Sous l'impulsion de Manuel Emch, la marque
Louis Erard trouve une nouvelle dynamique. Elle gagne en visibilité grâce aux projets communs qu'elle a mis en place avec des horlogers indépendants tout en continuant de s'appuyer sur le modèle le plus emblématique de sa collection: le régulateur. C'est la raison pour laquelle, dans un laps de temps assez court (un an et quelques mois), plusieurs versions du régulateur ont été proposées, à remontage manuel ou automatique. Je souhaitais revenir sur ces modèles.
Le premier d'entre eux est peut-être le plus connu, Le Régulateur
Louis Erard x Alain Silberstein. C'est mon préféré et c'est d'ailleurs celui que je possède parmi les 3 que je vous présente. Sa taille est pour moi idéale (40mm) mais sa réussite réside dans la parfaite intégration du style Silberstein dans le contexte
Louis Erard. Les deux univers cohabitent et c'est une montre qui tire profit de la forme des aiguilles:
Le petit plus est le discret affichage de la réserve de marche. La base du mouvement est un ETA 7001. Une montre graphique, colorée et extrêmement réussie.
Le second régulateur a une atmosphère totalement différente. L'Excellence Régulateur est animée par un mouvement automatique (Sellita SW266-1) et se distingue par son cadran extrêmement épuré. Ce que la photo ne traduit pas, ce sont les reflets du cadran argenté. Le style est presque dépouillé ce qui finalement met en lumière la forme des aiguilles inspirées par les arbres des montagnes du Jura, autour de l'établissement.
Le diamètre est de 42mm et la montre est aussi plus épaisse que la précédente.
Dernier exemple et pas des moindres, le Régulateur
Louis Erard x Vianney Halter, basé sur la montre précédente (et donc il s'agit d'une montre automatique avec un diamètre de 42mm). Le partenariat a débouché sur une exécution très particulière du cadran qui offre de multiples effets de reliefs, des effets de lumière et la touche de style de Vianney Halter que l'on retrouve également dans les chiffres et la forme des aiguilles. Le résultat est spectaculaire et très différent de l'Excellence Régulateur et de celui réalisé avec Alain Silberstein.
Ce que je trouve intéressant dans la démarche avec les horlogers indépendants, c'est qu'elles permettent de rendre leurs univers accessibles. Le Régulateur réalisé avec Vianney Halter était vendu 3.500 CHF. Je parle à l'imparfait car la montre est sold-out (tout comme celui avec Alain Silberstein vendu 2.800 CHF). L'Excellence Régulateur est disponible au prix de 2.500 CHF. Le projet avec Vianney Halter était aussi pertinent pour l'horloger indépendant car d'une certaine façon, cela lui donnait une notoriété supplémentaire. De plus son approche esthétique était enfin à la portée d'un plus grand nombre d'amateurs sans que cela lui nuise en terme d'image. Car la montre restait une
Louis Erard avant tout.
En tout cas, je trouve que Manuel Emch a bien joué et j'espère que ces collaborations ne s'arrêteront pas là (je rappelle qu'auparavant le régulateur avait déjà été retravaillé par Eric Giroud). La nouvelle dynamique de la marque
Louis Erard est bel et bien enclenchée, l'enjeu maintenant sera de parvenir à la pérenniser au-delà des collaborations.