Alors ces nouveautés, c'est pour quand ? Billet

Alors ?  Quoi de neuf ? … Je ne cesse de me poser chaque jour la question depuis mars dernier. Je vois bien ici et là des couleurs de cadrans nouvelles mais moi qui avais entendu parler de grandes nouveautés pour Baselworld 2020, ne voilà-t-il pas que non seulement, Baselworld n'existe plus mais encore que pour les nouveautés, il faudra repasser. Avec mon air candide 24 bis, je me suis renseigné auprès de marques qui avaient déjà tout préparé y compris des campagnes de communication nouvelles mais je n'ai essuyé que des réponses embarrassées.  

"Les présentations de nouveautés sont différées à 2021 ou plus tard si le contexte y oblige". L'explication est simple, les "vraies" nouveautés coutent cher et les lancer maintenant, c'est prendre le risque qu'elle passent inaperçues et tournent au flop magistral. C'est que ces nouveautés ont donné lieu à des investissements lourds et puis la communication n'était plus adaptée. Le type poilu et tatoué des pieds à la tête et juché sur son Harley n'est pas raccord avec le développement durable, la planète à sauver, le rôle du jeune père après la naissance du fils, le bien-être animal…

Le luxe a changé de sens pendant le confinement et les campagnes de communication imaginées avant sont parfois devenues obsolètes, déplacées, inaudibles après…

Une grande maison a dû à la hâte réinventer sa communication et passer du bellâtre sexué "male dominant" à de "l'institutionnel néo-historique" parce que dans la crise, il n'y avait plus que ça qui pouvait encore avoir un sens. C'est que ces campagnes d'avant ont pour la plupart été validées et payées. "Tout ça nous a couté cher et il n'y a rien à récupérer car même si tout redevenait comme avant l'état d'esprit des gens a changé profondément".

Le baroudeur pollueur n'a plus la cote, il doit maintenant faire de l'escalade à mains nues, du bateau à voile et il doit être viril et familial. Un sociologue expliquait que les femmes vont dorénavant plus facilement vers des hommes d'âge mur, rassurants et pleins de subtilité. J'arrête là la description tant elle me ressemble malgré un effort restant à consentir sur un léger surpoids.

Mais revenons à nos nouveautés…  Mon esprit curieux me guide vers un nouveau calibre différé déjà deux fois car il y a à chaque fois qu'on veut le présenter un empêchement de dernière minute. Je lui connais au moins trois campagnes de communication avortées, pardon madame, abandonnées. Alors, vivement qu'on en sorte !  Vivement la fin de ce virus qui sème encore plus l'angoisse que la mort. Je dis cela car ce calibre a maintenant presque 10 ans et je voudrais bien qu'il soit présenté avant la fin du monde, enfin la mienne.

On attend une série de vraies nouveautés pour renouveler l'horlogerie … Oui, renouveler, c'est exactement ça !

coût d'une nouvelle production + coût de lancement, dans ce contexte ... tu as tout expliqué en 2 points

et la créativité nait soit d'un génie, soit d'une équipe de gens compétents pétris d'envie de "croquer dedans", assorties de moyens financiers. Il doit manquer quelques éléments à l'équation

C’est toujours dommage ces problématiques de communications! La plupart en on fortement besoin, faute de produits qui se suffiraient à eux même pour se vendre...

L'horlogerie suisse est elle seulement capable de se renouveler? 
Réduire les coût, baisser la qualité, ça oui, mais faire un produit moderne dans l'air du temps, quand on a sacralisé ce dernier au point de le figer? 

Ah si! Le renouvellement des prix...

Finalement les seuls qui gèrent de main de maitre leur communication  et ce quelle que soit le contexte économique ou sanitaire :  c'est Rolex.

Quand on observe que Breitling à pris la place qu'avait Festina sur le Tour de France il y a 20 ans... C'est symptomatique. D'autant plus quand le modèle Breitling présenté pourrait se confondre avec la marque espagnole des galeries marchandes.

On parle toujours de renouvellement pour l'horlogerie, mais au final ce qui fonctionne le mieux c'est justement de ne pas casser le design d'un modèle et d'apporter de petite modification esthétique. 

L'exemple parfait est Rolex qui met un point d'honneur a ne faire aucune révolution stylistique sur ses modèles. Il y a des améliorations sur le mouvement mais cela passe toujours au second plan, une grande partie des clients s'en moque.

Je ne vois pas pourquoi les marques iraient se renouveler quand ce qui fonctionne le mieux c'est justement le contraire.

