Doomsday Clock - 1 minute et 40 secondes avant la fin du monde

Salut les Fameurs
Hier je suis tombée sur cet article : Doomsday Clock, une minute et quarante secondes avant la fin du monde
Temporalité, conscience écologique, un brin d'ésotérisme, il ne m'en fallait pas plus pour trouver le sujet intéressant.

Bonne lecture,

Citation :

Rangeons à la cave la Doomsday Clock, une minute et quarante secondes avant la fin du monde.
LE JOURNAL DE L'HISTOIRE par Anaïs Kien - France Culture

Quelle est l'utilité de la Doomsday Clock ou horloge de l'apocalypse ? Ses aiguilles qui se rapprochent de la fin du monde font-elles de nous des citoyens plus conscients et acteurs de notre avenir commun ou nourrissent-elles notre sentiment d'angoisse, stérile et inutile, face à nos incapacités ?

Alors que se prépare la grève mondiale pour le climat, la suite des "Fridays for Future », les 25 et 26 septembre, quels sont les indicateurs de notre sentiment sur l’état du monde ? Le bilan n’emporte pas l’enthousiasme : pandémies, crise migratoire, chômage de masse en perspective, dérèglement climatique et ces incendies dans le camp de Moria ou sur la côte ouest des Etats Unis qui semblaient nous proposer une image de la fin qu’on n’aurait préféré ne pas voir si réelle. Objectivement ça va mal. Et depuis janvier l’horloge de la fin du monde a avancé de vingt secondes, un évènement largement relayé, histoire de renforcer un peu ce sentiment d’inconfort qui nous taraude. 

L’horloge de de la fin du monde, la Doomsday clock, c’est l’angoisse incarnée et actionnée par de vieux messieurs, même si aujourd’hui le comité s’est nettement féminisé. Inventée en 1947, chaque année depuis, elle nous donne une idée rarement rassurante de l’état de la sécurité mondiale. Et que se passait-il en 1947 ? La guerre froide commençait, avec la doctrine Truman et le rapport Jdanov qui mettaient en position les deux ennemis prêts à se livrer une guerre, finalement moyennement froide, impliquant l’humanité à l’échelle planétaire dans les quarante décennies suivantes. Ce baromètre de notre situation avant la fin du monde est inventé par des physiciens issus du projet Manhattan et son cadran apparait pour la première fois en couverture du premier numéro de leur gazette, le Bulletin of Atomic Scientists. Nous étions alors à 7 minutes de la fin du monde.   

La Doomsday clock invente un autre temps qui n’est pas divisé par des mois et des années mais qui se déplace en fonction de la situation estimée de l’humanité sur l’échelle du risque de destruction. Ça n’est d’ailleurs plus un cadran entier depuis longtemps puisque nous ne nous sommes pas éloignés de minuit, l’heure symbolique de notre fin, de plus de vingt minutes, depuis son invention.

En 1953, nous étions à deux minutes de minuit, les Etats-Unis et l’Union soviétique testaient, cette même année, des bombes à hydrogène à la capacité de destruction bien plus élevée que la bombe atomique qui avait achevé la Deuxième guerre mondiale.  Si l’invention de l’horloge de la fin du monde est l’héritage de Hiroshima et Nagasaki ET de la découverte de la capacité de destruction à grande échelle de l’intelligence humaine, d’autres risques se sont ajoutés pour calculer cette heure fatidique : les tensions diplomatiques qui nous rapprochent d’un risque de guerre entre grandes puissances à fort potentiel destructeur bien sûr ou le degré de dérèglement climatique. D’autres encore ont disparu : En 1991, on était bien ! A 17’ minutes de la fin du monde, on n’avait jamais été aussi loin de l’heure de notre disparition, grâce à la chute de l’Union soviétique. Mais ce répit n’a pas duré.

Aujourd’hui face à la détérioration de la sécurité mondiale nous sommes à une minute et quarante secondes du minuit apocalyptique, nous avons donc perdu 20 secondes avant la fin.  De quoi alimenter une angoisse et une paranoïa largement suffisantes pour nous paralyser et nous empêcher d’agir. Dans le cabinet de curiosités des objets inutiles nous pourrions donc remiser cette horloge de la fin du monde, un aveu d’impuissance, un outil d’alerte folklorique qu’on entend plus vraiment avant que la peur ne soit déjà là.

Merci du partage Paninette
Moi je vais me doucher 

Il me semble que nous sommes plusieurs, tel Harold Lloyd, a nous être accrochés aux aiguilles de cette pendule pour en retarder le fonctionnement...

Vu qu'on est encore vivant ce matin, ça me laisse le temps de faire un p'tit café .

Oui fait m'en un j'arrive

Dépêchez vous il reste une minute quarante...

Dans une minute quarante finalement le problème c'est la quarantaine.

