Aujourd'hui le roi de l'horlogerie fête son 80ème anniversaire
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Hayek, le jeune entrepreneur vert
PORTRAIT | 23h47 Le président du groupe Swatch fête aujourd'hui ses 80 ans. Loin d'avoir pris sa retraite, le patriarche s'attelle à l'industrialisation des énergies «propres».
Nicolas Hayek a 80 ans: «J’aimerais autant que personne n’y pense ni ne le remarque…» BIENNE, LE 14 FÉVRIER 2008 | KEYSTONE
L'année 2008 marque les 80 ans de Nicolas Hayek, ainsi que les 25 ans de Swatch. L'infatigable patron, jamais en mal de publicité, n'entend toutefois célébrer ni son anniversaire «J'aimerais autant que personne n'y pense ni ne le remarque», confiait-il l'an dernier ni celle de la montre qui a fait renaître de ses cendres l'horlogerie suisse «Un quart de siècle, cela ne se fête pas; il existe des marques bicentenaires.
Une modestie qui ne ressemble guère à celui qui reste aux yeux de tous l'âme du numéro un mondial de l'horlogerie, dont les ventes pèsent 6 milliards de francs. En 2003, l'entrepreneur d'origine libano-américaine cédait la direction générale du groupe à son fils, Nick Hayek, pour ne conserver que le siège de président. Une vraie fausse sortie. L'heure des charentaises est loin d'avoir sonné pour ce fumeur invétéré de havanes, qui se compare volontiers à Picasso ou à Mozart, dans ses habits d'«entrepreneur-artiste»...
Après avoir laissé une trace indélébile sur le temps, c'est à l'espace que Nicolas Hayek s'attaque. Ou plus précisément à la sauvegarde de la planète. «J'ai toujours eu conscience que l'humanité vivait sur un vaisseau spatial, notre minuscule Terre, qui tourne dans un petit système solaire, perdu dans un univers immense. Et que faisons-nous? Nous faisons des trous dans notre vaisseau, nous le détruisons, mettant ainsi en jeu notre existence même. J'estime que chaque passager doit faire quelque chose contre cette destruction.»
Kipling et l'Oncle Picsou
Inutile de dire que l'initiateur de la Smart n'entend pas figurer comme un simple passager. Nicolas Hayek n'a jamais renoncé à la Swatchmobile, son projet de microvoiture écologique, sur lequel il a planché durant des années depuis 1989 avant de jeter l'éponge. «Le couronnement de ma carrière, je le vivrai le jour où sortira la première Swatchmobile», disait-il dans les années 90. Visionnaire avant l'heure, il lui faudra donc attendre presque vingt ans pour rebâtir ce rêve, à plus large échelle.
Aux commandes de Belenos Clean Power, société cofondée à Bienne avec le Groupe E et les écoles polytechniques, ce diplômé en mathématiques et physique entend jouer un rôle «de rassembleur et d'accélérateur» dans les énergies renouvelables, notamment par le développement de piles à combustible. Cette technologie «propre», basée sur l'utilisation de l'hydrogène, pourrait un jour être industrialisée dans un moteur écologique, voire pour la production d'électricité.
Un pari énorme, qui pourrait propulser la Suisse en tête des énergies «vertes», estime-t-il. Le milliardaire, grand lecteur de Kipling mais aussi des aventures de l'Oncle Picsou, sait aussi s'afficher avec du beau monde; George Clooney s'est rallié à sa cause.
Un côté «bling bling» chez le fondateur de Swatch, qui aime côtoyer les grands de ce monde Jacques Chirac ou Helmut Kohl. Et s'il a fait fortune avec la montre en plastique, son coeur bat pour Breguet, pour laquelle il est prêt à toutes les folies, comme financer la rénovation du Trianon, à Versailles, le palais de Marie-Antoinette. La reine fut la première cliente de la marque...[img][/img][img][/img][img][/img]