsi atteindre l’objectif à la distance voulue. La manufacture annonce en 1916 avoir vendu des milliers de pièces aux armées françaises et alliées. Les références d’inventaires militaires à quatre chiffres gravées sur les pièces LIP attestent de la véracité de ces affirmations. LIP ne fabrique pas ses ébauches de chronographes mais les achète en Suisse. Ce sont essentiellement des mouvements Valjoux que la firme n’hésite pas parfois, à modifier pour y ajouter une note propre à « LIP ».
Une marque omniprésente aux côtés des poilus
Les montres livrées aux armées françaises sont gravées par ces dernières sur le fond « Guerre SG » suivi d’un numéro d’inventaire. La plupart des montres chronographes à vocation militaire livrées étaient en acier noirci, matière préférée au métal nickelé et à l’argent plus onéreux. Les cadrans sont marqués « LIP », « Chronographe LIP » ou « Chronotachymètre LIP ». Les différentes versions ont sur le cadran en émail, à de rares exceptions près, un double marquage des heures en périphérie avec au centre et en rouge, les heures postérieures à 12 heures. L’armée a manifestement privilégié la lisibilité des pièces et a quasi systématiquement opté pour des chiffres arabes. L’illettrisme des soldats en 1914 était relativement courant et l’armée devait « former » ses troupes à la lecture des cadrans et parfois leur apprendre à lire les chiffres, voire leur enseigner la lecture de l’heure.
L’armée française a beaucoup joué le jeu de la préférence nationale dans le choix de ses montres, en privilégiant la manufacture de Besançon. Les Lipmann n’hésitaient pas à intervenir au plus haut niveau pour défendre les intérêts de leur entreprise. Leurs efforts furent largement payants et la notoriété de LIP s’élargit grâce à la livraison de pièces aux militaires. Parmi les concurrents directs de LIP, Zenith dont une filiale était installée à Besançon ne bénéficia pas des mêmes attentions militaires de la part de l’armée française.
La marque LIP était à l’époque très populaire. Il était courant que des poilus portent à titre personnel des Lip, soit de poche, soit des montres bracelet. Chez LIP, en livrant les armées, on savait que cela renforçait la notoriété de la marque bien au-delà des garanties de commandes que cela offrait à la manufacture. Les porteurs de montres plaçaient autant de fierté à annoncer qu’ils portaient une LIP que ceux qui avaient choisi Longines ou Omega pouvaient en avoir. Voir des pièces LIP utilisées par les militaires procurait un sentiment de fiabilité et de longévité des instruments. La manufacture en communiquant dans ses campagnes de publicité sur son soutien aux armées, se rend ainsi encore plus populaire.
Un dynamisme à toutes épreuves
Lip va aussi soigner son réseau de distribution. Les montres bien conçues et fiables sont aisées à réparer et les détaillants se voient consentir des facilités de paiement s’ils font de LIP leur marque leader. Les représentants de commerce chargés de faire vivre le réseau de distribution maintiennent un contact régulier avec chaque détaillant dont le stock est renouvelé rapidement. La manufacture met même à disposition des clients, des montres de SAV pendant le temps des réparations, une pratique héritée des Américains.
LIP fait preuve d’une dynamique sans pareil à un moment crucial de l’histoire de l’horlogerie, histoire qui coïncide avec la guerre au cours de laquelle la montre bracelet va se répandre et venir progressivement se substituer aux montres de poche qui vont tout de même demeurer encore en tête des ventes, plus de 20 ans, avant d’être dépassées en volumes par les pièces de poignets.
LIP ira pendant la guerre jusqu’à personnaliser les montres en diffusant sur ses cadrans, des messages glorieux ou encourageants à côté du nom de la marque. Il n’est pas une idée que LIP n’ait pas exploitée avant ou simultanément aux autres marques suisses. Le succès du chronographe est immense également auprès de la clientèle civile à laquelle LIP offre le choix entre l’acier et l’argent ou l’or.
L’image de LIP après la première guerre mondiale est celle d’une manufacture proche des besoins de ses clients et largement diffusée jusqu’à la moindre commune de province. LIP fut l’une des firmes qui assura la conquête sociale de la détention individuelle de l’heure juste, une marque transgénérationnelle dont on achetait les montres avec la certitude de pouvoir les céder à ses enfants.
