Salut les FAMeurs,
Aujourd’hui, je me lance dans un nouvel exercice et vous propose ma 1ère revue horlogère.
Je préciserais juste en préambule que je suis un amoureux d’Aquastar vintage mais en aucun cas un spécialiste de la marque. Vous trouverez aisément sur ce forum des FAMeurs bien plus pointus que moi. Je vais donc passer sur la partie historique et essayer de m’appliquer pour dire le moins de bêtises possible sur cette édition 2020
La présentation :Au mois de juillet de cette année, des rumeurs commençaient à fleurir sur la résurrection de la marque « Aquastar » sous l’impulsion de Rick Marei.
Rick Marei avait déjà participé à la relance de la marque Doxa en 1997.
Le 9 octobre 2020, Aquastar présente la première montre de sa collection avec une réédition de la Deepstar déclinée en 3 coloris : la Blue Ray, la Vintage Black et la Steel Grey.
On parle alors d’un boitier acier 316L de 40.5mm et 14,8 d’épaisseur. D’un verre saphir bombé avec anti-reflet. D’une étanchéité de 200m avec la possibilité d’actionner les poussoirs du chronographe en immersion. Le prix est de 2790$ hors taxes.
Le mouvement chronographe La Joux-Perret bat à la fréquence de 4hz et dispose de 55h de réserve de marche, d’une roue à colonne, d’une masse oscillante décorée.
Pour info son ancêtre mesurait 37mm pour 13mm d’épaisseur, avait une étanchéité de 100m et était animée par un Valjoux 23 puis 92 à remontage manuel.
Le packaging :On retrouve un cerclage en carton turquoise en guise de sur-surboite. Puis une surboite turquoise en carton un peu plus épais avec logo de la marque. Cette surboite s’ouvre en deux parties sur une boite en bois de belle facture.
L’intérieur de la boite est en feutrine noire. On y retrouve une clé USB en forme de carte de garantie, le certificat de réglage du calibre (réglé entre +2s et +6s dans mon cas), un deuxième bracelet en cuir avec ses pompes et une boucle ardillon siglée, et… une montre montée sur caoutchouc et boucle ardillon siglée.
Première impression :Quelle gueule !
Cette nouvelle Deepstar semble robuste et qualitative. Ses lignes bodybuildées lui donnent beaucoup de caractère. Impossible de la confondre avec son ainée. Cette montre outil est bien née au XXIe siecle.
Le boitier : les faces supérieures et inferieures ont un beau brossé circulaire. Les flans sont brossés linéaire. La lunette polie est gravée en noir des échelles permettant le calcul de la durée totale de plongée, la cadence de remontée, le temps de décompression, la désaturation en azote et majoration de durée du palier en cas de plongées successives (breveté en 1964).
Le fond de boite vissé par une clé 18 branches est brossé au centre et poli à sa périphérie. Il est sérigraphié du logo de la marque et de l’inscription "Aquastar Deepstar".
La couronne est elle aussi gravée du logo de la marque.
Le saphir bombé lui donne un charme fou. L’anti-reflet semble très efficace. Seule la déformation à sa périphérie nous rappelle que le verre est bien présent.
Le cadran : ça brille. On en a plein les mirettes
Le cadran Steel Grey soleillé est très vivant. Le sous-compteur à 3h est blanc avec un guillochage circulaire.
Les larges index 6, 9, 12 sont polis en surface. Les flans sont… comment dire… bruts de décoffrage.
Les aiguilles des heures et minutes sont elles aussi polies. Celles des secondes du chronographe, et l’indicateur de fonctionnement sont peintes en blanc. Celle du totaliseur des minutes du chrono est peinte en noir.
Le luminova coquille d’œuf clair est très proprement appliqué.
Les bracelets : le tropic caoutchouc gris de 22mm est superbe. La boucle polie/brossée est plutôt jolie même si sa finition est approximative.
