Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Les marques et les horlogers indépendants 16.03.08 10:16
Plus de livraisons en pièces ou presque plus selon les marques, des calibres de plus en lus sophistiqués et dont le réglage impose des appareils inaccessibles tendent à rendre l'intervention des horlogers sur les montres modernes quasi impossible.
Les horlogers indépendants se cantonnent à certaines pièces anciennes et rares sont ceux qui ne rament pas pour conserver un champ d'intervention n'excuant pas certaines marques.
On est loin des années 60 où les marques formaient les détaillants au SAV . Certaines marques agréent des stations techniques isolées mais c'est rare voire exceptionnel.
Faute à qui ?
La pénurie d'horloger crée un énorme appel de la suisse vers des personnes dont la qualification est plus rentable en production qu'en réparation. Les marges dégaées sur les montres neuves créent la loi.
Les horlogers ont de leur coté fait "souffrir" beaucoup de montre faute de qualification . rares sont restés les horlogers assumant un travail de haute qualité sur des montres de plus en plus chères. On voit des montres vintages "assassinées " par des horlogers maladroits avec des antichocs cassés, des t^tes de vis rayées et des bidouilles intolérables.
Les marques en ont eu assez disent-elle de voir les montres abimées avec l'obligation d'assumer la remise en état car la casse avait eu lieu chez un horloger "agréé" .
Le métier se perd-il ? Non, on ne peut pour autant le dire. Il devient plus difficile et les "faux" horlogers formés à remplacer des piles ou pas formés du tout ont de moins en moins de place. L'erreur fut de fermer des filières de formation et d'occulter une génération d'horlogers. Le peu qui pouvait continuer à suivre des cycles de formation le faisaient sur des montres à quartz dont on leur apprenait à changer des modules.
La conséquence est donc une cohabitation avec peu de passerelles entre les horlogers indépendants et les marques . La conséquence est forcément fâcheuse ...
Les pièces sorties de manière occulte des SAV, la fraude, parfois le "vol" , les filières parallèles de pièces, la vente sous le manteau, les récupérations intempestives au sein des SAV, un commerce interdit et organisé qui parfois crée une sorte de petite mafia avec ses spéculateur sans scrupules qui récoltent et revendent, recyclent et spéculent.
On a vu au cours des dernières années des marques poursuivre des employés, les renvoyer et parfois pas des moindre pour avoir contribué à ce commerce nécessairement inadmissible mais que l'attitude des marques a fini par générer. Cela procède de la même logique que l'organisation de la rareté sur certains modèles .
Au final, le client paie . Il paie toujours et encore le prix de ces appréciations économique vue de très haut et de l'imprévoyance des marchés et de ceux qui les font ...
Personne ne veut ouvertement parler de ces trafics car chacun a plus oumoins ses filières plus ou moins avouables pas vraiment par malhonnéteté mais simplement pour exercer son métier...
C'est un vrai débat !
_________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Shazru Animateur
Nombre de messages : 783 Age : 42 Localisation : Suisse Date d'inscription : 02/04/2007
Sujet: Re: Les marques et les horlogers indépendants 16.03.08 10:33
Citation :
Les pièces sorties de manière occulte des SAV, la fraude, parfois le "vol" , les filières parallèles de pièces, la vente sous le manteau, les récupérations intempestives au sein des SAV, un commerce interdit et organisé qui parfois crée une sorte de petite mafia avec ses spéculateur sans scrupules qui récoltent et revendent, recyclent et spéculent.