Les armées finirent par réformer dans les années 30, les chronographes utilisés pendant la première guerre. L’évolution des armements rendit ces pièces obsolètes même si les militaires lors de la seconde guerre mondiale utilisaient encore des chronographes de poche et notamment ceux de LIP ou Airain. Témoins d’une époque, ces instruments de précision marquèrent les prémices des guerres modernes, celles où l’aviation allait devenir un redoutable moyen d’aller à la rencontre de l’ennemi avec à bord, des instruments tels les compteurs ou les altimètres que les horlogers allaient également fournir aux armées.
Droits réservés - 2015 - Forumamontres - Citation :
L'histoire vraie et exceptionnelle d'une LIP que nul n'oubliera...
Elle, on l'appelait Loulou et lui, c'était Gontran. Ils s'aimaient comme deux jeunes en pleine force de l'âge peuvent s'aimer en passant de l'adolescence à l'âge adulte. Ils se connaissaient depuis l'enfance et habitaient le même village. C'est en 1912 que leur amitié s'est transformée en amour, un sentiment puissant teinté de complicité et de don de soi. Ils n'avaient que 16 ans quand ils se sont jurés de ne jamais se quitter. Ils se retrouvaient secrètement derrière la grange du père Fournier, un fermier du coin. Là au printemps 1912, pour la première fois, Loulou et Gontran se sont embrassés. Loulou en mourrait d'envie depuis longtemps mais Gontran bien trop timide, ne savait pas s'il pouvait oser. Il avait tellement peur de perdre le regard profond de Loulou et son petit sourire entendu. C'est qu'elle est jolie Loulou et elle a en plus cette tendresse quasi-maternelle qui fait littéralement fondre Gontran.
Lorsque la guerre éclate en 1914, Loulou est tétanisée à l'idée de voir partir Gontran. C'est impossible qu'on lui arrache son amour de cette manière au moment ou le couple envisage le mariage. Loulou imagine déjà sa robe de mariée, une robe que sa mère lui coudra avec la Singer à pédale qui trône dans la salle de séjour de la maison familiale. Gontran y est déjà reçu comme le futur gendre, on l'apprécie comme un fils. Mais l'ordre de mobilisation tombe en juillet 1916. Gontran va partir dans deux semaines, début août. Il lui lâchera la main et l'embrassera de loin en lui faisant signe tant qu'il l'apercevra depuis la fenêtre du train.
Loulou a un mauvais pressentiment et avec toutes ses économies, elle décide d'offrir à Gontran un objet porte bonheur qui ne le quittera pas, une Lip qu'elle a vue dans la vitrine du bijoutier. C'est l'inscription sur le cadran qui l'a séduite car elle pense qu'avec de tels mots, le mauvais sort sera conjuré.
"Chronomètre Lip avec le souhait qu'il ne marque pour vous que des heures heureuses" Forcément la montre sera un porte bonheur. Gontran ne la quittera jamais !
Loulou l'aurait voulue en or ou en argent mais ses économies suffisent à peine à payer la version en métal blanc. Il y a sur le fond une commémoration et une inscription qui rappelle les fronts de cette salle guerre.
Loulou n'a pas les moyens de faire graver un monogramme sur la montre. Déjà le bijoutier lui a consenti une remise et lui a expliqué que cette montre n'est pas un modèle ordinaire. "C'est un chronomètre ! Vous voyez, il est vendu avec un bulletin de marche, c'est un très beau mouvement !"
Loulou voulait le meilleur pour son Gontran. Lorsqu'elle lui offre la montre, elle ne sait pas cacher son émotion. Gontran en découvrant l'inscription sur le cadran promet qu'il ne la quittera jamais et qu'elle sera son porte chance. Loulou prend la main de Gontran et la pose sur sa poitrine. "Tu sens mon cœur qui bat" Il sourit ... Il s'arrêtera si tu ne reviens pas." Elle fond en larmes. Loulou retient les siennes.
Il pleut ce dernier jour de juillet. "Je ne veux pas que tu partes ! lui dit Loulou sur le quai de la gare." Gontran monte courageusement dans le train avec les autres qui sont appelés en même temps que lui. Il sont tous très jeunes. Certains ont encore des visages d'enfants. Loulou est si triste, le regard embué par les larmes, elle ne peut que deviner que Gontran lui fait signe mais elle ne le voit plus. Sa main s'anime avec son mouchoir et dans un bruit terrible, la locomotive entraine les voitures où les jeunes gens tentent une dernière fois de dire adieu à leurs familles. Les parents de Loulou prennent leur fille par les épaules et l'entrainent vers la maison. "Il reviendra, tu verras, vous serez heureux ensemble et puis la guerre ne va plus durer longtemps."
