Le scénario
Tandis qu'il est confiné chez lui avec un cancer en phase terminale, Victor Plopov s'allonge sur son lit et médite sur sa vie. Il a chargé son pistolet et se demande s'il doit ou non appuyer sur la détente. Libération ou lâcheté, cet ancien premier vendeur en horlogerie, licencié juste avant le confinement vient d'être quitté par sa femme qui lui a volé ses économies et son chien. Entre ses réflexions conscientes et ses absences mentales, il mène une réflexion sur le Coronavirus dont il est atteint, le recours à l'Hydroxichloroquine et l'avortement au delà de 14 semaines à laquelle sa fille de 14 ans doit avoir recours.
Le making Off
Les 3 h 45 du film font alterner le spectateur entre espoir et compassion. La musique intuitive de Stefano Guiggi qui utilise un violoncelle comme grosse caisse sert un scénario dépouillé de moins de 18 mots voulu par le réalisateur suédois Bjorg Kniojvi. La réalisation sobre en un seul plan fixe donne au film une intensité sublime. La mort de l'acteur à la fin du film ajoute à la beauté de jeu. Etouffé par un caillot de sang, Pôl Wiojnak joue ici son dernier rôle. L'acteur a tenu à ce que cette scène ne soit pas coupée. Au départ une voix off devait illustrer le récit mais finalement le réalisateur a préféré des sous-titres qui marquent la progression de la réflexion du personnage.
Les critiques
Télérama
Une densité d'émotions jamais vue au cinéma. La pudeur de la caméra est totale en évitant les zooms superflus et le contrejour permanent qui ne laisse apparaître qu'une ombre pique la curiosité du spectateur pour ce dernier film du regretté Pôl Wiojnak. A noter que ce film a connu une série de drames puisque l'ingénieur du son s'est suicidé pendant le montage, la script a fait elle-même une tentative de suicide et l'assistant réalisateur est décédé du Covid.
Télé deux semaines
On ne voit pas le temps passer. L'ambiance est pesante et le décor minimaliste. la version longue qui dure 6 heures 15 ne sortira qu'en DVD.
Télé Poche
Un film bien dans son temps. L'agonie du personnage est toutefois un peu longue mais les mouchoirs de sang accumulés sur la table de nuit donnent une coloration particulière au film.
France Soir
On n'a jamais vu autant de sang depuis massacre à la tronçonneuse. Un film qui aurait pu être sponsorisé par Kleenex. On a hâte d'en voir la fin.
Allo ciné
Une réalisation soignée pour un film culte tourné en une seule prise et sous assistance médicale à distance. L'acteur mène ici sa dernière performance face à la caméra sans caméraman. "On communiquait avec lui derrière une vitre et avec des ardoises" raconte Bjorg Kniojvi. Il n'a pu lire la dernière car il est décédé quand je lui demandais d'abréger.
Jack Lang
"J'avais rencontré Bjorg Kniojvi au festival du film sans dialogue de Carpentras. Un réalisateur très intéressant qui ne parlait pas un mot de français, ni d'anglais. Poursuivi pour harcèlement sexuel sur un commis boucher, il dut regagner son pays pour échapper à la prison. Le jeune boucher est finalement devenu charcutier.
Télé 7 jours
Un film culte qui a donné lieu à une vague de suicides chez les spectateurs ukrainiens qui l'ont vu en avant première. Il sera diffusé ce soir avec un rectangle blanc et sera traduit en langage des signes. Une belle soirée en perspective !