C'est un peu le souci de notre époque : se croire immortels et s'imaginer qu'on sortira vivants de cette vie…

@Horsault : c'est tout à fait, et voici un second article sur le sujet (je ne pensais pas que le thème de l'horloge avant la fin du monde était dans l'actualité, mais en fait si!)

Article en anglais sur The New York Times sur le temps restant avant que les effets du réchauffement climatique ne soient irréversibles : A New York Clock That Told Time Now Tells the Time Remaining

Colin Moynihan - The New York Times a écrit:

Metronome’s digital clock in Manhattan has been reprogrammed to illustrate a critical window for action to prevent the effects of global warming from becoming irreversible.

For more than 20 years, Metronome, which includes a 62-foot-wide 15-digit electronic clock that faces Union Square in Manhattan, has been one of the city’s most prominent and baffling public art projects.

Its digital display once told the time in its own unique way, counting the hours, minutes and seconds (and fractions thereof) to and from midnight. But for years observers who did not understand how it worked suggested that it was measuring the acres of rainforest destroyed each year, tracking the world population or even that it had something to do with pi.

On Saturday Metronome adopted a new ecologically sensitive mission. Now, instead of measuring 24-hour cycles, it is measuring what two artists, Gan Golan and Andrew Boyd, present as a critical window for action to prevent the effects of global warming from becoming irreversible.

On Saturday at 3:20 p.m., messages including “The Earth has a deadline” began to appear on the display. Then numbers — 7:103:15:40:07 — showed up, representing the years, days, hours, minutes and seconds until that deadline.

As a handful of supporters watched, the number — which the artists said was based on calculations by the Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change in Berlin — began ticking down, second by second.

“This is our way to shout that number from the rooftops.” Mr. Golan said just before the countdown began. “The world is literally counting on us.”

The Climate Clock, as the two artists call their project, will be displayed on the 14th Street building, One Union Square South, through Sept. 27, the end of Climate Week. The creators say their aim is to arrange for the clock to be permanently displayed, there or elsewhere.

Mr. Golan said he came up with the idea to publicly illustrate the urgency of combating climate change about two years ago, shortly after his daughter was born. He asked Mr. Boyd, an activist from the Lower East Side, to work with him on the project. The artists said they had previously made a handheld climate clock for Greta Thunberg, the teenage activist from Sweden, before her appearance last year at the United Nations Climate Action Summit.

Their goal of creating a large-scale clock was influenced in part by the Doomsday Clock, maintained online by the Bulletin of the Atomic Scientists, and by the National Debt Clock near Bryant Park in Manhattan. Mr. Golan and Mr. Boyd decided that the Climate Clock would have the most impact if it were displayed in a conspicuous public space and presented like a statue or an artwork.

“This is arguably the most important number in the world,” Mr. Boyd said. “And a monument is often how a society shows what’s important, what it elevates, what is at center stage.”

Eventually, Mr. Golan and Mr. Boyd seized on “Metronome,” a mixed-media work by Andrew Ginzel and Kristin Jones that covers a 10-story-high area on the north wall of One Union Square South, a residential high rise.

The work also includes concentric circles rendered in gold-flecked brick that ripple outward from a round opening. When it was unveiled in 1999, clouds of steam and musical tones issued from the facade. Over the years the sound and steam have ceased. The numbers, however, kept moving.
The original artists had been thinking about reimagining the work to address the deepening climate crisis when, in February, they got a letter from Mr. Golan and Mr. Boyd. “It was kind of magic,” Ms. Jones said, calling the timing “beautiful synchronicity.”

“The Climate Clock will remind the world every day just how perilously close we are to the brink,” Stephen Ross, chairman of Related Companies, the developer that owns One Union Square South, said in a statement. He added, “This initiative will encourage everybody to join us in fighting for the future of our planet.”

To describe the project, Mr. Golan and Mr. Boyd have created a website, climateclock.world. It includes an explanation for the Climate Clock numbers, including a link to a report by the Intergovernmental Panel on Climate Change, the United Nations body that assesses the science related to climate change. The report, issued in 2018, said global warming was likely to reach 1.5°C over preindustrial levels between 2030 and 2052 if it continues at the current rate. That level of warming is projected to increase damage to many ecosystems and cause an estimated $54 trillion in damage, the report said.

The website also tracks the growing percentage of the world’s energy supplied from renewable sources. And it provides directions on how to build small, low-cost clocks like the one given to Ms. Thunberg.

“You can’t argue with science,” Mr. Boyd said near Union Square on Saturday. “You just have to reckon with it.”

https://www.20minutes.fr/cinema/307305-20090303-impossible-dechapper-a-watchmen


pour les amateurs de DC et les autres...

Ben oui on est immortel. Tout le monde sait ça! Qu'est-ce que tu racontes C3PO???