Bonjour à tous, après plusieurs années à m'appuyer sur le forum pour découvrir des conseils, des marques, et des modèles horlogers, j'ai décidé de contribuer sur un modèle que je n'ai pas trouvé sur le forum.
Tout d'abord pour le contexte, je possède également une Alpina Alpiner 4, une Longines Hydroconquest chrono automatique, une hamilton jazzmaster viewmatic, et donc depuis peu cette Herbelin en édition limitée.
J'ai donc 4 montres de gamme moyenne, dont le budget m'aurait ouvert les portes de l'entrée de gamme chez de plus grandes maisons. Bref tout ça pour dire que J'AIME réellement ce segment de marché qui permet à tout un chacun de côtoyer de beaux objets sans se ruiner.
Ce qui nous amène à cette HERBELIN, marque dont le premier résultat lorsque l'on tape herbelin et FAM sur Google nous donne "michel herbelin montre de supermarchés ?" Et les commentaires qui appuient cette idée dans le sujet n'ont effectivement rien pour rassurer l'éventuel acquéreur. Cela dit le sujet a 10 ans et je dois reconnaître moi même n'avoir re-découvert la marque que très récemment grâce notamment à la reconnaissance comme montre de l'année sur le segment des moins de 2000€ de leur newport slim squelette, et de la révélation de cette édition limitée newport heritage.
Commençons par quelques photos :
La fiche technique annonce un mouvement sellita SW220-1, un verre saphir double face traitement anti-reflet, 12,2mm d'épaisseur, 42mm de diamètre (si on peut dire cela pour un boîtier coussin) un poids de 106g plutôt étonnant pour le volume de la montre et 100m d'étanchéité.
Premier constat en la mettant au poignet, les 42 MM se font complètement oublier en raison du fait qu'ils concernent le boîtier coussin qui est surplombé par la lunette ronde à vis, et donne donc l'impression d'un calibre plus restreint.
Ce boîtier coussin donne aussi une impression de finesse du boîtier, qui semble plat, comme étalé sur le poignet et donc particulièrement stable également même quand la montre est peu serrée.
Les finitions sont agréables à regarder et elle n'a rien à envier aux modèles que j'ai cité précédemment ce qui m'a très sincèrement surpris, j'avais certes un minimum d'attente mais on est sur un sans faute pour le boîtier.
Le travail sur les facettes du boîtier est impeccable et j'apprécie énormément le côté poli/brossé/poli qui montre un effort supplémentaire de réalisation et une impression de facettes comme sur une pierre taillée.
La montre en général attire l'œil indiscret sans être tapageuse, dotée de pléthore de détails, ce qui a mes yeux fait sa force mais pourra faire hurler, avec raison, les amateurs de minimalisme et de classicisme.
Pourtant l'inspiration se veut d'époque, des 70s précisément et me fait penser au néo retro qu'on retrouve sur certains roadster sportifs à 2 roues qui proposent une réinterpretation très futuriste de designs d'époques révolues.
Il est vrai que le guichet jour/date très visible à 3h, et la forme du boîtier font hommage à ces codes, la lunette se pare d'un verre galbé double face, dont la cambrure reste timide si on la compare à certaines références en la matière (comme la Oris diver 65 qui est à mon goût une des plus belles réinterpretations de plongeuse de cette époque).
Reste que le modèle est atypique, la couronne est particulièrement volumineuse, mais son doigté est un régal, elle s'enclenche parfaitement sans gripper quand ma longines me fait parfois hurler. Cette couronne est une merveille à magner et heureusement car le guichet jour/date oblige à une manipulation plus importante au réglage. Ici tout se passe en douceur et en contrôle et on a presque hâte de voir les maigres 38h de réserve de marche s'essouffler pour se remettre au réglage.
Le bracelet quant à lui décrit comme étant en Textile par la marque, semble être doublé de cuir au contact de la peau et très solide sur sa face extérieure. On est donc sur un bracelet rigide, qui semble robuste avec un fermoir à boucle double déployante. Sa couleur s'assorti parfaitement à celle du cadran et les rappels de rouge sont la touche idéale pour équilibrer celle également présente le cadran.
Le cadran justement, est absolument superbe, soleillé et d'un bleu relativement nuancé, met en valeur le côté futuriste de la montre par ses index des heures et les aiguilles qui de par leur épaisseur peuvent sembler grossières mais donnent vraiment le côté Néo qui contraste avec l'aspect rétro de la montre.
Le tout se pare de Superluminova Bleu, une excentricité qui de nouveau se veut moderne et offre un niveau de visibilité très convaincant, pour preuve cette photo réalisée avec mon téléphone sans retouche.
À noter que les Indexs ont une certaine épaisseur, c'est étonnant et cela créé une forme de profondeur dans le cadran qui ne l'est pourtant pas tant que cela. Enfin les touches de rouge sont parfaitement placées et ajoutent un petit quelque chose à ce bleu relativement classique en horlogerie.
La lunette est fixe, elle est sertie de vis qui reprennent les codes du moment sans rentrer véritablement dans le style des montres "hommage" à de plus grands noms, c'est d'ailleurs nettement plus marquant sur la Cap Camarat de la même maison. Enfin le Newport gravé divisera, ainsi que les cornes vissées du bracelet qui sont deux éléments que je qualifierais d'originaux mais qui peuvent choquer par ailleurs.
Cette dernière photo est à la lumière blanche d'un spot et vous constaterez l'écart de teinte flagrant du cadran à côté des photos précédentes prises à la lumière du soleil. Cela dit on ne porte pas toujours sa montre en plein jour, je me suis dit que ça serait utile de vous la montrer sous une lumière artificielle.
En parlant de lumière, cette Michel Herbelin, ou juste HERBELIN désormais, a un défaut qui ne m'est apparu qu'en la déposant à côté de ma longines, le verre n'est pas autant antireflet que celui de l'hydroconquest, il l'est suffisamment pour que le cadran ne soit pas terne mais j'avoue que le contraste est flagrant avec la qualité du verre de la Longines, mais la hamilton fait moins bien que la herbelin sur ce sujet.
En résumé, je suis tout de même content d'avoir acheté un des 1000 exemplaires de ce garde temps, même si édition limitée n'est pas gage de qualité, j'ai été bluffé par la qualité perçue et l'attention portée aux détails sur cette Herbelin. A 1290 euros, elle est au même prix à quelques dizaines près de mon Hamilton et de ma Alpina, et, étant trop différente de la Alpina j'aurais du mal à les comparer mais elle se rapproche finalement plus de la Hamilton et la qualité perçue est sensiblement la même, le traitement PVD Or rose sur la Hamilton la rendrait même un tantinet plus "fragile" que la HERBELIN. En revanche, la Longines à près de 2000 euros justifie l'écart de prix par une robustesse perçue et des détails comme la qualité de son verre qui sont supérieurs à mes autres références.
Sans donner de conseil d'achat sur ce modèle je dirais en tout cas que je peux répondre que la maison HERBELIN, datant de 1947 officiellement, mérite sa place dans les montres de gamme intermédiaire (1000-2000), et fournit avec cette Newport Heritage Automatique, une montre avec de beaux détails de finition, très originale, clivante certes, mais créative et rien que pour cela elle méritait aussi sa petite review sur le FAM au delà des a priori (justifiés potentiellement par d'autres modèles) sur sa maison qui, on l'espère, continuera sa montée en gamme tout en conservant des prix raisonnés.
Ps: dernière photo pour remise en contexte des modèles ayant servi de comparaison.