ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: PAUL PICOT Jeu 24 Nov 2005, 12:57 | |
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- PAUL PICOT | Le raffinement fait excellence
Valeurs antiques et belles complications
Lorsqu'on évoque Le Noirmont, les papilles gustatives se souviennent! Georges Wenger tient cantine. Et le Centre cardiovasculaire affiche complet. Par contre, on oublie souvent Paul Picot! Et pourtant... Aldo-H. Rustichelli
Un beau soir d'automne, les Franches-Montagnes se dévoilent sur fond de soleil couchant. L'air est pur. Cristallin. Coghuf aurait aimé. Une fin de journée idéale pour aller gratter du caillou du côté des Sommêtres. Avant, peut-être, de jouer des mandibules chez Wenger. En évitant un détour par le Centre cardiovasculaire. Deux endroits de réputation nationale au moins. Nullement extravagant, on trouve aussi, au Noirmont, l'horloger Paul Picot. Eh oui, il faut se faire une raison, le village jurassien réserve plus d'une surprise. Et pas des moindres. Puisqu'un jour de l'an 1976, Mario Boiocchi a décidé d'implanter sa marque dans ce pays de loups! Où l'horlogerie en chambre plonge ses racines dans un riche passé. Empruntant sa raison sociale à un horloger qui avait, au 18e siècle, conçu, fabriqué et signé sa propre montre, cet Italien de Valenzia, au sud de Turin, s'est d'emblée profilé dans un créneau haut de gamme. Pour flirter, aujourd'hui, avec l'excellence en mettant sur présentoirs des créations d'exception. Mario Boiocchi n'a pas craint, histoire de crédibiliser les montres Paul Picot, d'étonner tout en gardant l'empreinte originelle de l'horloger d'antan. De celui qui a osé des complications en respectant le savoir-faire de l'artisan. Tout en alliant élégance et complexité mécanique.
En prenant la mesure du temps, Mario Boiocchi a hissé Paul Picot à un niveau de haute performance. Capable d'occuper une niche dans la jungle horlogère. De collections en nouveautés pointues, il a démontré sa juste vision d'un futur qui s'annonce sous des auspices dynamiques. Eric Oppliger, directeur général de Paul Picot en est convaincu. Lui qui est quasiment né, professionnellement, dans la branche, estime que le défi est quotidien chez Paul Picot. Une griffe où l'on sait toujours cultiver l'artisanat avec talent.
En proposant des montres faciles à vivre, dont les prix s'échelonnent entre 2500 et 20 000 francs pour le cœur de gamme, l'horloger du Noirmont fait le bonheur des esthètes. Puisque, comme le précise Eric Oppliger, les pièces en acier, en or (jaune, rose et blanc), ou encore en platine, se vendent plutôt bien. Merci pour Paul Picot!
A cela, il faut ajouter des garde-temps endiamantés. Dont les prix atteignent quelque 160 000 francs. De belle facture, en phase avec l'esprit de la maison, ces merveilles uniques permettent de redécouvrir la valeur artistique de l'or blanc. A n'en pas douter, les concepteurs de la marque ne manquent pas d'imagination. On hume le compagnonnage. Cela dit dans le bon sens du terme.
Paul Picot, qui emploie 28 personnes au Noirmont, dont une dizaine d'horlogers, commercialise annuellement quelque 8000 pièces tous azimuts. Mais surtout en Italie, pour des raisons historiques. Alors que le Moyen-Orient, le Japon, les Etats-Unis, la Russie sont des marchés qui s'étoffent. Reste à travailler la place helvétique. Une option qui figure en bonne place dans l'expansion de Paul Picot. Bien qu'au Noirmont, on préfère croître par la qualité plus que par la quantité. Question d'image.
En outre, le bouche à oreille aidant, Paul Picot s'est tressé une réputation flatteuse. Mécaniques, automatiques et à quartz dans une moindre mesure, les pièces sont prioritairement déclinées au masculin, avec une très mince frange féminine. Rondes et de formes tonneaux, elles peuvent être fabriquées en éditions limitées. Et elles sont toutes assemblées dans les Franches-Montagnes. D'autre part, comme le relève Eric Oppliger, les principaux fournisseurs sont généralement domiciliés dans l'Arc jurassien. Entre initiés, on parle le même langage. C'est aussi un avantage de traiter avec des professionnels avertis. Pour exemple, un graveur au burin neuchâtelois, une espèce en voie de disparition, âgé de 75 ans, réussit des merveilles sur les carrures de Paul Picot. Les droites travaillées sont impressionnantes. Au point de rendre les clairs et les obscurs uniques.
En évoquant cet artiste, Eric Oppliger précise que son fils a heureusement repris le flambeau. Il est aussi question de guillochage. Une technique ancienne, qui fait appel à des qualités technico-artistiques pour traiter généralement les métaux précieux. Bien sûr, il existe des machines. Mais rien ne remplace la main de l'homme. Surtout chez Paul Picot. Où on a élevé la qualité au rang de vertu cardinale. Ou peu s'en faut.
Un fabuleux coup de poker !
Depuis bientôt trente ans, l'horloger du Noirmont ventile des montres tous azimuts. De celles qui ne passent pas inaperçues. Discrète il y a quelques années, la marque franc-montagnarde est aujourd'hui sur une courbe ascendante. Mario Boiocchi, secondé efficacement par Eric Oppliger, tient résolument le haut de la niche chic. Plusieurs raisons à cela, dont des mouvements à l'ancienne, historiques, griffés Lemania et Valjoux, ne sont pas la moindre. Il faut dire que le fondateur de Paul Picot a eu le nez creux. A une époque où tout le monde jurait par l'électronique et le quartz, celui qui distribuait des montres mécaniques sur le marché transalpin n'a pas craint de racheter des ébauches. Pour les retravailler. En faisant la part belles aux complications. Avec, corollaire, la mise sur présentoir de quatre séries limitées à 100 unités, de la Fishire Tonneau 3000. Chacune exécutée dans des compositions de couleurs différentes, et disponible en trois variantes de mouvements automatiques.
Soit en montre classique, en rétrograde des secondes et en régulateur compliqué. Le tout officiellement certifié chronomètres COSC (contrôle officiel suisse des chronomètres). Sous le cadran se cache le calibre exclusif PP1100. Datant de 1930. Des ébauches des années 40 ont permis pour leur part de concrétiser le modèle Atelier 310, avec calendrier complet et phases de lune. Il serait pour le moins irrévérencieux de ne pas présenter le chronographe automatique à rattrapante Technicum. Modèle avec indication de la réserve de marche, de la date et du jour. Une pièce qui n'est pas passée inaperçue dans le monde horloger. Puisqu'elle a remporté une poignée de distinctions sur le plan international.
Par le biais de séries limitées à 500 unités, deux nouvelles versions, certifié COSC, du chrono Plongeur C-Type 43 mm, ont permis de compléter une gamme à succès. Le design exclusif est souligné par un fil conducteur jaune. Couleur que l'on retrouve un peu partout sur la pièce et le bracelet. La deuxième, par contre, s'exprime en blanc pour séduire aussi une clientèle féminine. Le mouvement est une base Valjoux.
La famille Majestic, une des cinq de la marque, ne manque pas de séduction non plus. La forme tonneau accroche l'œil tout comme les cadrans aux chiffres romains voire arabes. C'est justement cette passion du détail qui fait la différence et la force de Paul Picot. Où la tendance éphémère n'a pas droit de cité.
A.-H. Ru. http://www.journaldujura.ch/front_article.cfm?id=171199&kap=bta _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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