Les évolutions proposées par Rolex pour ses modèles sont quand même très minimes : un peu comme les restylages chez VW, on ne voit que très peu de différence aussi bien sur le design extérieur qu à l interieur...

Aurelien16 a écrit:

Les évolutions proposées par Rolex pour ses modèles sont quand même très minimes : un peu comme les restylages chez VW, on ne voit que très peu de différence aussi bien sur le design extérieur qu à l interieur...

Ca dépend des modèles en fait. L'Explorer II par exemple a subi des modifications notables. Le GMT-Master II aussi (mais moins que l'Explo II). Et puis l'arrivée du bracelet Oysterflex change pas mal la donne.

"N'est pas lipster qui veut"

Max 35 a écrit:

On parle toujours de renouvellement pour l'horlogerie, mais au final ce qui fonctionne le mieux c'est justement de ne pas casser le design d'un modèle et d'apporter de petite modification esthétique. 

L'exemple parfait est Rolex qui met un point d'honneur a ne faire aucune révolution stylistique sur ses modèles. Il y a des améliorations sur le mouvement mais cela passe toujours au second plan, une grande partie des clients s'en moque.

Je ne vois pas pourquoi les marques iraient se renouveler quand ce qui fonctionne le mieux c'est justement le contraire.

Tu as certainement raison, 
le renouvellement existe malgré tout, les vraies nouveautés existent, en mouvements, le Spring Drive de Seiko qui date de 1998, et récemment le Zenith El Primero 21 qui étrangement passe inaperçu.
Les nouveautés c'est un peu comme le mouvement d'une queue d'une vache qui bat l'air, ça va dans un sens et ça repart dans l'autre, encore peu, il n'y avait pas de boitiers assez gros, et maintenant, un Chrono 40mm est presque trop gros, ne parlons pas d'un 42mm, là c'est démentiellement grand.. 
Pour moi, le vrai génie, c'est ceux qui ont créé Swatch, 1983, c'est l'année de la vraie révolution horlogère, j'apprécie d'ailleurs toujours cette marque parce qu'elle propose encore des nouveautés et surtout de la fantaisie, de la gaité, qui me fait bien plaisir dans la période actuelle.
Le classique m'ennuie, n'importe quel prix, même à bas prix, m'acheter une montre à 300 balles qui fait tout pour ressembler à une de 3000 ou 6000, et qui parfois y parvient fort bien, là n'est pas le souci, ça ne m'intéresse plus, ces montres, je les connais depuis des décennies. Je règle mon année sur 1983, j'attends la prochaine révolution, sans illusions, et sans frustration puisque je suis heureux avec ce que j'ai. Une révolution dans une vie, c'est déjà bien.

Je pense qu'on a un peu tendance à voir le mal partout, alors que si on s'égare des "grandes maisons" il y a beaucoup d'initiatives excitantes !

Depuis ces derniers mois, il se passe de belles choses chez Zelos, Christopher Ward, Fortis, Baltic, Sinn, Oris. L'horlogerie se renouvelle déjà, juste pas les mêmes acteurs.

Laissons juste les entreprises qui ont eu l'arrogance de ne pas changer d'un iota depuis 60 ans se retirer lentement  ...

Max 35 a écrit:

On parle toujours de renouvellement pour l'horlogerie, mais au final ce qui fonctionne le mieux c'est justement de ne pas casser le design d'un modèle et d'apporter de petite modification esthétique. 

ce qui marche chez rolex n'est pas nécessairement ce qui marcherait pour d'autres marques

Nouveauté? Nouveauté?
Est-ce que j'ai une gueule de nouveauté?

Un récent Billet de ZEN (Il est souvent sur le marbre) évoquait par le menu l'incroyable sécheresse de création et d'amélioration dans les mouvements horlogers depuis 40ans mais j'avoue que lorsque je regarde le mouvement en marche je suis toujours admiratif de cet agencement respectueux des formes, des tailles et des fonctions de chaque pièce qui s'avère nécessaire pour que finalement sur l'avant scène les aiguilles tournent de façon correcte. Il me semble a chaque fois que tout y est puisque ça marche.
N'étant pas Horloger mais juste très curieux de savoir mécanique c'est comme une évidence de m'y intéresser. Et j'apprend beaucoup avec vous.

J'avoue également qu'étant d'un genre lent de désir, voir inscrit: "Collection Automne-Hiver 2020" ne provoque pas chez moi une ébullition sensorielle à priori. 

J'essaye de naviguer sur les différents onglets du Forum, de rechercher les sites de marques que je ne connais pas ou pas bien. Et du coup j'ai de la chance! Oui j'ai de la chance car à vous lire j'en trouve quasiment une par jour de nouveauté.