Pour Gontran, la guerre ne durera effectivement pas longtemps. A Maurepas, le 24 août 1916 lors de la bataille de la Somme, Gontran est tué par un obus. Son corps est ramassé mais comme il a conservé sa plaque et sa montre sur lui, on pourra rendre ses affaires à sa famille. La montre est restituée à Loulou par les parents de Gontran qui ont reçu une lettre du service de la guerre. Loulou s'effondre, sa vie vient de basculer, plus rien ne sera comme avant. Son bonheur ne sera jamais complet. Elle grave elle-même avec la pointe d'un clou quelques mots à l'intérieur du fond de la montre de Gontran.
Elle accroche une chainette à la montre et ne la quittera plus. Le monogramme sur le fond fut gravé bien plus tard. Loulou a mis des années pour reprendre goût à la vie. C'est difficile de faire partie d'une génération perdue. Dans les années 1925, elle s'est mariée avec un garçon du village, un très bon ami de Gontran qui lui non plus ne l'a pas oublié. Mariage d'amour ou de raison, Loulou est devenue maman deux ans plus tard. Tous les ans jusqu'à son dernier souffle, elle est allée dans la Somme le 24 août sur le cimetière militaire. Gontran y est quelque part. Loulou avait intuitivement désigné une croix où elle venait parler et se recueillir. Elle y racontait tout ce qu'elle faisait comme pour faire approuver par Gontran qu'elle avait eu raison de continuer à vivre. Cette histoire n'est pas une fiction, c'est juste le récit de deux vies brisées par la guerre et qu'une montre LIP à liées pour l'éternité.
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Droits réservés - Joël Duval - Forumamontres - Août 2017 - Citation :
Les pièces militaires fabriquées par ZENITH pour les armées du monde entier L'horlogerie a historiquement évolué considérablement comme d'autres produits de l'industrie avec l'évolution des transports, les chronomètres de marine ont ainsi fait évoluer la précision. Les militaires ont de tous temps contribué à l'exigence d'instruments fiables et performants pour affronter des utilisations mettant rudement à l'épreuve le matériel mais aussi faisant émerger des exigences imposées par le terrain. La première guerre mondiale a ainsi fait passer définitivement les montres, des poches vers les poignets. Toutes les armées ont eut à chaque guerre des besoins de garde temps en volumes et en qualité qui ont placé l'horlogerie suisse au rang de premier fournisseur des armées. Zenith qui fut l'une des toutes premières ùmanufactures à bord des premiers avions militaires détient en ce domaine une expérience et une légitimité toute particulière. Les pièces militaires ont toute une histoire qui leur est propre dans un passé récent qui a marqué le temps. L'histoire de ces montres est aussi celle des hommes qui furent les acteurs de ces périodes historiques de notre humanité.
L’US Signal corps
Les Signal corps sont un corps militaire américain chargé de la gestion des communication notamment interarmées. Créé en 1860 par Albert J Myer, les Signal corps eurent un rôle fondamental pour aider l'armée française dès 1918 et établir des transmissions. Travaillant dans des conditions difficiles, les Signal corps mirent au point des modes de diffusion des informations parfois complexes pour toujours garantir les interconnexions entre armées.
Pionniers de l'aviation militaire moderne en 1908, les frères Wright ont effectué des vols d'essai du premier avion de l'armée construit selon les spécifications des Signal corps. L'aviation militaire américaine est d'ailleurs restée sous le contrôle des Signal corps jusqu'en 1918, quand elle s'est transformée en Armée de l'air américaine.
Les signal corps sont omniprésents dans tous les développements technologiques modernes des armées et des communications. Aux alentours de 1917, ZENITH équipe notamment l’Armée américaine. Plusieurs marques américaines et suisses sont sollicitées pour doter la British royal flying corps et l’US Signal corps. La manufacture du Locle fournit à cette occasion des montres bracelets avec trotteuse à six heures sur cadran en émail blanc. Les cadrans de ces montres, rendus luminescents par une peinture au radium, permettaient une lecture nocturne de l’heure facilitée également par les aiguilles Mercedes également luminescentes.
