C’est en 1993 que ZENITH présenta pour la première fois la
Rainbow et en lança en fin d’année la commercialisation. La marque étoilée reprenait les recettes éprouvées avec son modèle dit « Deluca » du nom d’un distributeur Italien qui en avait commandité une réalisation adaptée à son propre marché et dont ZENITH avait généralisé la distribution.
Le modèle "étanche " préexistant datait d'avant l'arr^ret de la production du el Primero en 1975. Le cadran en était différent avec des index de forme rectangulaire au tritium, des aiguilles lances, des poussoirs classiques non protégés et la simple mention « Automatique » sur le cadran sans référence au El Primero.
Avec la
Rainbow, ZENITH voulait tirer vers le haut sa collection en offrant un nouveau boitier sportif à son calibre prestigieux, boitier équipé d’un verre saphir, d’une lunette tachymétrique fixe ou tournante pour des modèles de plongée puis propres aux pratiques aéronautiques et susceptibles de bénéficier d’une étanchéité adaptée à tous les usages.
La boite n’abritait pas d’ailleurs que le El Primero mais aussi des calibres classiques dont à partir de 1995, le fameux Elite élu calibre de l’année par la presse spécialisée Allemande l’année de sa sortie en 1994.
Au-delà du boitier caractéristique ZENITH a offert a sa montre outre des bracelets cuir des bracelet acier dont le confort demeure une référence rarement égalée.
Le modèle démarre le nouvel Esprit de ZENITH pour repartir à la conquète du milieu de gamme de qualité. En 1993, les responsables de ZENITH sous la Direction de François Manfredini et Didier Leibundgut de l'époque sont convaincus que la montre mécanique va connaitre un nouvel essort et qu'il faut jouer la carte de la manufacture au travers de modèles misant sur la qualité. ZENITH sort donc de sa timidité et des modèles produits à coût limité comme pouvait l'être la DeLuca.
Avec la
Rainbow, ZENITH soigne la finition, le choix du bracelet massif et confortable. Le choix de la boite se fait en cohérence avec celle des Chronomaster qui seront la version chic d'une collection totalement redessinée dès le catalogue 1994. L'objectif est de purger la collection des ses dessins de boites passées et de se placer en rupture totale avec les années quartz. L'opération n'est pas simple car à cette époque les détaillant ont de gros stocks de montres à quartz dont Zenith les a innondés pendant des années.
Tout le mondre retrousse les manches. Les détaillants jouent à fond le jeu du renouvellement, ZENITH leur offre des tarifs préférentiels dans son catalogue professionnel "Bonnes affaires" pour vider les stocks de montres à quartz.
La
Rainbow immédiatement adoptée par le public et par la presse connait un vif succès notamment pour certains modèles plus particulièrement encore sur les marchés Nord-Américains ou Italiens. Tel fut par exemple, le cas du modèle de plongée acier et or à cadran bleu dont les rares modèles encore en stock ou d’occasion chez quelques revendeurs s’arrachent entre collectionneurs.
La présentation à la foire de Bâle en 1997 puis la production en Novembre de cette même année du modèle Fly-back après un appel d’offres lancé par l’armée Française en 1995 paracheva le succès de la collection
Rainbow.
La montre remarquable par ses couleurs d’abord distribuée sur un bracelet acier puis sur cuir et enfin en version à cadran et lunette noire reçut l’adhésion rapidement des amateurs de calibres haut de gamme dans des montres faites pour résister aux sports extrèmes avant d’être prisée aujourd’hui, des collectionneurs qui la laissent rarement s’éterniser sur les présentoirs…
Les stocks sont importants, la régulation de la production est un peu un problème à l'éqoque et ce depuis la création de la marque.
ZENITH se refait une image et prépare dans l'ombre des "coups" médiatiques avec sa
Rainbow Fly-back mais courant 1998, Paul Castella le propriétaire décide de céder ZENITH. Il se confie à François Manfredini et à certains collaborateurs de la marques. Les groupes du luxe sont en pleine moisson de firmes horlogères. LVMH s'est fait griller pour IWC et Jaeger LeCoultre. ZENITH n'a pas tenté Richemont qui au vu du prix, de l'outil de production et de son ancienneté a reculé. LVMH saisit l'affaire ...
Le groupe découvre l'horlogerie, la manufacture, et apporte ses équipes de Direction, Thierry Nataf arrivera un peu plus tard . L'analyse faite par LVMH débouche sur la conclusion qu'il faut pousser l'image vers le haut de gamme car le calibre est vendu sous sa vraie valeur comparativement aux autres marques. Par ailleurs, il faut investir rapidement pour un renouvellement complet de l'outil de production. Comme toujours dans ces cas là, chacun croit avoir la solution...
La
Rainbow est considérée comme scotchant l'image de ZENITH vers le milieu de gamme, le modèle est arrêté car en outre, son dessin est analysé comme ayant vieilli. La fly-back passe à la trappe avec le modèle principal. La décision est subite et les stocks seront lachés sur tous les marchés pour donner de la trésorerie et rééquilibrer les stocks. On est en 2001.
Ventes privées, marchés asiatiques et américains sont indirectement ou directement inondés de montres qui sont discountées. Certains hurleront à l'erreur mais comment avancer avec 2 ans de stocks ?
La
Rainbow reste au catalogue jusqu'en 2002 et sera affichée avec les augmentations de prix que ZENITH doit appliquer pour équilibrer sa situation financière. Le réseau de distribution est modifié, réduit pour éviter que des montres ne dorment en vitrine des mois et ne cassent l'image de la marque. Les revendeurs haut de gamme qui auparavant refusaient ZENITH car poas assez haut de gamme, se mettent à courir pour obtenir la distribution car c'est LVMH qui a pris les commandes.
Les petits détaillants qui avaient fait le tissus de la distribution sont abandonnés , le nombre de points de vente réduit, les marchés étrangers fouillés et cap est mis sur le haut de gamme ...
Ce sera le début d'une autre aventure...