Le plaisir incomparable des savonnettes.
Les savonnettes avait cette élégance désuette d'obliger pour voir l'heure à sortir sa montre de sa poche et à appuyer sur la couronne pour libérer l'ouverture.
Un geste précieux, réservé à des montres haut de gamme faites pour des gens d'une certaine qualité. La matière précieuse des boites, en plus belle quantité dans une savonnette à cause du couvercle supplèmentaire qui protège le verre après consultation du garde temps.
Etait-il à l'époque dans les années 1910/1920 lorsque ces montres furent vendues impoli de regarder l'heure, signe de lassitude à l'égard de son interlocuteur, indéniablement oui puisque dans la littérature du 19ème siècle on lit déjà dans la bouche des personnages des propos reprochant aux autres de témoigner leur hâte à partir par un coup d'oeil furtif sur le cadran de leur montre.
C'est que ces savonnettes pouvaient être superbes en or, en argent , en plaqué laminé ou simplement en maillechort, décorée ou non par un médaillon ou un guillochage fait avec soin et méthode. Ces montres sont souvent en bel état quand elles n'ont pas perdu leur lunette.
Plus recherchées que les goussets classiques, elles correspondaient pour leurs propriétaires à une marque de qualité.
La petite bourgeoisie en fut friande, les années folles les ont un peu passées à l'arrière plan avec pour compenser la perte du couvercle supèrieur la décoration extrème du fond.
La savonnette tient son nom de sa forme, on aime la toucher, la caresser entre ses mains, lisse et mystèrieuse.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).