Je n'attend pas d'une montre qu'elle soit triangulaire avec écran déployant et prise d'air sur le capot. Non, juste que de jolies aiguilles me montrent l'heure qu'il est, sur un joli cadran. Avec harmonie et parfois une ou deux complications bien agencées.

Alors j'ai de la chance d'en croiser tout les jours des nouveautés. 
Mais à dire le vrai, je sais bien que si je tombe sur une réelle montre nouvelle fraîchement sortie de la table à dessin (pardon: du générateur électronique d'image en 3d) il est fort probable que ce soit une ressucée d'un modèle existant, dont les divers éléments auront été fabriqués quelque part entre Oulang-Bator et Pékin mais finalement assemblée sur un établi Hélvète. Enfin si j'en crois de récentes FAMeuses lectures.

Ce qui fait que je reste content de découvrir ces "nouveautés-là".

Evidemment pour le commerce c'est autre chose. Ne pas proposer de nouveauté c'est diluer son offre, c'est perdre l'attention d'un prospect, perdre son temps. C'est voir aussi sa crédibilité diminuer en tant que marque porteuse d'une image d'entreprise humaine.
Et pourtant, Il parait que depuis l'hiver dernier l'épargne a explosé, les bas de laine sont pleins à craquer. 
Il me semble qu'il doit bien y avoir une carte à jouer commercialement parlant pour les marques référentes. Offrir de nouvelles propositions commerciales par exemple, de nouvelles formes d'achat.
 
Comparaison n'est pas raison bien sûr mais je me souvient très bien que 50 ans en arrière un achat d'automobile se faisait quasi exclusivement au garage, que seul le banquier proposait un éventuel financement et que pour ainsi dire rien n'était garanti au delà du 12ème mois.
Que voyons-nous aujourd'hui?
Nous avons une chance inouïe de voir sans cesse se proposer à nous de grandes facilités pour modifier nos actes d'achats. Pour tout. Dans toutes les formes. Pour un achat-location, un achat-plaisir, un achat-pérenne, un achat-test...

Qu'en est-il chez les AD?

Que se passe t'il sur ce plan là? 

Les craintes sont-elles de voir le plaisir disparaître chez les clients, ou de voir les ventes s'effondrer?

A lire ici, j'ai plutôt tendance à penser que plus le temps passe, plus le plaisir et le désir sont grandissants et que l'envie de sentir le "clic" d'une nouvelle boucle déployante sur le poignet prends de plus en plus de place dans nos esprits...

Alors il se peut que les nouveautés viennent poussées par d'autres raisons...

trinita a écrit:

ce qui marche chez rolex n'est pas nécessairement ce qui marcherait pour d'autres marques

Nautilus, APRO, Speedmaster, Navitimer, Tudor revival, héritages en tout genre... le vieux neuf a encore de beaux jours devant le derrière de lui-même 

QuentinL a écrit:

Laissons juste les entreprises qui ont eu l'arrogance de ne pas changer d'un iota depuis 60 ans se retirer lentement  ...

Un espoir qui pourrait bien capoter.

Sérieusement, qui voit Patek, Rolex ou Omega tirer une révérence...

La mode "Genta" a quand même fait sortir quelques loups du bois. De nouveaux designs pour de belles montres, a quelques exceptions près.

Quelques micro-marques ont également fait de belles choses.

Pour le reste, ça oscille entre vintage et réédition.

C'est marrant, je le faisait la réflexion que Tudor occupait bien les espaces publicitaires de villes avec la BB 58 blue. Alors pas de révolution dans le modèle, juste une  nouvelle couleur sur une montre existante. Par contre je serai intéressé de savoir s'ils ont revu tout leur plan de com ou si ils se sont sont dit: "pouah, lance comme ça, ça passe!"

Je me demande combien ils vont vendre cette m****

faisceaupyramidal a écrit:

Je me demande combien ils vont vendre cette m****

800 euros 

Je vous trouve bien injustes avec ce LV Shield.

Bien évidemment vu sans explications cela semble absolument étrange. Mais.
Mais attention! Il fonce au soleil!
C'est donc un moyen pour ceux qui ne portent pas de lunettes de profiter d'un écran teinté dès que le soleil darde au travers les moucharabiehs.
Mais d'un autre côté en cas de vent...
https://hypebeast.com/2020/9/louis-vuitton-lv-shield-visor-info

"Un accessoire qui attire le regard".

Ah ouais sans déconner...