On a vu au cours des dernières années des marques poursuivre des employés, les renvoyer et parfois pas des moindre pour avoir contribué à ce commerce nécessairement inadmissible mais que l'attitude des marques a fini par générer. Cela procède de la même logique que l'organisation de la rareté sur certains modèles
Pour ce qui est des SAVs breitling, si le problème existait il y a quelque année, il est aujourd'hui en grande partie résolut. La solution à été de ne distribuer les pièces importantes comme les boitiers, cadran, etc uniquement sur échange. En gros, si on flingue un cadran, il faut le renvoyer en Suisse pour en avoire un nouveau. De plus, les stock étant informatisés, il est beaucoup plus difficile de sortir quoi que ce soit sans le justifier. Finit donc les montres de récupération. Mon seul regret, avoir débuté trop tard pour en profiter.
ricodelo Pilier du forum
Nombre de messages : 1807 Age : 51 Localisation : Croix, din l'ch'nord Date d'inscription : 17/06/2007
Sujet: Re: Les marques et les horlogers indépendants 16.03.08 11:05
vrai débat en effet, qui me donne envie de ré&gir sur 2 points: La pénurie des horlogers que je déplore, avec une politique de prix et de qualité qui me laissent un peu craintif. Présenter ma montre à un réparateur agréer ne me rassure pas, vu le travail effectué par le dernier. Mon horloger de quartier fait un bien meilleur travail, avec le difficulté de trouver certaines pièces.
Bref, un déchirement de questions dés que je veux faire restaurer une pièce.
L'autre sujet est la sortie "intempestive " des pièces, en interne des marques. Dans toute entreprise, une grande part de la démarque inconnue vient de l'interne. Que ce soit dans l'alimentaire, le hi-tech. Et plus les valeurs sont fortes, plus la tentation grandit, et le culot qui va avec.
C'est navrant, mais c'est une réalité
Thomas.C Membre super actif
Nombre de messages : 450 Age : 38 Localisation : Ailleurs Date d'inscription : 22/06/2007
Sujet: Re: Les marques et les horlogers indépendants 16.03.08 12:07
Débat d'autant plus intéréssant que je me pose une qst° dont j'éspère vous aurez la réponse : La merveille du luxe est que logiquement , prenons l'exemple de JLC , lorsque vous possédez une vieille montre de votre père par exemple , ils sont tout à fait en mesure de la réparer - ils gardent les machines idoines ... - et vous ne vous retrouvez pas en face de quelqu'un qui vous dit : " c'est trop ancien on ne sait plus faire cela " . Cependant , dans les cas des horlogers indépendants qu'en est-il ? Par exemple imaginons que la PME de la famille Dornblüth en venait à faire faillite , qui serait en mesure des réparer ces beaux garde-temps : n'importe quel horloger du style certifiè Rolex ?
Désolé pour la qst° qui est peut-être basique mais elle me turlupine ...
Merci d'avance pour votre réponse. Thomas .
Boogie Membre référent
Nombre de messages : 6611 Age : 63 Localisation : Suisse Date d'inscription : 17/11/2006
Sujet: Re: Les marques et les horlogers indépendants 16.03.08 13:21
ZEN a écrit:
On est loin des années 60 où les marques formaient les détaillants au SAV . Certaines marques agréent des stations techniques isolées mais c'est rare voire exceptionnel.
Faute à qui ?
La pénurie d'horloger crée un énorme appel de la suisse vers des personnes dont la qualification est plus rentable en production qu'en réparation. Les marges dégaées sur les montres neuves créent la loi.
Les horlogers ont de leur coté fait "souffrir" beaucoup de montre faute de qualification . rares sont restés les horlogers assumant un travail de haute qualité sur des montres de plus en plus chères. On voit des montres vintages "assassinées " par des horlogers maladroits avec des antichocs cassés, des t^tes de vis rayées et des bidouilles intolérables.
Bon sujet, vaste débat...
A propos des SAV officels, je connais certaines marques qui pendant longtemps n'avaient pas d'horlogers à l'interne, mais donnaient en sous-traitance à l'extérieur les montres qu'elles recevaient.
J'ai signé il y a quelque temps un contrat de distribution avec une marque du groupe Swatch, qui nous oblige à suivre les cours techniques, sauf que......depuis plus de 30 ans, nous n'avons eu aucune invitation pour un tel cours, jamais rien n'a été organisé. Pire, la marque en question a vendu un beau jour tout son stock de fournitures anciennes à une socité indépendante, et elle ne répare donc plus ses anciennes pièces...