Bonjour
Le 21 janvier 1911, Jules Griffelet notaire à à Paris rentre chez lui. Sa femme, Justine, soumise l'attend sur le seuil de la porte comme chaque jour à 19 heure 17. Il lui tend son manteau, sa veste et s'assoit dans le fauteuil de l'entrée de l'appartement, un cinq pièces hérité du grand père boulevard Haussman. Il passe ses pantoufles en cuir et consent sur le front de Justine un baiser délicat. Il se dirige ensuite vers la chambre où il dispose sur un valet de nuit ses effets. Dans le tiroir de la commode, il dépose sa montre de poche, une Longines en or et la chaine dont il ne la sépare jamais. Il échange cette montre contre une omega en argent qui est sa montre de maison.
Jules passe ensuite à table quand Justine l'y appelle au moment où le fumet de la viande en sauce qui a mijoté toute la journée donne le signal d'un vrai moment heureux. Dans le silence de l'appartement à peine ponctué par le balancement du balancier de la pendule, Jules raconte à Justine sa journée. La journée d'un notaire n'est pas bien palpitante mais Justine écoute respectueusement le récit de son mari. C'est pour elle un lien qui la rattache à la vie sociale, elle qui a quitté sa Normandie natale pour suivre l'homme qu'elle a épousé par amour 3 ans plus tôt.
Quand la pendule sonne 21 heures trente, Justine et Jules prennent ensemble la direction de la chambre. Jules pousse alors en arrière Justine et la déshabille goulument en échangeant avec elle de furieux baisers. De "Je t'aime" en "Mon amour" le couple s'engage dans d'érotiques ébats avant de s'endormir 3 heures plus tard. Il en sera de même chaque jour ...
Le 21 janvier 2009, Jules notaire à Paris quitte son étude au volant de sa Porsche 911. Grillant deux feux rouge et un stop, il est quinze minutes plus tard au pied de son immeuble boulevard Haussman. Il ouvre la porte de son immeuble grâce à son badge electronique puis accéde à son appartement dont il désactive l'alarme et la fermeture électromagnétique de la porte blindée. Justine , sa femme n'est pas encore rentrée quand il jette sa veste sur le porte manteau avant de gagner la salle de bains pour prendre une douche bien chaude. Justine rentre à son tour et lachant d'un coté son sac et de l'autre les clefs de sa Bmw, elle se déshabille avant de rejoindre nue, la salle de bains. Elle passe sous la douche avec Jules. Le couple échange de furieux baisers avant qu'à genoux Justine n'offre à Jules un moment de détente comme il les apprécie le soir avant de diner.
Jules s'effondre ensuite dans le canapé où il attrape "Télérama" dont il prétend ne lire que les articles de fond. Ensuite, se saisissant de la télécommande de son téléviseur à écran Plasma, il allume le poste et regarde le début des informations. La sonnerie du micro-ondes donne le signal du moment où il faut passer à table. Un oeil sur le téléviseur, l'autre dans l'assiette Jules ne savoure pas le plat sans goût que Justine a acheté en sortant du travail. Justine pendant le repas envoie un texto à Nane son amie et collègue de travail. Dans le même temps, elle en reçoit un de Fredrigo le grand brun avec qui elle a déjeuné ce midi pour la cinquième fois. Au moment du dessert, Justine annonce à Jules qu'elle partira en stage toute la semaine suivante avec ses collègues mais qu'elle achétera assez de plats pour que Jules ne manque de rien. Jules acquiesse.
Le couple part se coucher vers 23 heures trente. Jules pose sa Breitling sur la table de nuit. Justine dort nue mais Jules n'y prète pas attention ce soir. Il se demande s'il n'aurait pas du proposer à son client de monter une société civile immobilière et si son premier clerc a bien préparé le contrat des Chaudin. Justine propose à Jules de faire l'amour mais il refuse. Trop fatigué ce soir et pas la tête à ça.
Justine ressort l'album photo de famille. Son arrière grand-mère qui portait le même prénom qu'elle vivait ici en 1911 et elle avait épousé un notaire qui lui aussi s'appelait Jules. Ils ont l'air austère sur les photos. Justine se dit qu'ils ne devaient pas beaucoup s'amuser et que sans doute, l'amour était pour eux davantage cérébral que physique.
Nous savons qu'il n'en est rien.