Les boites d’une taille d’environ 33 mm ou plus sont en métal blanc et les calibres, en général des 13 lignes de 15 rubis, sont dotés d’une raquette à disque excentrique. Leur construction et leur architecture sont très proches de celle des mouvements des montres de poche, dont ils sont la duplication sous un diamètre réduit. D’une précision absolue, ces montres disposent d’un balancier Guillaume à vis, coupé et bimétallique, ainsi que d’un spiral Breguet. Près d’un siècle après leur fabrication, les montres des Signal corps passent aisément l’épreuve de contrôle de réglage sur les vibrocomparateurs électroniques modernes. Elles furent portées par les soldats américains chargés des communications par radio, télégraphe ou téléphone et en particulier par des reporters propagandistes du corps expéditionnaire américain qui s’engagea à coté des alliés dès 1918. Ce marché fut partagé, pour ce qui concerne les firmes suisses, notamment avec Omega et Longines, concurrents historiques de ZENITH. Les boites sont parfois grillagées pour en protéger la face antérieure des chocs tout en préservant la lisibilité de l’heure.
Les montres ZENITH des Corps of engineers
Le Corps des ingénieurs de l'armée américaine est une institution dont l'objet est la gestion du génie civil rattaché au département de la défense américain et à l'armée de terre américaine. Cette institution fut créée en 1775 pendant la Guerre d'Indépendance lorsque le congrès continental a autorisé le premier chef des ingénieurs à bâtir des fortifications à Bunker Hill.
A l'époque, le corps était notamment composé de français engagés par George Washington. Sept ans plus tard, le corps se fixe à West Point et devient la première académie militaire américaine.
Ce corps allait rester lié à la France durablement et lors de la Première Guerre mondiale, il s'engagea le 6 avril 1917 aux côtés des alliés. Dès le mois de juillet 1917, les soldats américains étaient à Paris et sur le front dès octobre où ils s'engageaient lourdement dans les combats contre l'Allemagne. Au total, l'US Army a engagé plus de 1,2 millions de combattants en Europe et essuyé 117 000 pertes humaines lors de la signature de l'armistice. L'europe fut un immense terrain de réorganisation des infrastructures pour le Corps of engineers. Il fallut reconstruire les infrastructures ferroviaires et routières, les ponts, les chaussées... Il fallut aussi installer des troupes dans les forêts pour exploiter le bois, réinstaller les zones portuaires et les voies fluviales, mettre en place des circuits de communications pour faire circuler les produits de première nécessité pour les populations et relancer les industries.
Les premières montres apportées par les Corps of engineers furent des montres Hamilton. Héritières des railroads, montres des chemins de fers choisies pour leur ultime précision, ces montres étaient conformes au cahier des charges mis au point pour les montres de chemins de fer américaines. La précision devait être supérieure à 30 seconde par semaine.
Le Corps of engineers débarqua ainsi en Europe avec un millier de montres Hamilton destinées à la supervision des opérations de remise en état des chemins de fer français et à leur fonctionnement. Une fois en Europe, le Corps d'ingénieurs passa commande de 10000 pièces de deux types :
- Des chronographes uniquement destinés à des mesures de temps courts (commande faite auprès de Vacheron Constantin)
- Des montres classiques chronomètres de poche (Ulysse Nardin, ZENITH, Vacheron Constantin)
Le volume imposant et l'urgence affectée aux délais de livraison eut pour conséquence que Ulysse Nardin et Vacheron Constantin se tournèrent vers des sous-traitants tandis que ZENITH, très bien structuré pour des fabrications en volume, produisait en interne toutes les pièces qui lui étaient commandées. L’armée américaine sollicita ainsi la manufacture ZENITH afin de doter ce corps détaché avec des montres d’observation. Dotées de cadrans blancs en émail avec des chiffres arabes peints au radium et d’aiguilles Mercedes également luminescentes grâce au même procédé, les mouvements de ces montres, des 19 lignes, sont alternativement équipés selon les livraisons, de calibres 15 ou 17 rubis et donc avec le cas échéant un empierrement de l’axe central pour les dernières versions, notamment celles livrées en 1918.
Sans aucun doute cette amélioration est un moyen pour ZENITH de livrer des mécanismes qui se placent au niveau de la concurrence américaine qui empierre généreusement les mouvements des montres vendues aux militaires. Tous les calibres sont également assortis d’un balancier autocompensé bimétallique à vis et d’un spiral Breguet. _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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