Le deuxième bracelet en cuir est une véritable honte. Le cuir ne respire pas la qualité, les finitions des tranches sont déjà craquelées, il n’y a pas de doublure à l’intérieur, le cuir n’est pas désépaissi au niveau du retour des pompes, et il est bien trop fin pour cette Deepstar. Il sera d’ailleurs trop fin pour n’importe quelle montre qui a une entrecorne de 22mm. La boucle ardillon n’est pas la même que sur le tropic. Elle est entièrement polie et bien moins qualitative.
Une véritable insulte à la pauvre vache qui a fait "don" de son corps
A part les aiguilles qui sont enchâssées de manière déplorable (surtout les aiguilles centrales dans mon cas), il n’y a pas grand-chose à redire esthétiquement parlant. C'est plutôt bien exécuté. Pour chipoter, j’aurais aimé une gravure sur le fond de boite et un peu plus de travail sur celle de la couronne.
Les index à 6, 9 et 12h auraient mérité une finition un peu plus poussée.
Les poussoirs du chronographe auraient pu être plus imposants pour coller un plus à l’esprit de la montre.
Note (complètement subjective) :
7,5/10La prise en main :Ouf ! c’est lourd. L’impression de robustesse est toujours là.
La lunette bidirectionnelle 120 clics est parfaitement ajustée. On aurait pu attendre un peu plus de résistance pour éviter sa manipulation accidentelle.
Une fois la couronne dévissée, on remarque un léger jeu de celle-ci sur la tige de remontoir. Rien de dramatique mais ça se remarque.
Le remontage de la montre est surprenant. On a l’impression de remonter une voiture à friction (ou un zizi sauteur, ça va dépendre de vos références
).
Aïe ! La mise à l’heure est moins fun. Sur mon exemplaire, il y a un jeu avant d’entrainer les aiguilles. L’équivalent d’une graduation de seconde. Ça fait beaucoup
Une fois ce jeu passé, le réglage de l’heure est très souple.
La mise en marche et l’arrêt du chrono sont plutôt doux. Apparemment, c’est une des caractéristiques de la roue à colonne. La remise à zéro est elle beaucoup plus virile, mais correcte.
Je jette un coup d’œil à l’aiguille des secondes et là : aïe ! Deuxième grain de sable. L’aiguille n’est vraiment pas fluide. Elle saccade même de temps en temps
Je ne sais pas encore si je vais faire un retour au SAV pour ces deux petits problèmes. Je ne pense pas. Je vais quand même être attentif aux retours des autres propriétaires.
Note :
6,5/10Au poignet :Là encore, quel look !
Cette Deepstar se pose parfaitement sur mon poignet de 16.5mm. Les cornes ne dépassent pas. Elle semble légèrement en lévitation, dû au fond de boite épais.
Au vu des dimensions de la bête, le poids est cohérent et ne me dérange pas. Une fois bien sanglée, elle est même très confortable.
Le bracelet tropic en caoutchouc est un régal. Il est sûrement pour beaucoup dans le confort de la montre.
La lecture de l’heure est un peu approximative due à la déformation du saphir bombé et des index secondes gris clair.
Mais encore une fois, quelle gueule. Cette Deepstar boostée aux hormones va être une vraie machine à straps
Note :
8,5/10En conclusion :Cette Deepstar 2.0 est pour moi une réussite. Je la mets dans la lignée des montres néo-vintages (ou rétro-modernes, comme vous voulez) telle que la Panerai Luminor, la Tudor Black Bay, ou la ZRC Grands Fonds.
C’est aussi un grand plaisir pour moi d’ajouter un exemplaire contemporain à ma petite famille d’Aquastar.
Je mets cependant un bémol concernant les quelques défauts d'assemblage plutôt grossiers sur mon exemplaire. A voir aussi si les quelques défauts techniques ne sont pas généralisés.
Attention tout de même aux déçus. Ceux qui attendent une réédition fidèle, comme Yema a su le proposer avec sa Superman Héritage, risquent de rapidement déchanter.
Ma note générale pour cette Aquastar Deepstar 2020 :
7,5/10P.S. : Les strapmakers du forum vont s’en donner à cœur joie